Édition du 17 décembre 2024

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À Mayotte, une schizophrénie collective

Le 18 octobre, Rémi Carayol publie Mayotte. Département colonie aux éditions La Fabrique. Dans cet ouvrage, le journaliste déconstruit notamment le récit (français) d’une île dont l’histoire est plus complexe qu’il n’y paraît. Afrique XXI en publie des extraits.

Tiré d’Afrique XXI.

« Dans ce livre, je prends le parti d’employer les noms comoriens des quatre îles de l’archipel des Comores et non leurs versions « francisées » issues de l’histoire coloniale : Mayotte est Maore ; la Grande Comore, Ngazidja ; Anjouan, Ndzuani ; et Mohéli, Mwali. » Rémi Carayol (membre du comité éditorial d’Afrique XXI) pose le décor dès la première page de son dernier livre, Mayotte. Département colonie, qui paraît le 18 octobre aux éditions La fabrique.

Car le propos est bien celui-ci : déconstruire un récit colonial véhiculé depuis un siècle et demi pour justifier une colonisation qui ne dit (presque) plus son nom. Maore n’a pas, comme ses « sœurs » comoriennes, accédé à l’indépendance en 1975. Pourtant, « aucune de ces îles ne va sans les autres », rappelle d’emblée le journaliste. En cinquante ans, l’ONU a plusieurs fois condamné la France en vertu du principe selon lequel une décolonisation doit s’effectuer dans le cadre des anciennes frontières pour ne pas atteindre à l’intégrité territoriale d’un pays. En vain.

Pour que la France reste sur place, la réécriture historique est permanente, qu’elle soit du fait de Paris ou de certains Mahorais. Première intox démontée : Maore serait devenue « française » bien avant Nice et la Savoie. En réalité, si les dates semblent donner raison à cette affirmation (l’une des « expression-marteau » qui ancrent durablement une idée dans la tête du public), puisque l’île est « cédée » à la France en 1841, Maore ne devient pas française. Les habitants sont demeurés des indigènes jusqu’en 1946, comme ceux des autres colonies d’Afrique.

Injonctions contradictoires

Au fil des 220 pages, Rémi Carayol s’attache à proposer une lecture le plus juste possible de l’histoire de cette île devenue un département français en 2011 après bien des manipulations. Comment un peuple colonisé en arrive-t-il à revendiquer son attachement à la « métropole » au point d’épouser les thèses racistes de l’extrême droite française, comme celle du « grand remplacement », dont il serait victime à cause des arrivées de Comoriens et, depuis peu, d’Africains du continent ?

Cette particularité mène à une « schizophrénie collective » des Mahorais qui doivent jongler entre les injonctions contradictoires de l’administration coloniale et leurs coutumes séculaires… En définitive, qu’y a-t-il de français à Maore à part les mzungu, qui vivent pour beaucoup dans des « ghettos de Blancs » et qui tentent de maintenir le statu quo ? Cette question devient obsédante quand on referme l’ouvrage.

Afrique XXI publie ci-dessous une partie du chapitre VI intitulé « Peau comorienne, masques français » avec l’autorisation de La Fabrique et de l’auteur.
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L’histoire d’un malentendu

« L’HISTOIRE DE « MAYOTTE FRANÇAISE » EST NÉE D’UN MALENTENDU, ou du moins d’un non-dit. Les drapeaux bleu-blanc-rouge qui volent au vent en permanence sur l’île n’ont pas la valeur que les nostalgiques de l’Empire veulent lui donner. Cette revendication « ne procède pas d’une émotion patriotique pro-française », comme le soulève dès 1976 le journaliste Jean-Claude Guillebaud dans un ouvrage consacré aux « confettis de l’Empire » (1), mais bien d’une volonté, pour les dirigeants du mouvement séparatiste, de rompre avec les autres îles de l’archipel avec l’appui d’une puissance présentée comme protectrice. C’est précisément ce que dit le slogan préféré des partisans de la séparation : « Nous voulons rester français pour être libres. » Ce qui revient à Maoré à vouloir rester colonisés pour être libres.

