Montréal/Tiohtiá:ke, 13 octobre 2021* - La Coalition pour le définancement
de la police demande aux candidats aux prochaines élections montréalaises
de s’engager à définancer la police et à réinvestir dans les communautés.
La Coalition, formée en juin 2020, regroupe plus de 80 groupes montréalais
engagés dans la lutte pour combattre l’injustice policière et pour
transformer la sécurité publique dans la ville.
Le groupe tient une conférence de presse mercredi pour demander aux
candidats à l’élection actuelle à Montréal de s’engager à définancer la
police.
Ces dernières années, une nouvelle approche à la sécurité publique a reçu
un soutien croissant à Montréal et ailleurs dans le monde. Cette approche
met l’accent sur un ensemble de services et d’interventions communautaires
et sur une réduction massive du rôle de la police. Cette approche est
résumée par la demande de définancer la police et de réinvestir dans les
communautés.
« On nous a martelé que la punition ou la menace de la punition est la bonne
stratégie pour garantir la sécurité dans nos villes, » déclare Marlihan
Lopez, membre de la Coalition. « Mais on parle de protéger qui et quoi ?
Comment peut-on parler de sécurité sans parler de logements accessibles
pour toustes ? Comment peut-on parler de sécurité dans le contexte d’une
crise des surdoses où on rend davantage vulnérables les personnes qui
consomment des drogues à travers la criminalisation ? »
L’été dernier, les Montréalais sont descendus dans la rue en nombre sans
précédent pour manifester contre le racisme et la violence policière et
réclamer le définancement de la police. La majorité des Montréalais
appuient cette vision. Un sondage Environics montre que 54 % des Québécois
sont en faveur du définancement de la police. Lors du sondage
pré-budgétaire de la ville en août dernier, 73% des personnes interrogées
ont demandé une réduction du budget de la police. Malgré cela, Projet
Montréal a augmenté le budget du SPVM et a promis des augmentations
continues s’il est réélu. Ensemble Montréal tente de se distinguer en
surinvestissant encore plus dans la police.
Jessica Quijano, membre de la Coalition, souligne la nécessité d’une
nouvelle approche dans le contexte de la violence à laquelle sont
confrontées les femmes autochtones. « Cette année, nous avons eu une
augmentation des fémicides et des décès au sein de la population autochtone
en situation d’itinérance, » déclare Quijano. « L’absence d’action politique
est ce qui perpétue la crise de la MMIWG2S. La définanciation de la police
est une question de réconciliation et de mise en avant de solutions pour
mettre fin à la MMIWG2S. »
Les Montréalais veulent une nouvelle approche et les éléments de cette
approche sont clairs dans les revendications de la Coalition pour le
définancement de la police. Ces revendications, plutôt que d’ignorer la
violence et les autres formes de préjudice, cherchent à aborder ces
problèmes de front avec des solutions non policières qui fonctionnent
réellement.
Un message, un commentaire ?