À une opinion publique hostile à la guerre en Afghanistan à l’intérieur et à la suspicion de la communauté internationale à l’égard de l’agression chez les pays hésitants, au nombre desquels on retrouve particulièrement ceux dont l’indépendance a coûté cher en vies humaines pour venir à bout du colonialisme.
Il est particulièrement odieux de constater avec quelle désinvolture les gouvernements occupant l’Afghanistan balaient du revers de la main, dans leurs différentes propositions de stratégies militaires, l’aspect de la résistance à l’occupant, indépendamment de la religion, du sexe, de la condition sociale ou de ce qu’on considère habituellement comme une négation des droits de la Chartes des Droits de l’Homme de l’ONU.
Escamotant toute vision progressiste ou diplomatique de la résolution de conflits, autrement que par la guerre, M. Bernier [1]s’avance dans les sables mouvants de l’engagement militaire agressif contre le Tiers-Monde, engagements belliqueux dont on nie la plupart du temps la légitimité dans ces pays. Comme celle des FARC-EP, par exemple, que l’on taxe de « terroriste », malgré son caractère populaire depuis plus de 40 ans.
Il ne résout donc rien avec cet appel au ralliement de la communauté internationale devant laquelle il voudrait justifier, selon l’expression heureuse de Madame Delphy dans le Devoir, la recolonisation du monde au nom de la civilisation occidentale.