Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Indépendance du Québec

Une fenêtre historique pour relancer la souveraineté du Québec

Dorénavant aujourd’hui comme conseiller municipal indépendant… et indépendantiste, mon objectif est de vous exposer une perspective favorable à la souveraineté du Québec. Or ce plan de match est d’autant plus prioritaire à transmettre lorsqu’on le pense gagnant pour sa cause.

Dorénavant aujourd’hui comme conseiller municipal indépendant… et indépendantiste, mon objectif est de vous exposer une perspective favorable à la souveraineté du Québec. Or ce plan de match est d’autant plus prioritaire à transmettre lorsqu’on le pense gagnant pour sa cause.

Le ralliement nécessaire des souverainistes

Au printemps dernier, j’ai appuyé l’idée de former un front uni (QS-ON-PQ) en vue de la dernière élection provinciale. Bien sûr, je savais qu’il était trop tard pour appliquer cette configuration avant le jour du scrutin. Mais dans la perspective que le PQ allait former un gouvernement minoritaire, il m’apparaissait toutefois important de populariser l’idée de générer cette coalition.

Le scrutin étant chose du passé, il a été depuis démontré que la rivalité entre les trois partis souverainistes ait permis l’élection d’un candidat libéral ou caquiste dans plus d’une vingtaine de circonscriptions. Puis dans ce contexte où l’énergie des militants souverainistes est essentiellement dépensée à débattre entre eux, vous déduirez pourquoi le PQ n’arrive plus à dépasser 35 % d’appuis. Subséquemment, il serait totalement irresponsable de poursuivre dans cette voie.

Dans les prochaines semaines, le PQ passera donc un test d’intelligence cruciale quant à la suite des choses. Soit il s’entête à poursuivre sa démarche dans la voie partisane (pour revenir aux résultats que nous connaissons aujourd’hui), soit il fera un examen de conscience pour réaliser qu’il est en fin de cycle. J’oserais même évoquer que ce parti est celui d’une génération et que les forces vives de la relève progressiste se retrouvent dorénavant à l’extérieur du PQ.

La proportionnelle en échange de la souveraineté

Bien sûr, le PQ pourrait encore forcer le jeu électoral et tenter de gagner un autre mandat. Mais, ici, il faudra réaliser qu’une victoire aux alentours de 35 % empêchera moralement ce dernier à pouvoir enclencher la souveraineté, d’autant plus qu’il sera maintenu sur la défensive par les oppositions fédéralistes. Dans ces circonstances, cette formation politique ne peut être crédible quant à la mise en œuvre de l’article 1 de son programme. À contrario, la logique de l’intérêt indépendantiste commande au rassemblement préalable plutôt qu’à la division partisane. Car, non seulement cette éventuelle coalition donnera l’avantage de maximiser les chances d’atteindre la majorité parlementaire, mais comment dire… son instabilité intrinsèque est une garantie pour pousser le gouvernement à évoluer vers notre indépendance.

Avant la prochaine élection maintenant (qui peut nous tomber dessus à tout moment), nous avons une opportunité historique pour générer un ralliement des souverainistes. Mais puisque cette courte fenêtre politique se fermera bientôt, précisément quand le PQ cristallisera sa stratégie électorale, il devient donc impératif de préparer la table des négociations. En ce sens, chacun doit mettre de l’eau dans son vin. Or, si l’initiative est définitivement dans le camp du PQ, les éventuels alliés doivent en contrepartie démontrer leur intérêt en ménageant le gouvernement péquiste.

Cependant, puisque chacun des partis a son identité bien définie, il faudra préalablement saisir l’idée que tout projet de fusion est hors d’ordre. Par conséquent, la seule perche que peut offrir le PQ pour convaincre ON et QS à se coaliser est de garantir leur existence dans le temps. Ainsi, seul L’ENGAGEMENT DE RÉFORMER LE MODE DE SCRUTIN m’apparait assez convaincant comme argument pour générer la coalition souverainiste. D’autre part, cette proposition à elle seule mettra sur la défensive tout membre de Québec solidaire rejetant la coalition. Car, effectivement, la réforme du mode de scrutin (et je rappelle a toujours été dans le programme du PQ avant l’arrivée de Pauline Marois comme chef) serait une garantie d’évolution pour les idées véhiculées par Québec solidaire, voire le plus gros gain de l’histoire pour la gauche québécoise.

Maintenant, réalisons que cette configuration donne virtuellement un mandat majoritaire à la coalition souverainiste, mais donc une fenêtre de cinq ans pour faire du Québec un pays. Bien sûr, cet objectif devra être atteint avant la fin du mandat, à défaut de quoi, les trois partis retourneront en élection dans leur position d’origine. Mais puisqu’alors une réforme démocratique aura été instituée, nous serons à ce moment dans un tout nouveau contexte politique. Bref, nous pourrions grossièrement dénommer l’entente fondatrice comme étant celle de « la proportionnelle en échange de la souveraineté ».

En définitive, si comme je pense, le PQ est le Parti d’une génération, nous n’avons plus grand temps à notre disposition pour faire la souveraineté. Et puisque l’époque du bipartisme est révolue, il faut impérativement s’adapter en conséquence. Alors, trêve de partisanerie, il faut sortir de nos corporatismes politiques respectifs et converger avec notre rendez-vous historique. Mais une opportunité doit se saisir vite ou alors, elle ne se saisit pas. Dans l’éventualité que ce soit peut-être notre dernière chance ici, êtes-vous vraiment prêt à assumer le risque de laisser passer cette occasion historique ?

Il y aura un référendum sur l’indépendance de l’Écosse l’année prochaine, puis un autre en Catalogne d’ici quatre ans sur la même question ! N’est-ce pas ici le bon momentum international pour emboiter le pas et rejoindre finalement le concert des nations ?

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