On ne peut comprendre cette contradiction que si l’on considère que l’attachement à la France, ici, n’est pas le but du projet séparatiste mais le moyen. C’est pourquoi les leaders politiques mahorais se sont battus pendant des années pour obtenir le statut de département. Il ne s’agissait pas de devenir « aussi français que les Français » (le but), mais bien de se munir d’un bouclier institutionnel face aux revendications territoriales de l’État comorien (le moyen), puis, lorsque cette menace s’est éloignée, d’en tirer les bénéfices en matière économique notamment. On ne voulait plus seulement rester français, on voulait désormais devenir département. Sauf que personne, parmi les leaders du mouvement séparatiste, n’a jamais osé dire aux Mahorais ce que signifiait concrètement la départementalisation, ni à quoi elle aboutirait. À force de ressasser le « mot-marteau », on en a fait un dogme incompris. Si bien qu’au fil des ans, le moyen est devenu le but, contribuant à plonger la société mahoraise dans une profonde schizophrénie que l’histoire des « vieilles » colonies et les écrits de Frantz Fanon et d’Albert Memmi aident à comprendre. [...]

La lecture de Fanon est utile lorsqu’on vit dans l’archipel des Comores. Le psychiatre et révolutionnaire martiniquais n’a probablement jamais mis les pieds aux Comores mais certaines lignes qu’il couche sur le papier dans Peau noire, masques blancs (1952) et Les Damnés de la terre (1961) semblent décrire ce qu’il s’y joue aujourd’hui. « Face à l’arrangement colonial le colonisé se trouve dans un état de tension permanente. Le monde du colon est un monde hostile, qui rejette, mais dans le même temps c’est un monde qui fait envie. » Mais il arrive un moment où, « après des années d’irréalisme », le colonisé « prend une conscience très aiguë de ce qu’il ne possède pas », de l’aliénation mentale, de l’inégalité matérielle, et alors il se révolte contre « les seules forces qui lui contestaient son être », les forces du colonialisme. On n’en est pas encore là à Maore, où la remise en cause du système colonial n’est jamais frontale. Mais la multiplication des mouvements sociaux et des grèves générales montre qu’on s’en approche.

Des « contradictions de toutes sortes »

Dans Peau noire, masques blancs, Fanon fait la démonstration que le destin du Noir français (en l’occurrence antillais) est de devenir blanc, que c’est le seul moyen pour lui d’être reconnu en tant qu’être humain, mais que cela relève de l’impossible car cette blancheur restera à jamais hors d’atteinte. Pour Fanon, cette impasse explique les troubles individuels et collectifs qui frappent la société antillaise. Ces troubles, une lointaine consœur de Fanon les a étudiés à Maore. Patricia Janody a exercé la psychiatrie durant plusieurs courts séjours dans l’île entre 2004 et 2011. Et elle en a tiré un très beau récit, L’Odeur de Mayotte. Une clinique des frontières (Epel, 2022).

Elle raconte avoir été confrontée durant ses missions à la difficulté d’exercer dans un tel milieu, « empêtrée dans des contradictions de toutes sortes » (2), à commencer par sa méconnaissance de la langue, un sérieux obstacle dans son travail. Elle décrit et contextualise les troubles qu’elle a rencontrés et aboutit à la conclusion que certains d’entre eux sont directement liés à la situation politique. Elle narre notamment le cas d’une patiente dépressive, dénommée « Ahmed ».

Janody est surprise qu’une femme porte le prénom d’un homme. Grâce à l’aide de l’interprète, elle découvre l’ingénierie proprement coloniale qui a abouti à cette situation. « Ahmed » et l’interprète lui expliquent que jusqu’à récemment, un nouveau-né mahorais recevait son nom d’après trois degrés de filiation : le nom du nouveau-né + le nom du père + le nom du grand-père paternel. Ainsi dans le système comorien, à chaque génération, le nom du père vient s’ajouter à celui du fils. Abdou Madi signifie « Abdou, fils de Madi ». Mais ce modèle ancestral, considéré comme fiable et cohérent par les Comoriens, ne correspond pas à celui en vigueur en France : prénom + patronyme.

Durant toute la période coloniale et même après, les autorités l’ont toléré d’autant plus aisément que la plupart des Comoriens avaient peu de rapports avec l’administration. Mais au milieu des années 1990, lorsque la « marche vers le droit commun » a été engagée à Maore [le nom comorien de Mayotte, NDLR], accentuant le contrôle étatique des populations, l’administration a entrepris de tout remettre à plat, à sa convenance, ce que Janody appelle une « opération de substitution radicale ». Un immense chantier a été lancé pour renommer les gens. Une commission spéciale « relative aux noms patronymiques » a été mise sur pied en 1996. L’année suivante, une brochure intitulée « Le Livre des noms et prénoms mahorais », diffusée par la préfecture, proposait une liste de « prénoms susceptibles de devenir des noms patronymiques » – dont très peu de noms d’origine arabe et de signification religieuse musulmane, comme l’a constaté en 1999 un trio de chercheurs (3).

