Normand Beaudet nous rappelle, encore une fois, l’urgence de la situation climatique et la nécessité de passer à l’action. Que fait le Premier ministre Justin Trudeau ? Il fait voter une résolution d’urgence à la Chambre des communes et le lendemain, il relance le projet Trans Mountain. Cela donne le « ton à cette campagne électorale historique au Canada !! Nous entrons en pleine campagne électorale canadienne dans un contexte d’URGENCE. Pendant qu’au Québec la population ressent la menace des perturbations climatiques qui nous affectent. Les politiciens conservateurs aveugles attisent la mobilisation des canadien.ne.s contre les taxes sur le carbone. Les Canadien.ne.s découvrent aussi avec stupeur que l’industrie pétrolière canadienne conserve sa main mise sur l’agenda politique national. » Et pourtant l’alternative est claire. « Nous cessons ce vaste cirque, ou c’est rien de moins que notre civilisation qui à terme s’effondrera. » Les perspectives avancées par la Déclaration Urgence climatique et Normand Beaudet sont claires. Il faut cesser d’attendre des solutions de la classe politique et mettre en place d’imposants Chantiers de transformation. et l’auteur nous rappelle que pour les mettre en œuvre, il faudra une vaste mobilisation citoyenne. » Voilà un article intéressant qui dresse un portait clair de la situation et qui esquisse des perspectives mobilisatrices.
Contre les projets GNL Québec et Gazoduk : manifestation à Tadoussac : Plusieurs centaines de militant.e.s se sont rassemblé.e.s à Tadoussac pour dénoncer les projet Gazoduk et GNL qui menacent l’intégrité du Fjord et la rivière Saguenay. PTaG était sur place et nous vous offrons des vidéos des prises de parole de plusieurs intervenant.e.s dont Dominic Champagne, le maire de Tadoussac Charles Breton ainsi que le jeune Matisse Gauthier-Bossé.
Les trop-perçus d’Hydro-Québec : La CAQ a déposé un projet de loi qui vise à remettre aux québécois.e.s 1,5 milliards $ qu’Hydro-Québec aurait perçu en trop. Ce ne serait que juste retour des choses. Or, Bertrand Schepper veut attirer notre attention sur une série de problèmes reliés à cette politique. Il explique que de tels trop-perçus ne sont pas le fruit de complots mais bien de prévisions qui sur-estiment des dépenses permettant au terme de l’exercice financier de la société d’Etat de dégager un surplus supérieur aux prévisions. Ces surplus étant versés annuellement à l’Etat, ce serait donc à ce même État à rembourser cette somme et non pas à Hydro-Québec. Par ailleurs, le projet de loi introduit un mécanisme de traitement des écarts de prix qui aura pour effet de retirer à la Régie de l’énergie son pouvoir de fixer les hausses de tarifs accordées à Hydro-Québec, lui substituant la règle des tarifs adossés aux taux d’inflation alors que la Régie accorde plus souvent qu’autrement des hausses sous les taux d’inflation. Les entreprises quant à elles seront protégées par un plafond de 0,65% de hausse maximale.
De quoi Arrima est-il le nom ? : Le projet de loi 9 récemment adopté sous baîllon vise notamment à remplacer l’ancien système basé sur le principe du premier-arrivé-premier-servi par un portail nommé Arrima, inspiré de l’expérience australienne, qui vise à mieux arrimer les flux d’immigration aux besoins des entreprises québécoises. Ainsi selon Remy-Paulin Twahirwa, les besoins en main d’oeuvre remplacent les besoins de peuplement. L’entreprises se substitue à l’Etat comme régulateur des migrations. C’est à toute fin utile une privatisation de l’immigration. Or, la personne immigrante est plus qu’un.e. salarié.e, elle a une histoire, une culture que ce système ne prends pas en compte. Vouloir intégrer les personnes immigrante en emploi est bon mais insuffisant selon l’auteur. Et à terme, ce seront les entreprises qui décideront du sort de ces personnes lorsque les crises répétées du capitalisme se pointeront à l’horizon, ces personnes risquent d’être jetées comme des objets devenus obsolètes
Ironie révélatrice et vasectomie obligatoire à 18 ans : Les propos volontairement provocateurs de la présidente de la Fédération des femmes du Québec visant à révéler le deux-poids-deux-mesures en matière de contrôle des corps a visé juste. Tous les bien-pensants ont haussé le ton lorsque le « twit » de Gabrielle Bouchard sur la vasectomie obligatoire pour les hommes de 18 ans et plus n’était peut-être pas l’idée du siècle, mais ça a permit de montrer que les hommes refusent, avec raison. que l’intégrité de leur corps soit remise en question mais lorsqu’il est question de droit à l’avortement, du droit des femmes de disposer de leurs propres corps, les avis diffèrent. À ce titre, l’initiative de Gabrielle Bouchard aura touché sa cible.
