Line Lamarre, présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Manon Massée, députée de Québec solidaire, Isabelle Melançon, députée du Parti libéral du Québec, Méganne Perry-Mélançon, députée du Parti Québécois, Julie Bouchard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et porte-parole de l’Intersyndicale des femmes*, Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, Maud Pontel, coordonnatrice de l’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape et Évelyne Couture, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes ont tour à tour pris la parole pour dénoncer la violence conjugale et réclamer une porte de sortie pour les victimes.
« Nous réclamons dix jours de congé rémunérés pour les victimes de violence conjugale afin de les aider à s’en sortir, disent-elles d’une même voix. Il s’agit d’un geste profondément humain de compassion et d’entraide. Et surtout, cela contribuerait à sauver des vies. Rappelons que depuis janvier 2020, plus de 30 personnes ont été victimes d’un féminicide en contexte conjugal au Québec. Le gouvernement fédéral et certaines entreprises privées offrent déjà de tels congés à leur personnel. Le Québec doit agir. Protéger et aider les victimes est la responsabilité de tous, y compris des employeurs. Cette mesure pourrait s’insérer dans la Loi sur la santé et la sécurité au travail ou encore dans la Loi sur les normes du travail. » Une pétition de plus de 3200 noms en ce sens vient d’ailleurs d’être déposée à l’Assemblée nationale.
« Nous convenons que certaines mesures sont déjà en place comme l’obligation légale pour les employeurs de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychique de la travailleuse ou du travailleur, ajoutent-elles. Les dix jours de congé rémunérés pour toutes les victimes de violence conjugale que nous réclamons constituent une mesure complémentaire pour leur venir en aide. Ils permettent de maintenir un revenu afin que la précarité ne soit pas un obstacle au moment de quitter un foyer violent. »
Malheureusement, le Québec est en retard en matière de protection des victimes de violence conjugale. « Une analyse a démontré que le Québec fait piètre figure et protège très peu les victimes de violence conjugale et familiale dans leur droit du travail lorsqu’on le compare aux gouvernements fédéraux, provinciaux et territoriaux, ajoutent-elles. En fait, il n’y a que l’Alberta qui est moins généreuse que le Québec. Il est grand temps pour le gouvernement du Québec de remédier à cela. Nous allons le réclamer haut et fort, tant que des actions concrètes n’auront pas été réalisées. »
Les organisations et les personnes présentes au rassemblement sont déterminées à faire changer les choses et à offrir une porte de sortie aux victimes de violence conjugale. Pour elles, dix jours de congé payés pour aider les victimes à aller chercher de l’aide, c’est un minimum !
*L’Intersyndicale des femmes est composée de représentantes de la condition des femmes de sept organisations syndicales : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).
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