« Le village et la religion restent au centre de nos vies »

Un an plus tard, une ordonnance fixe les nouvelles règles qui prévoient que « les Mahorais de statut personnel doivent choisir un nom patronymique parmi une liste établie par une commission du nom patronymique créée en 1997 ». Une commission de révision de l’état civil, la CREC, est chargée d’effacer le nom des Mahorais et de leur en attribuer un nouveau, suivant des critères qui échappent bien souvent aux principaux concernés. En dix ans, elle a rendu 85 000 décisions ayant conduit à l’édition de 240 000 actes d’état civil. Du jour au lendemain, on peut ainsi changer de nom ou de prénom. La plupart en rient mais d’autres le vivent mal. « Quand le contexte social soutient le processus, il y a moyen de s’identifier à son nom en souplesse, en laissant glisser ailleurs qu’en soi ses effets de dérobement », constate Patricia Janody.

Mais quand « le contexte social n’est pas cohérent [...] il ne reste guère qu’à en endosser la faille à titre individuel, c’est-à-dire à produire un symptôme ». C’est ce qui est arrivé à « Ahmed », qui a hérité d’un nom masculin bien malgré elle. « Les modalités sont, dans la situation qui nous occupe, littéralement stupéfiantes, poursuit la psychiatre. [...] Elles ne sont pas issues de changements de place au sein d’une société, mais bien de l’imposition d’un autre système de nomination ». Cette dépossession abrupte, « Ahmed » ne l’a pas acceptée... « Mais d’où provient donc la folie ? se demande la psychiatre. D’une faille propre au sujet qui délire, ou bien des sociétés qui désarticulent, sans préavis, les règles d’inscription, d’usage et de transmission du nom ? »

Bien sûr, « Ahmed » a continué de se faire appeler par son vrai nom dans son village, comme tous les Mahorais ou presque. La vie au village n’est pas la même qu’en ville et dans la société comorienne, elle reste cardinale. « On peut faire toutes les réformes qu’on veut, le village et la religion restent au centre de nos vies », m’a un jour expliqué l’actuel sénateur Saïd Omar Oili. De nombreux travaux de recherche l’ont documenté, comme ceux de Nicolas Roinsard : « Sous les eaux agitées de la départementalisation et de ses mesures assimilationnistes, la vie sociale demeure en partie régie selon des logiques d’intégration et d’obligations fondées sur l’appartenance villageoise et familiale, l’ethos musulman, les rapports de genre, etc. » (4).

Une société à deux facettes

C’est ainsi qu’une société à deux facettes s’est constituée : côté pile, ce que l’on veut bien montrer aux Blancs ; côté face, la vie telle qu’on l’entend. D’un côté, la société de la départementalisation et du droit commun : l’école laïque, l’économie marchande déclarée, le français comme langue officielle, etc. De l’autre, la société mahoraise et donc comorienne : les mariages religieux, le travail non déclaré, la prédominance des langues vernaculaires, etc. Un chiffre illustre cette résistance selon Roinsard : 98 % des mariages demeurent coutumiers. « Chassez le culturel, il revient au galop », ironisait Lou Bellétan en 1993 (5).

Ainsi, la polygamie est interdite, mais toujours pratiquée : selon une étude de l’Insee, un homme sur dix était polygame à Maore en 2017, soit à peu près le même taux qu’en 1991 (13 %), lorsque cette pratique était autorisée (6). En 2024, la polygamie est encore très courante, y compris chez les jeunes. Ce serait même « redevenu à la mode », estime Saïd Omar Oili, et pour cause : par l’effet des flux migratoires, il y a plus de femmes que d’hommes sur l’île (12 000 de plus, selon l’Insee), et le fossé est particulièrement important chez les 20-40 ans (7) . Or la pression familiale et au village est telle sur les femmes célibataires qui ont passé la trentaine qu’elles finissent par épouser le premier venu, ou que leurs parents le leur imposent, même s’il a déjà une (ou plusieurs) épouse(s) et même si c’est un « Comorien » venu des autres îles. [...]

Cette cohabitation entre deux mondes qui s’évitent, s’ignorent et entre lesquels les passerelles sont assez rares se reflète dans la pratique de la langue. Roinsard rappelle qu’en 2012 le français était la langue maternelle d’un habitant de Maore sur dix seulement et que plus de la moitié (58 %) de la population en âge de travailler ne maîtrisait pas le français écrit – un véritable obstacle à l’accès au travail salarié. En 2019, seuls 55 % des habitants de Maore déclaraient maîtriser le français (75 % parmi les natifs de l’île (8)). Cette dichotomie entre la langue officielle, indispensable mais peu ou mal maîtrisée, et la langue officieuse parlée par l’immense majorité de la population, y compris les « étrangers », mais incomprise de la petite minorité venue de « métropole » qui détient le pouvoir, est un des marqueurs les plus saisissants de la colonialité mahoraise.

