Posté le 27 janvier 2019 par CNT Solidarité ouvrière, ÉricZ
Un mouvement de colère généralisé s’exprime en France, depuis plus de deux mois, contre les galères de la vie chère et les inégalités sociales. Cette révolte vient de loin après des décennies de politiques libérales qui ont laminé les droits des salarié-e-s et saccagé les services publics en particulier dans les périphéries. Si le gouvernement des riches est déstabilisé comme jamais, il n’a pas encore cédé sur l’essentiel et s’enfonce dans le déni et le délire répressif.
Ils prétendent comprendre la colère mais accélèrent leur politique...
En janvier, Il n’y a pas eu de hausse du SMIC de 100€ mais une hausse programmée de la « prime d’activité », cumulant des hausses déjà prévues sur les 2 prochaines années. Cette mesure ne sera pas payée par les entreprises qui évitent aussi une hausse généralisée des salaires inévitable en cas de hausse réelle du SMIC. Autre esbroufe, la prime exceptionnelle de 1000€ en 2019 ne concerne uniquement que les entreprises volontaires. Macron ne prévoit aucun retour en arrière sur l’ISF ni sur les milliards de dons aux entreprises (40 milliards supplémentaires pour le CICE en 2019 et sa transformation en allégements de cotisations sociales sans compter la baisse de la fiscalité sur les sociétés).
Macron continue d’assécher le financement de la protection sociale (les fameuses baisse de "charges"), plus que jamais en danger. Rappelons-le, les cotisations sociales ne sont pas des « charges » mais une partie intégrante de nos salaires, socialisés pour nous protéger des aléas de la vie. Sans cette répartition, il y aura inévitablement baisse des prestations, l’État demande déjà 1 milliards d’économie par an sur le dos des chômeurs (renégociation de la convention UNEDIC). Toutes les mesures prévues seront donc payées par les impôts ou les assurés sociaux ! C’est inadmissible !
Faire peser le rapport de force sur les entreprises et leurs actionnaires !
Ce sont eux qui tirent profit de la casse de nos droits organisée par les différents gouvernements, aggravée avec les dernières « lois Travail ». Ce sont eux que nous subventionnons à nos frais depuis des années. Ce sont eux qui captent la plupart des richesses que nous créons : les profits des boites du CAC 40 reviennent 15 fois plus aux actionnaires qu’aux salariés (encore 57,4 milliards d’euros de dividendes reversés en 2018). Il est temps que les richesses générées par les travailleurs.euses leur reviennent ! La mobilisation au sein même des entreprises, par la grève, est le moyen d’aller les chercher. Les compromissions et la frilosité des leaders des syndicats institutionnels ont décrédibilisé le syndicalisme. Pourtant il reste le meilleur outil pour organiser nos luttes, mobilisons-nous à la base !
Défendre les services publics !
Avec l’injustice fiscale, la question des inégalités d’accès aux services publics, notamment dans le transport, est un élément majeur de la crise actuelle. Avec les « réformes » successives, des secteurs vitaux de notre quotidien (gaz,électricité, et dernièrement le rail...) basculent dans la sphère marchande puis concurrentielle. Mais une ligne de train, une école, un hôpital n’ont pas pour but d’être rentables ! Les services publics sont nos « communs » et pour qu’ils profitent à tous et à toutes, ils doivent être égalitaires, en dehors de toute logique de profit et tendre à la gratuité. Leur défense et leur développement est au cœur de la question de la répartition égalitaire des richesses. C’est aussi faire le lien avec les combats des fonctionnaires, touché.e.s par une décennie de gel des salaires et l’actuelle
dégradation des services.
Dérives autoritaires ou démocratie directe, à nous de choisir !
Aujourd’hui nos libertés sont menacées ! Le niveau de violence orchestré par l’état est sans précédent dans l’histoire récente avec des centaines de blessés et des milliers d’arrestations. Pire, le gouvernement prévoit encore d’autres mesures répressives destinées à nous empêcher de manifester et de revendiquer librement.
Les fascistes sont aussi en embuscade pour tirer un profit politique de la crise, soyons fermes sur nos valeurs ! Il est encore plus important de se battre pour une société égalitaire, fraternelle, écologiste et autogestionnaire ! Parce-que nous produisons tous les biens et services et que nous en sommes les consommateurs ou usagers, les travailleurs-euses peuvent directement gérer la société sans intermédiaires parasites. Ensemble faisons émerger un véritable projet de société en rupture avec la barbarie capitaliste actuelle !
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