Relancer la consultation, j’en tombe en bas de ma chaise ! Consulter je veux bien ! Mais trop, c’est trop ! Nous avons eu deux BAPE qui portaient sur les gaz de schiste dans la vallée du St Laurent. Un BAPE bien fait, c’est parfait ; deux qui portent sur exactement le même sujet, c’est redondant ! Et ajoutez à ça une étude environnementale stratégique (ÉES) concernant également les gaz de schiste dans la vallée du St Laurent. De plus, le MERN a tenu une consultation sur les enjeux énergétiques en 2013.
Pour continuer sur les études concernant l’exploitation des hydrocarbures, il y a eu deux BAPE aux Iles-de-la-Madeleine ; un premier en 2004 sur l’impact des levés sismiques dans le golfe et un second en 2013 au sujet de l’impact des forages de puits de gaz naturel sur les nappes phréatiques. Il ne faut pas oublier une première ÉES examinant la mise en valeur des hydrocarbures en milieu marin et une deuxième, plus générale qui couvrait les bassins regroupés d’Anticosti, de la Madeleine et de la Baie des Chaleur.
Chacune de ces études coûte des millions de dollars au trésor provincial et des dizaines de milliers d’heures de travail de la part des personnes qui étudient bénévolement le sujet, participent aux audiences et se donnent la peine de rédiger un mémoire. 200 mémoires pour le BAPE de 2010 ; 127 pour le BAPE de 2014 et 460 mémoires pour la Commission sur les Enjeux Énergétiques : Et ce n’est pas assez ?
Coudonc ! Est-ce que le MERN veut poursuivre la consultation ad nauseam parce que la vaste majorité des mémoires n’allait pas dans le sens souhaité par les lobbyistes de l’industrie ? Si le tout est réellement fait « ... dans un esprit de transparence et d’ouverture... », il faudrait écouter le message envoyé au gouvernement par la majorité de nos mémoires : C’est non aux gaz de schiste, la fracturation menace nos nappes phréatiques. Il faut réduire la consommation de pétrole au plus vite par des pratiques d’économie d’énergie et l’électrification des transports et enfin, se tourner vers les énergies vertes pour minimiser les effets des changements climatiques.
D’ailleurs, le confrère en environnement de M. Arcand, M. Heurtel a comme titre officiel « Ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques ». Il faudrait que toutes les références aux énergies de l’avenir soient plus que des mots vides, émasculés de leur sens. C’est pourquoi, le MDDELCC doit se pencher sur le projet d’oléoduc de TransCanada. Aux deux bouts du tuyau, cette infrastructure favorisera l’émission de millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère pendant au moins deux générations ; c’est là que doit être la prochaine étude ! Celle de l’Office national de l’Énergie (ONÉ) du Canada est trop restrictive. C’est ici que, le gouvernement de M. Couillard doit exercer ses prérogatives en vertu de ce que l’ancien premier ministre Bourassa appelait « les intérêts supérieurs du Québec ».
Un BAPE générique ou une ÉES bien faits avec un mandat large, c’est nécessaire ; une avalanche d’études avec des résultats tablettés et sans liens entre eux, ça devient indigeste ! M. Arcand et l’industrie doivent comprendre que non, c’est non !
Gérard Montpetit
Non Schiste La Présentation,
le 18 novembre, 2014