Édition du 12 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Une femme en burka à Tout le monde en parle

Hier à Tout le monde en parle, devant la grande beauté de Dalida Anawal, le sens critique de certaines personnes s’est peut-être quelque peu évaporé concernant ses propos.

Imaginons maintenant à Tout le monde en parle, une femme portant le nikab ou la burka tenant le même discours. Est-ce que cela aurait le même effet ?

Pourtant ce sont les mêmes propos : "C’est mon choix, c’est ma liberté, c’est mon identité, c’est mon droit, c’est ma religion, etc", que tiennent celles qui s’ensevelissent (ou sont ensevelies) sous le nikab ou la burka. Ces mêmes raisons furent invoquées par celle qui a exigé de témoigner avec son nikab suite à sa plainte d’agression sexuelle par ses proches.

Ce n’est pas pour rien que de telles beautés sont choisies pour mettre en avant ce discours, ce discours qui est une interprétation des plus rigoristes de l’Islam, ce discours qui domine présentement, ici comme ailleurs, et ailleurs souvent au moyen de la violence. Hélas ! la pensée unique n’est plus seulement l’apanage du néolibéralisme.

L’avons-nous entendu déplorer le fait que des petites filles de 7-8 ans doivent porter le voile ce qui ne faisait nullement partie de la tradition dans les pays musulmans ? L’avons-nous entendu critiquer le fait que des extrémistes d’ici ont tenté d’instaurer un tribunal islamique non seulement en Ontario mais aussi à Montréal ? L’avons-nous entendu dénoncer cette interprétation islamique du Coran, qui n’accorde pas aux femmes les mêmes droits que les hommes par rapport au mariage, au divorce, à la garde des enfants, à l’héritage, à la Cour... Puisqu’elle clame se porter à la défense des femmes, elle aurait pu profiter de cette tribune exceptionnelle pour dénoncer cette interprétation du Coran qui perpétue l’inégalité des femmes. Bien sûr et heureusement, les musulmanes d’ici bénéficient de nos lois qui les protègent tant que des tribunaux islamiques ne sont pas instaurés, ce qui n’est malheureusement pas le cas, pour ces musulmanes qui vivent ailleurs. Le devoir de solidarité envers ces femmes n’implique-t-Il pas cette dénonciation ?

Bien sûr, bien sûr je crois Dalida sincère. Tout comme l’était nos grand-mères qui sous les incitations des curés, s’opposaient à ce que les femmes puissent voter.

Françoise Breault
29 septembre 2013

Françoise Breault

Après une carrière en enseignement, dont un an avec les Échanges France-Québec, j’ai poursuivi en travail social auprès des familles. Vers l’âge de cinq ans, je me demandais pourquoi il y avait des pauvres et ce que je pouvais faire. Sans en prendre pleinement conscience, cette interrogation m’a habité toute ma vie. Une année en Amérique du Sud ne m’avait toujours pas apporté de réponse. Cela m’a pris du temps à voir clair... Maintenant que la lumière est allumée, je ne peux et ne veux la refermer... Tous les faits, toutes mes lectures me confirment comment le système économique actuel contribue à ce fossé grandissant entre riches et pauvres. Me voici maintenant à ma 3e carrière, celle où je peux mettre tout mon temps et énergie à sensibiliser les gens aux graves enjeux d’aujourd’hui, afin de vivre dans un monde plus juste... « mais nous, nous serons morts mon frère... ».

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