Ile du Prince Edouard et percée des Verts : Les Vert progressent partout au Canada, tant au niveau provincial qu’au niveau fédéral. Et c’est lors des élections sur l’Île-du-Prince-Edouard que cette montée fut plus fulgurante. Corey Snoek analyse cette poussée comme un rejet des politiques d’austérité des libéraux et des conservateurs. Toutefois, l’auteur demeure pessimiste sur les réelles intentions des Verts dont le programme est plutôt timide en matière de politique progressiste. Il croit plutôt que les organisations ouvrières et communautaire ont intérêt à se mobiliser afin de forcer à mettre en place des politiques publiques de logements abordables et d’énergies renouvelables tout en créant des emplois.
https://www.pressegauche.org/Elections-a-l-Ile-du-Prince-Edouard-percee-des-Verts.
Sur la scène internationale
La situation internationale étant multiple, c’est toujours difficile de faire des choix. Nous avons retenu les suites des élections européennes et les luttes au Soudan et dans le mouvement des femmes.
Concernant les élections européennes
Quelle est la situation après les élections européennes
Ce premier jet d’analyse part d’un constat ; une situation éclatée et l’extrême droite avantagée. La suite du texte fait le tour des résultats électoraux :
« Les partis dominants traditionnels, …. ont subi un important recul, …….Les partis Verts ont connu une progression importante, …..Les partis à la gauche de la social-démocratie,... subissent aussi un important recul….La tendance générale est au renforcement des partis les plus réactionnaires, et directement de l’extrême droite. » Un rapide coup d’oeil pour expliquer la montée des partie de droite : « Elle limite son programme à deux questions, pour elle prioritaires : les flux migratoires et les questions sécuritaires. Sur ces thèmes, en poussant au bout les logiques déjà mises en œuvre par les dirigeants de l’UE et la plupart des gouvernements nationaux, elle cherche à détourner vers un débouché raciste, nationaliste et islamophobe l’exaspération des classes populaires produite par les politiques d’austérité » pour ensuite abordée la gauche.
Et pour la gauche, ce sont les liens avec les mouvement sociaux qui ont failli. Reste 2 défis pour la gauche : « Le défi à relever pour la gauche radicale est d’être crédible et utile, sur le terrain des mobilisations et dans des campagnes politiques comme dans les élections, pour des exigences politiques répondant à l’urgence sociale, démocratique et écologique… L’autre tâche actuelle qui reste en suspens est d’être capable de construire de grandes organisations qui combinent une structure militante et démocratique avec la capacité de s’adresser aux larges masses... »
Concernant les mobilisations de masse au Soudan
Atbara, berceau des révolutions soudanaises
Quant on le lit c’est comme un film avec des flasback. La ville de gauche, le rôle des cheminots organisés, les emprisonnements, le musée du train...tout cela nous donne une image du Soudan mais aussi d’un mouvement ouvrier méconnnu.
« Atbara, une fois de plus, a tenu son rang de ville ouvrière, syndicale et révolutionnaire. Car elle est tout cela, Atbara, dans l’histoire contemporaine et dans la mémoire collective soudanaise. Le siège du chemin de fer qui fut longtemps le poumon du pays et un motif de fierté nationale. Le bastion des cheminots et de leur longue tradition de lutte syndicale. Un des fiefs du Parti communiste soudanais, un des plus importants et des plus vivaces d’Afrique. La ville d’où partent les révolutions qui abattent les régimes autocratiques et les dictateurs. »
Il y a la situation actuelle de souffrances de manque de tout et de l’application sur une longue période des politiques néolibérales : « « Après les grandes grèves du début des années 1970, le régime a cherché à affaiblir les chemins de fer, car c’était le fer de lance du mouvement ouvrier et syndical, reprend Hassan Ahmed Al-Cheikh. Nimeiri a commencé. Omar Al-Bachir a fait le reste. Il a tué à la fois le chemin de fer et le syndicalisme soudanais. » Il sait de quoi il parle : il a fait partie des milliers de techniciens mis à la retraite d’office en 1991, deux ans après le coup d’État d’Omar Al-Bachir, appuyé par les islamistes de Hassan Al-Tourabi. « 15 000 travailleurs du chemin de fer ont été mis à la porte d’une manière ou d’une autre, cette année-là, dont 3 000 rien qu’à Atbara », se souvient Badreddine Hussein. L’année suivante, en 1992, les syndicats sont dissous et remplacés par des organisations professionnelles à la botte du régime. « Nous étions 70 000 travailleurs dans les chemins de fer dans les années 1970, il n’y en a plus que 5 000 », constate Hassan Ahmed Al-Cheikh. »
Donc comme dans un film. C’est pourquoi nous le combinons avec ce diaporama d’une manif à Brest en solidarité avec le Soudan. Comment en images, voir le sort des masses en mouvement au Soudan et les personnes réfugiées en France.
