Édition du 19 novembre 2024

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Politique québécoise

Fermeture de Shell

Un changement radical s'impose !!

À chaque fois qu’une entreprise qui a exploité nos ressources, pollué nos terres, bénéficié d’exemptions de taxes, et pour laquelle des travailleurs et des travailleuses ont donné des années de leur vie, ferme ses portes sans rendre de comptes, nous ne pouvons qu’être révoltés.

Ça y est, Shell ferme ses portes. La ministre Normandeau a autorisé le démantèlement des installations. Elle n’a pas tenu parole, elle n’a pas attendu le rapport. Ils n’auraient semblent-il pas réussi à s’entendre. Les raisons demeurent nébuleuses et avec la corruption endémique qui règne au sein du gouvernement on peut légitimement se poser quelques questions. Mais bon, quoi qu’il en soit, Mme la ministre a dû aller de l’avant, a-t-elle affirmé. De l’avant, vraiment ?

Aujourd’hui ce sont près de 800 employé-e-s qui perdent leur travail. Ce sont autant de familles qui voient leur revenu disparaître. Une fois de plus, le gouvernement s’est agenouillé devant une multinationale, une fois de plus les employé-e-s n’ont été qu’une variable négligeable dans la course au profit et au rendement. Cette fermeture contribuera très certainement à l’appauvrissement de Montréal-Est, un secteur déjà défavorisé. Aujourd’hui les syndiqués ont dû jeter l’éponge et abandonner cette lutte. Une lutte qui les opposait non seulement à la pétrolière mais aussi à un gouvernement qui, à chaque fois, se range coûte que coûte derrière le patronat.

La ministre aurait pu attendre le rapport. Elle aurait pu renvoyer la décision devant les tribunaux, mais elle est allée de l’avant… On reste avec un goût amer en bouche. On ressent le mépris pour les travailleurs et le syndicat. Elle a patiemment attendu l’été pour annoncer une décision qui de toute évidence était prise depuis longtemps.

Une décision qui entraîne le démantèlement d’une raffinerie et la perte de 800 emplois. À chaque fois qu’une entreprise qui a exploité nos ressources, pollué nos terres, bénéficié d’exemptions de taxes, et pour laquelle des travailleurs et des travailleuses ont donné des années de leur vie, bat des pattes sans rendre de comptes, nous ne pouvons qu’être révoltés. Révoltés par tant d’arrogance mais aussi par notre société qui laisse faire.

Il est important de le dire très clairement, cela se reproduira. Cela se reproduira encore et encore tant que nous les laisserons faire. Les grandes multinationales comme Shell n’ont que faire des travailleurs, de l’environnement, de l’autosuffisance énergétique d’un peuple. Ce sont les logiques comptables et la rentabilité pour leurs actionnaires qui dictent toutes leurs actions.

À ceux qui se demandent encore pourquoi ils ont décidé de fermer une raffinerie ‘’rentable’’ et bien simplement parce que c’est plus rentable ailleurs. Plus rentable, parce que les travailleurs de leurs raffineries au Nigeria travaillent dans des conditions abjectes, parce que c’est l’équivalent de 9 000 000 de barils de pétrole qui ont été déversés sur les terres au cours des 50 dernières années, sans qu’il n’y aie eu à donner trop d’explications. Shell est une entreprise irresponsable au point de vue environnemental et humain.

Nous le savons, la diminution de la consommation des énergies fossiles est nécessaire pour des raisons écologiques. Le développement des énergies renouvelables est plus qu’urgent. La mise en place d’une politique énergétique est primordiale pour faire la transition vers des énergies propres. Mais on ne peut laisser entre les mains des grandes entreprises la responsabilité de ce tournant énergétique. On ne peut pas non plus, on le voit bien, leur faire confiance en ce qui concerne le maintien et le développement d’emplois stables et bien rémunérés.

Ici comme ailleurs, un changement radical s’impose. Les décisions concernant le développement énergétique doivent se faire démocratiquement. C’est avec les travailleurs, avec leurs qualifications et leurs expériences que la transformation pourra s’effectuer. Les décisions concernant l’énergie doivent être ramenées vers les bases et cela ne pourra se faire que par des luttes syndicales et citoyennes. Toutes les mobilisations citoyennes concernant les énergies (port méthanier, gaz de schiste, gisement dans le St-Laurent) indiquent la direction qu’il faut prendre, le contrôle citoyen sur les développements énergétiques à venir.

Pour en arriver à conjuguer justice sociale, répartition des richesses et responsabilité environnementale, la réappropriation globale de tous les types d’énergie par les travailleurs, les travailleurs et les collectivités devra s’opérer. Voilà, ce qui s’appellerait aller de l’avant !

***Tout notre soutien aux travailleurs et travailleuses de Shell par ces temps difficiles. ***

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