Les informations révélées par La Presse confirment ce que le SCFP croit depuis le début. La politique du gouvernement Harper semble tendre vers la destruction de la SRC, de connivence avec certains membres de la direction de la SRC.
« Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage », lance Réal Leboeuf, conseiller syndical SCFP. La SRC coupe dans le service aux citoyens en sabrant dans les effectifs du personnel et en même temps, il jette l’argent des contribuables par les fenêtres en privatisant les actifs du diffuseur public. »
« Le président de la SRC veut sciemment ligoter Radio-Canada dans un contrat PPP qui scellera le destin financier du diffuseur public. Quel est l’avantage ? Qu’on nous mette les chiffres sur la table. Des transactions d’envergure sont en train d’être effectuées, cachées du regard du public. Le public devrait être outré par cette mauvaise décision d’affaires. Il n’y a aucun raisonnement économique pour justifier ce recours à la formule PPP », dénonce Pierre-Guy Sylvestre, économiste au SCFP.
Depuis plus d’un an, le SCFP travaillait pour obtenir de l’information sur ce qu’il croyait être un PPP, soit le projet immobilier de la Maison de Radio-Canada. Après cinq mois d’attente, le SCFP a finalement reçu une réponse à sa demande d’accès à l’information concernant la vente de la Maison de Radio-Canada.
L’exercice s’est avéré vain. La réponse de Radio Canada fut un document de presque 300 pages, dont les trois quarts étaient caviardés. Dans cet état, le document fourni par la direction de Radio-Canada ne répondait réellement à aucune des questions soumises par le SCFP. Il semble bien que La Presse a réussi à faire sortir le chat du sac.
Le SCFP exige que tous les documents ayant mené à la décision de vendre à des intérêts privés la Maison Radio-Canada et les terrains adjacents soient rendus publics sans délai. C’est la condition sine qua non pour que les actionnaires de Radio-Canada, c’est-à-dire les contribuables, puissent avoir l’heure juste.
Le SCFP a développé une expertise dans l’analyse des structures financières appelées PPP. « Aucune analyse de valeur ajoutée ou de comparaison n’a été faite pour décider si la privatisation était véritablement la bonne voie à suivre. Que ce soit pour des arénas, comme à Beloeil, Sherbrooke, Lévis, Shawinigan et Châteauguay ou encore pour des grands hôpitaux comme le CHUM, le CHUQ et le CUSM, ces projets en PPP nous ont démontré pourquoi il faut être méfiant. On a vu que ce type de projet peut se révéler être un véritable nid de collusion et de corruption. Récemment, le projet du pont Champlain mené par le fédéral en PPP, souffre des mêmes maux : absence de transparence et aucune justification économique de privatiser », précise l’économiste du SCFP.