En effet, le rapport rédigé par la conseillère clinique Reine Martin confirme notamment les problèmes d’instabilité au sein des ressources humaines, d’organisation des services cliniques et de communication. Le rapport indique clairement que le Groupe Savoie « doit impérativement poursuivre son effort pour recruter du personnel, particulièrement aux soins ». Depuis plusieurs mois, la Coalition Montérégie sans PPP s’inquiète des difficultés du CHSLD à recruter et maintenir en poste les effectifs suffisants pour combler les besoins des résidants.
Le rapport indique aussi que les fonctions dévolues à la directrice des soins infirmiers doivent lui permettre de se concentrer sur son rôle d’organisation des services cliniques, confirmant ainsi les craintes reliées au conflit d’intérêt de cette dernière qui ont été formulées par la coalition le 7 septembre dernier.
Le rapport indique également qu’il est impératif, pour la continuité des soins, que la transmission de l’information soit efficace. Son auteure va même jusqu’à recommander que l’on s’assure que les soins d’hygiène soient dispensés quotidiennement.
La Coalition est fort surprise de la réaction du président-directeur général de l’Agence, Yvan Gendron, qui a affirmé que le rapport « traduit bien les observations que nous avons faites » tout en indiquant que « le CHSLD a un devoir à faire, surtout au niveau de la pénurie de main-d’œuvre ». Pourtant, M. Gendron n’avait pas hésité, le 14 juillet dernier, à prendre résolument position en faveur du Groupe Savoie en affirmant que le CHSLD faisait l’objet d’une campagne de salissage.
Comment corriger la situation maintenant ?
La Coalition s’interroge sur les mesures que peut maintenant prendre l’Agence pour corriger la situation, compte-tenu que les paramètres du contrat qui la lie au Groupe Savoie sont fixés pour les 24 prochaines années.
En outre, comme le contrat en PPP a été signé à un coût qui ne permet pas d’offrir des conditions de travail compétitives, l’Agence peut difficilement agir sur les problèmes d’effectifs et de remplacement qui affectent la qualité de services. La Coalition déplore que les personnes hébergées soient aujourd’hui victimes des retombées négatives du choix du mode PPP.
En ce qui concerne l’organisation des services cliniques, le contrat ne prévoit pas de dispositifs permettant d’agir sur l’amélioration des services cliniques comme c’est le cas dans les établissements publics.
Tant que la formule en PPP sera en place, les personnes hébergées au CHSLD Saint-Lambert-sur-le-Golf se retrouveront dans un cadre qui n’offre pas les mêmes perspectives de qualité de service que dans le secteur public. Mme Martin, de son côté, n’a pas l’indépendance requise pour remettre en question le mode de réalisation en PPP, ayant été membre du comité d’implantation de cette formule.
La Coalition appelle donc le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) à prendre ses responsabilités et à interrompre immédiatement le processus devant mener au lancement de quatre nouveaux CHSLD en PPP et à convertir sans délai ces projets en établissements publics.