« En tant que Rom, nous avons toujours vécu dans la peur, mais ces dernières années, la situation s’est empirée. À la télévision, les politiciens disaient que ’les Roms sont des parasites qu’il faut éliminer’. Dans les villages Roms, il y avait des groupes de skinheads habillés en soldat avec des drapeaux Nazi qui marchaient autour des villages. Ils étaient devant les maisons Roms et ils chantaient : ’’Vous allez mourir ici !’’ », témoigne Gilda, qui vit au Canada avec sa famille depuis cinq ans.
Ayant vu leur demande pour un statut de réfugié rejetée, dans un contexte de préjugés systématiques contre les réfugiés Roms (1) créé par le gouvernement Harper, la famille Lakatos a déposé une demande de résidence permanente sur des bases humanitaires en septembre 2015. Cependant, avant d’avoir obtenu de réponse, le père et le frère ont été déportés en Hongrie en mars 2016.
Leur expérience là-bas est catastrophique : « Maintenant, ils vivent dans une grande précarité en Hongrie. Je suis inquiète pour mon père. Il m’a dit qu’il ne dort plus, il ne mange plus. Ici, ma mère et moi, vivons dans la peur constante de ce qui pourrait leur arriver », raconte Gilda.
Les Roms sont parmi les minorités les plus discriminées et les plus vulnérables en Europe. En Hongrie, la situation est particulièrement difficile : ségrégation, ghettoïsation, violence et rhétorique anti-Rom font partie des réalités quotidiennes de la famille. Une recherche menée en 2016 (2) démontre que les Roms déportés du Canada vivent une double exclusion une fois de retour en Hongrie : « Ils sont non seulement discriminés en tant que Rom, mais aussi pour avoir mis en lumière le racisme qui existe en Hongrie en immigrant au Canada », dit Dafina Savic, de Romanipe, un groupe de défense des droits des Roms à Montréal.
Avraham Gross-Grand de Solidarité sans frontières ajoute : « En tant que descendant de Juifs d’Europe de l’Est, je suis peiné de voir que le Canada puisse tourner le dos une fois de plus à des réfugiés qui fuient le racisme dans des pays comme la Hongrie. »
« Nous demandons au ministre de l’immigration du gouvernement Trudeau, John McCallum, d’accepter leur demande humanitaire, et ce, avant que leur visa temporaire n’expire samedi prochain. » dit Gross-Grand.
Gilda espère encore rester au Canada : « Je suis désespérée quand je pense à mon avenir. Je ne comprends toujours pas pourquoi nous avons été refusé, pourquoi on veut nous retourner en Hongrie. Pendant cinq ans nous avons réussis à vivre une vie normale. Nous étions pour la première fois comme les autres, nous étions en sécurité. Nous avions tellement d’espoir. L’idée de repartir en Hongrie nous ramenaient dans tous ces souvenirs, ces slogans, cette discrimination constante dans tous les aspects de notre vie ; à l’école, au travail, à l’hôpital, dans la rue. Nous ne pouvions pas y échapper, nulle part ... Ici au Canada, je peux avoir une vie normale. J’ai des projets d’avenir, des rêves pour ma vie ... ».
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Contact :
514 222 0205
Source :
Solidarité sans frontières
www.solidaritesansfrontieres.org
Mise en contexte :
www.solidaritesansfrontieres.org/fr/anti-roma-discrimination-in-hungary
Couverature médiatique :
www.solidarityacrossborders.org/fr/media-coverage-lakatos
(1) No Refuge : Hungarian Romani Refugee Claimants in Canada (2015).
http://digitalcommons.osgoode.yorku.ca/cgi/viewcontent.cgi?article=1090&context=olsrps
(2) CBC, Deported Roma have little chance of return, Feb 08, 2016.
www.cbc.ca/news/canada/roma-deportations-canada-hungary-1.3429526
Cette liste est un fil de presse en français pour les groupes militants à Montréal.
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