Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Un monde lointain dont on peut rapprocher l'échéance

À regarder le monde aller, on a l’impression que les classes dominantes ont réussi à créer une relation de pouvoir avec lequel bien des gens sembleraient se trouver confortables. Pourtant ... Pourtant le degré d’insatisfaction est en montée. De plus en plus de personnes s’expriment dans le sens d’une critique radicale des conséquences de la société marchande sur leur vie. Comme ces pensionnés de Stadacona à Québec qui se voient nié leur rêve d’une retraite tranquille. Non, ce n’est pas un acquis. Et il leur faut encore protester, occuper la rue, comme le font les jeunes étudiants mécontents, pétitionner ou encore radicaliser leurs moyens de pression.

Sans que le pouvoir libéral n’en tienne compte, trop occupé qu’il est à déployer ses campagnes en faveur d’un grand Nord mis à la disposition d’entrepreneurs reconnaissants, la libre expression des insatisfactions le vise, et le vise à la bonne place. Les fonds publics doivent-ils servir le plus grand nombre, qui n’y retrouve pas ses intérêts avec Charest, ou bien être mis à la disposition des entreprises privées qui y trouvent, elles, une marge bénéficiaire bienvenue pour la rente aux actionnaires ? On assiste même à une remise en cause de ces objectifs dans le mouvement des « investissements responsables ». Ne seraient-ils pas plus appropriés donc qu’ils soient destinés à augmenter les dépenses dans une éducation plus démocratique et à la portée des fils et filles de la classe moyenne ? Justement comme investissements plus responsables.

La montée des forces qui peuvent s’identifier aux programmes de la gauche au Québec n’est pas pour rien dans les manifestations hostiles au pouvoir de Charest, l’ultralibéral. En fait, il n’y a que la gauche qui pourra le mieux répondre à ces attentes. Et ses programmes se sont adaptés aux exigences populaires face au libéralisme à tous crins, qu’il soit ancien ou nouveau, qui se propose à tors comme une solution raisonnable. À vrai dire, plus on tente de régler les problèmes de l’humanité (le Québec y étant une entité à part entière comme nation) à l’aulne des valeurs et des prétentions du capitalisme, plus on s’enfonce dans un aveuglément du pouvoir comme cela arrive en Europe pour la Grèce. Il n’est donc pas sans conséquence de résister au lieu de se soumettre aux dictats de ce pouvoir de plus en plus illégitime puisqu’à contre pied des intérêts de la population.

Ou bien c’est l’incompétence à gouverner pour le bien commun qui se révèle aux yeux de tous, ou bien c’est la mauvaise foi qui se conforte en un préjugé absurde envers un entreprenariat privé qui n’a à offrir aux salariés que le cul-de-sac d’un enrichissement des mieux nantis à leur dépend. Ou bien l’État encourage, pour un futur meilleur au Québec, les justes efforts dans une sage démarche pour s’instruire, ou bien on met des millions à la disposition des entreprises ainsi dépendantes des largesses de l’État en plus de bénéficier du Plan Nord. L’objectif demeurant d’enrégimenter les salariés mieux formés au moyen des prestations toujours fournies par l’État. C’est encore l’éternel dilemme des coûts assumés par le secteur public et la génération des profits pour le privé. Ce qui est bon pour SNC-Lavalin ou Péladeau est bon pour le Québec, répète sans se lasser un Charest comme jamais prêt à nous vendre au plus offrant !

On voit surgir autour de nous autant d’alternatives qui n’ont sont pas. Mais aussi des solutions encore embryonnaires qui sont des avant-goûts d’une autre sorte de pouvoir, celui que les travailleurs apprennent à exercer en s’unissant dans leurs syndicats et qui sera plus durable sous le socialisme. Celui qui nous rapproche de cette sorte de société nouvelle qui élargira les possibilités démocratiques en puissance pour acquérir un savoir d’avenir. Comme l’indépendance du Québec pour la maîtrise de nos ressources, le socialisme reste une solution qu’il est pressant de mettre à l’ordre du jour des programmes politiques progressistes au Québec. Le nôtre est un garant que cet objectif restera à l’agenda de ce qui se veut à gauche dans notre pays de projet. Comme jamais un ralliement à notre parti sera compté comme une force de plus additionnée aux nôtres confiantes que ce projet vaut bien celui inepte de l’échafaudage et du bricolage des Charest de ce monde.

Guy Roy

Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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