Concernant les luttes féministes
La grève féministe du 14 juin 2019, vers un mouvement de masse en Suisse
Le 14 juin dernier, le mouvement féministe en Suisse a appelé à une grève générale des femmes...ce fut un succès « qui avait rassemblé plus de 500 000 personnes à travers tout le pays. » Les raisons de cet engouement sont claires : « Vivre dans un pays où les femmes se font licencier du jour au lendemain en raison de leur grossesse, où elles perdent leur statut de séjour en divorçant d’un conjoint violent, où certaines doivent cumuler plusieurs emplois car leur temps-plein est insuffisamment rémunéré, où elles sont sujettes à des discriminations et harcèlement sur leurs lieux de formation, où elles consacrent en moyenne 53h par semaine pour effectuer le travail domestique qui n’est toujours pas reconnu et partagé… »
L’article poursuit sur les revendications du mouvement mais surtout insiste sur les formes organisationnelles : « Les assemblées suivantes ont permis de rédiger un manifeste et un appel national à la grève, qui ancrent le mouvement dans une critique du capitalisme et du système cishétérosexiste, dans la reconnaissance du travail productif et reproductif, dans la lutte contre les discriminations multiples, pour le droit à disposer de son corps, et dans une critique du système scolaire reflétant le modèle patriarcal. »…. « Pour créer un mouvement large, ce qui a été décisif, c’est la volonté de se baser sur une multitude de petits collectifs à l’échelle locale...Cette méthode permet de construire une pratique féministe proche des gens, qui réfléchissent collectivement aux enjeux qui les concernent et élaborent ensemble des revendications et les moyens de les visibiliser »
L’article conclut sur l’importance d’un refus du système actuel face à la dégradation de l’environnement, de la montée de la droite, du racisme et des violences de toutes sortes et sur la nécessité de construire de mouvements de masse. Nous avons aussi combiner à cet article un diaporama rassemblant les revendications du mouvement pour la grève du 14 juin. Une belle synthèse féministe
Grève féministe 14 juin 2019 Le Manifeste
Enfin comme dernier article, nous avons retenu un sujet : l’Écoféminisme
Pour une justice climatique féministe
Les personnes auteurs de cet article aborde l’écologie par le biais de la justice sociale : « La justice climatique signifie aborder la crise climatique non seulement comme un problème environnemental, mais comme un problème de justice sociale complexe, en plaçant au centre les populations qui sont les plus vulnérables à ses effets. Cela suppose de s’attaquer aux causes profondes de la crise climatique, y compris les modes de production, la consommation et le modèle d’accords commerciaux tout en faisant des progrès en termes d’équité ainsi que de protection et de réalisation des droits humains. » et étend son explication à la situation des femmes : « Une approche féministe de la justice climatique signifie donc d’aborder la question des changements climatiques comme un problème social complexe, mais également à travers une analyse genre intersectionnelle des relations de pouvoir inégales basées sur le genre et d’autres caractéristiques, comme le statut socio-économique, la race, l’origine ethnique, la nationalité, la capacité, l’orientation sexuelle, l’âge, etc. Ce type d’analyse vise particulièrement les causes profondes des inégalités, la transformation des rapports de pouvoir et la promotion des droits des femmes. »
Des exemples concrets de changements climatiques touchant plus particulièrement les femmes sont ainsi exposés. Mais ce qui est intéressant c’est que les femmes y sont aussi vues comme agente de changement : « Les femmes ne sont pas simplement des victimes des changements climatiques : elles sont aussi et surtout des actrices de changements et des porteuses de solutions. Lors de catastrophes naturelles, par exemple, les femmes peuvent jouer un rôle central lorsqu’elles sont incluses dans les réponses grâce à leur connaissance des réseaux sociaux leur permet de savoir plus rapidement qui sont les victimes potentielles, où elles se trouvent et les différents besoins des femmes, des hommes, des filles et des garçons. De plus, les femmes sont à l’avant-garde de stratégies d’adaptation aux changements climatiques. Les femmes, et particulièrement les femmes autochtones, vivent souvent en lien étroit avec leur environnement, en ont une connaissance approfondie et jouent un rôle de premier plan dans sa défense, sa préservation et sa protection. »
La deuxième partie de l’article aborde le rôle du Canada face à la situation des femmes et de l’écologie. Les bons coups sont mentionnées mais aussi le refus de couper avec les énergies fossiles. L’article conclut avec des demandes précises dont celles de donner une place aux femmes dans les organismes de décisions en environnement et la reconnaissance des connaissances et compétences des femmes autochtones en environnement.
Bonne lecture et bon été.
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