« Je suis très préoccupé par le fait que cette entreprise considère comme une pratique exemplaire le fait d’aviser publiquement des milliers de ses employés qu’ils pourraient perdre leur emploi », a déclaré Ken Lewenza, président national du Syndicat des TCA. « Nos membres occupent déjà certains des emplois les plus précaires et instables au pays, et une attitude insensible comme celle-ci ne contribue qu’à empirer les choses. »
L’annonce de ces fermetures a fait suite à la publication du dernier rapport trimestriel de l’entreprise, le 14 août. Eric La Flèche, chef de la direction de Metro, a affirmé que la décision de l’entreprise était principalement liée à l’augmentation de la compétitivité des coûts. Cet argument, selon M. Lewenza, ne tient tout simplement pas la route.
« Au cours des dernières années, Metro a toujours figuré parmi les magasins de détail les plus rentables de tout le pays. L’entreprise a réussi à maintenir ses profits malgré l’intensification de la concurrence, y compris celle de Walmart », a souligné M. Lewenza. « Il est incroyablement frustrant de constater que cette réussite se traduit par des pertes d’emploi et des diminutions de salaire pour les travailleurs de l’Ontario, et essentiellement pour des travailleurs à temps partiel. »
Christine Connor, présidente de la section locale 414 du Syndicat des TCA, a affirmé que le syndicat surveillera de près l’entreprise lorsqu’elle décidera quels magasins fermeront et quels magasins seront convertis. Elle a précisé que les détaillants ne devraient pas être autorisés à abuser de la conversion de bannières de magasins, surtout quand le personnel n’est mis à pied que pour être réembauché par la même entreprise pour faire le même travail, à salaire moindre et sans ancienneté.
« Les entreprises du secteur de la fabrication menacent de délocaliser leurs emplois à l’étranger pour verser des salaires moins élevés. Les détaillants, eux, gardent leurs magasins ici, mais il leur suffit de changer de bannière pour parvenir au même résultat : une baisse des salaires et une dégradation des avantages sociaux », dénonce Mme Connor.
« Ce n’est pas parce qu’un travailleur doit porter un uniforme de travail d’une couleur différente que son salaire et son ancienneté doivent écoper. Cette pratique déplorable à laquelle s’adonnent des détaillants a contribué à précariser des emplois qui, jusque-là, avaient toujours été considérés comme de bons gagne-pain, et cette pratique doit cesser. »
Le Syndicat des TCA représente plus de 20 000 travailleurs du secteur du commerce de détail au Canada. La section locale 414 du Syndicat des TCA, la plus importante section locale du syndicat, représente 14 000 travailleurs du secteur des services dans la province de l’Ontario.