7 juillet 2020, Montréal – Un nouveau groupe demande le définancement du SPVM. Le groupe, la Coalition pour définancer la police, réunit des dizaines d’organismes montréalais, incluant Hoodstock, le Foyer des Femmes Autochtones de Montréal et Stella, l’amie de Maimie. La coalition organise une conférence de presse au Parc Mandela le 7 juillet à 10h pour annoncer son plan, en 10 demandes, pour réduire le financement du SPVM et réinvestir dans les communautés.
Les appels pour définancer les services de police, bien que présents depuis très longtemps, ont gagné du terrain aux États-Unis et au Canada depuis l’assassinat de George Floyd par la police de Minneapolis et les manifestations qui ont suivi. Des mesures pour couper les budgets des services de police ont été votées à New York et Los Angeles et une mesure similaire a presque été adoptée à Toronto la semaine dernière. Le soutien pour définancer le SPVM grandit également à Montréal et la coalition espère consolider ce support pour bâtir un mouvement.
La première demande de la coalition est une réduction immédiate du budget du SPVM d’au moins 50%. Elle demande également le désarmement des policiers, la décriminalisation du travail du sexe et des drogues et l’élimination des opérations policières qui ciblent de façon disproportionnées les communautés opprimées.
« Les mesures réformistes qui maintiennent ou agrandissent la portée des services de police, comme les caméras portatives et engager plus de policiers Noirs et autochtones ne vont pas réparer un système qui a été construit pour opprimer et pour abuser du pouvoir », dit Marlihan Lopez, une militante de Black Lives Matter Montréal et membre de la coalition. « Nous avons besoin de définancer la police et de réinvestir dans des mesures qui supportent réellement la sécurité et le bien-être de la communauté. »
« Quand on pense à Pierre Coriolan, Nicholas Gibb, Davis Tshiteya Kalubi et les huit dernières personnes autochtones tuées par la police ces derniers mois, c’est évident que la police ne devrait pas être des acteurs d’intervention », dit Marie-Livia Beaugé, une avocate membre de Hoodstock et de la coalition. « 70% des personnes assassinées par la police ont des troubles de santé mentale. Les policiers savent comment nous tuer, mais ne savent pas désescalader les situations. Quand quelqu’un appelle la police pour une personne Noire ou autochtone, nous voyons 6 à 12 officiers arriver, souvent sans qu’aucune arrestation ne soit faite. Ces interventions disproportionnées montrent bien que le SPVM a trop de ressources et que ces ressources seraient mieux investies dans des services qui aideront véritablement nos communautés. »
« Notre objectif est de faire des coupures dans la taille des services policiers, en commençant avec les opérations qui causent le plus de dommages dans nos communautés » dit Sandra Wesley, directrice générale de Stella, un organisme membre de la coalition. « La répression et la surveillance du travail du sexe, des drogues et de la pauvreté mettent nos vies en danger en augmentant les risques de surdose, la violence et en ajoutant des barrières pour que nous puissions accéder à des services de santé et sociaux, tout en ne faisant rien pour améliorer la sécurité ou nos conditions de vie. Cela doit cesser dès aujourd’hui. »
À l’instar d’autres villes, la coalition ne demande pas simplement la réduction du budget du SPVM, mais également le réinvestissement dans les communautés. Parmi les demandes du groupe, nous retrouvons des investissements dans les modèles autochtones de justice, des programmes menés par la communauté en matière de justice transformatrice et de réduction des méfaits, ainsi que des programmes récréatifs pour les jeunes et des projets de logements sociaux.
« Il y a de nombreuses façons de faire de la prévention et de responsabiliser les communautés », dit Stéphanie Germain, une administratrice de Hoodstock et membre de la coalition. « Les ressources investies dans la répression policière doivent être transférées à des initiatives, en prévention,en loisirs, en logement ou tout autre politique sociale qui favorisent le bien-être. »
La coalition croit qu’une nouvelle vision de la sécurité et du bien-être communautaire est à l’horizon et elle organisera dans les prochaines semaines des actions et activités pour bâtir du soutien pour cette vision et pour faire avancer ses demandes.
« Les façons dont le système ne fonctionne pas n’ont jamais été plus claires », dit Jessica Quijano, coordinatrice de Iskweu et membre de la coalition. « Les gens sont prêts à avancer dans une nouvelle direction, vers une approche qui ne compte pas sur la police et ne traite pas les gens comme s’ils étaient jetables. Cela représente le futur que la coalition essaie de créer. »
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