Plusieurs amendements récents réjouissent les membres du Réseau québécois des groupes écologistes. Bien appliquée, cette réforme pourrait faire du Québec un leader mondial en aménagement forestier durable. En effet, certains termes du projet de loi 57 élèvent la forêt au-delà du simple gisement voué à l’exploitation, en mettant en valeur la nécessité de recherche d’un équilibre entre les besoins de communautés et le respect des conditions nécessaires au maintient de la biodiversité et les multiples fonctions et services du territoire. « L’aménagement placé écosystémique au cœur du régime forestier constitue une avancée, certes tardive, vers une gestion responsable des forêts. Nous attendrons cependant de voir la forme que cet engagement prendra dans la stratégie d’aménagement durable des forêts. » de préciser Yvan Croteau, président du RQGE et porte-parole forestier pour l’organisme.
De nombreuses interrogations demeurent sans réponse. « Nous suivrons l’application de la loi 57 avec attention et nous comptons sur les différentes instances de mise en œuvre, nationales et régionales, pour faire une place appropriée aux groupes environnementaux autonomes, aux Premières nations et aux différents secteurs des collectivités : c’est là que la démocratisation de la gestion des forêts se mettra en place dans le respect des populations et des écosystèmes. L’équilibre à atteindre au niveau de la régionalisation et des balises nationales devra être minutieusement négocié pour que la réforme atteigne le territoire conformément aux vœux de départ. » résume Yvan Croteau du RQGE.
Des inquiétudes particulières sont soulevées concernant la conservation.« L’état alarmant des forêts du sud ainsi que la quantité dramatiquement réduite de forêts intactes incitent le RQGE à demander des engagements de conservation à très court terme, et ce malgré les travaux en cours en vue de l’atteinte du 12%. L’occasion est belle d’enfin mettre en réserve des territoires d’intérêt lors des prochains calculs de possibilité forestière. Ceux-ci incluent les forêts intactes mais aussi les territoires possédant un intérêt particulier au plan culturel, de la biodiversité ou comprenant des aquifères de qualité exceptionnelle. » de préciser Yvan Croteau. Avec la publication prochaine du Portrait du réseau d’aires protégées au Québec - période 2002-2009, le RQGE est d’avis que certaines décisions apparaîtront incontournables pour que la conservation intelligente fasse partie non seulement d’une stratégie de conservation 2010-2015 mais aussi de la Stratégie d’aménagement forestier durable sur laquelle repose en grande partie la loi 57.
Par ailleurs, le dépôt imminent de la loi concernant les mines et le Plan Nord laissent présager des interférences potentielles qui mettront à l’épreuve la fermeté des engagements environnementaux.
Finalement, le RQGE est solidaire des Premières Nations qui ont exprimé leur frustrations quant au processus qui ne les a pas inclus en amont du projet de loi. « Certaines modifications ont été amenées suite à l’indignation de représentants des Premières Nations, mais les lacunes procédurales entachent malheureusement les avancées manifestes contenues dans cette réforme tant attendue du régime forestier québécois. » de conclure Yvan Croteau
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Yvan Croteau, : 1-819-856-0337
ingénieur forestier
Président du Réseau québécois des groupes écologistes
Porte-parole du dossier forêts
À propos du RQGE :
Actif depuis 1982 et comptant à ce jour près de 80 groupes et coalitions membres, le RQGE est un lieu de réseautage pour les organismes voués à la protection de l’environnement et à l’émergence d’une société écologique. Créateur d’espaces de discussion et d’action, le RQGE revendique une reconnaissance concrète du mouvement environnemental pour ses apports à la protection du patrimoine naturel, la santé publique et au mieux-être de la société québécoise.