Résistance passive

« Muni de sa seule langue, le colonisé est un étranger dans son propre pays », écrivait en 1957 Albert Memmi dans son Portrait du colonisé. « La possession de deux langues n’est pas seulement celle de deux outils, c’est la participation à deux royaumes psychiques et culturels. Or ici, deux univers symbolisés, portés par les deux langues, sont en conflit. Ce sont ceux du colonisateur et du colonisé. En outre, la langue maternelle du colonisé, celle qui est nourrie de ses sensations, ses passions et ses rêves [...], celle enfin qui recèle la plus grande charge affective, celle-là précisément est la moins valorisée [...] Dans le conflit linguistique qui habite le colonisé, sa langue maternelle est l’humiliée, l’écrasée » (9).

Comme Fanon, Memmi a lui aussi proposé une critique radicale du système colonial. La lecture de ses deux courts essais, Portrait du colonisé et Portrait du colonisateur, publiés en 1957 et fondés sur ses observations sous la colonisation française en Tunisie, offre parfois un miroir déconcertant : c’est comme si les portraits qu’il dresse étaient tirés de la situation à Maore. Le colonisé, écrit-il, « tente soit de devenir autre, soit de reconquérir toutes ses dimensions, dont l’a amputé la colonisation ». Sa première tentative est de changer de peau, de tenter de copier le « modèle tentateur » tout proche du colonisateur qui, lui, « a tous les droits, jouit de tous les biens et bénéficie de tous les prestiges ». Il s’arrache de lui-même et « pour se libérer, du moins le croit-il, il accepte de se détruire ». Mais lorsqu’il se rend compte que l’assimilation est une quête impossible, il se révolte et entreprend de se libérer « par la reconquête de soi ».

Cette reconquête ne prend pas forcément les contours que l’on attend. À Maore, où la revendication frontale de l’indépendance est pour l’heure inenvisageable, elle s’exprime par la résistance passive décrite plus haut, mais aussi par la multiplication des mouvements sociaux depuis le milieu des années 2000. Les Mahorais ne sont plus prêts à faire des efforts inconsidérés sans en recevoir quelques bénéfices. Les instituteurs réclament l’indexation des salaires, les chômeurs une indemnité digne de ce nom, les travailleurs du privé exigent un salaire minimum aligné sur celui en vigueur dans l’Hexagone... Il s’agit de « monnayer l’acculturation », selon le sociologue David Guyot. [...] »

Notes

1- Jean-Claude Guillebaud, Les Confettis de l’Empire. Djibouti, Martinique, Guadeloupe, Réunion, Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Guyane, Paris, Seuil, 1976

2- Mohamed Anssoufouddine, Patricia Janody, Les maux/les mots n’appartiennent à personne. Rejouer les frontières d’aujourd’hui, KomEDIT, 2023

3- Mohamed M’Trengoueni, Soilihi Moukhtar, Noël Gueunier, « “NOM, Prénom” : une étape vers l’uniformisation culturelle ? Identité et statut juridique à Mayotte (Océan Indien Occidental) », Revue des sciences sociales, n° 26, 1999.

4- Nicolas Roinsard, Une situation postcoloniale. Mayotte ou le gouvernement des marges, CNRS éditions, 2022.

5- Lou Bellétan, La Guerre de la salive, autoédition, 1993.

6- « Migrations, natalité et solidarités familiales », Insee Analyses Mayotte, n° 12, mars 2017.

7- « Les femmes à Mayotte. Une situation souvent précaire, mais des progrès en matière de formation et d’emploi », Insee Dossier Mayotte n° 3, juillet 2022.

8- Marylise Dehon, Amandine Louguet, « Mayotte, un territoire riche de ses langues et de ses traditions. Enquête Pratiques culturelles à Mayotte en 2019 », Insee Analyses Mayotte n 33, juillet 2022.

9- Albert Memmi, Portrait du colonisateur, Portrait du colonisé, Gallimard, 1985.

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Michaël Pauron

Journaliste indépendant. Il a passé près de dix ans au sein de l’hebdomadaire Jeune Afrique, où il s’est notamment occupé des pages « Grand Angle » (grands reportages, enquêtes, investigations). Depuis, il a collaboré à divers journaux, dont Mediapart et Libération.

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