Tiré de l’hebdo anticapitaliste, mai 2017
Il cherche à reprendre la main en invoquant les menaces extérieures, inversant pour ce faire sa politique russe ou syrienne, affirmant la puissance de feu sans pareille des États-Unis, ordonnant des frappes spectaculaires en Syrie ou en Afghanistan pour montrer que les USA peuvent agir sans prévenir et sans consulter leurs alliés…
La guerre grandeur nature...
Trump a constitué un gouvernement d’hommes d’affaires et de généraux. Il a promis un programme d’armement massif, mais son financement risque d’être à son tour remis en cause par le Congrès. L’état-major et le complexe militaro-industriel s’en inquiètent. Et invoquer sans relâche le danger nord-coréen est une façon de faire pression sur les parlementaires.
Le bombardement effectué en Afghanistan n’avait aucun sens sur ce théâtre d’opérations. Un réseau d’abris souterrain d’Al-Qaïda a été détruit, mais cette organisation n’est qu’une composante mineure du conflit. Le véritable ennemi, ce sont les talibans qui ont probablement été confortés politiquement par la violence destructrice de l’attaque.
Un « signal » international, y compris envers la Chine et la Corée du Nord, a certes été donné quant à la détermination US, mais il y a plus. La « mère des bombes », la plus puissante bombe au monde, n’avait jamais été utilisée. Tout armement doit cependant être testé en grandeur véritable.
Un danger imprévisible
C’est bien pour cela qu’en août 1945, Hiroshima et Nagasaki ont été nucléarisés : il fallait se dépêcher de comparer les effets de la bombe A et de la bombe H avant que la capitulation du Japon ne soit officiellement annoncée... Et tant pis pour la multitude des cobayes humains, pour une population civile anéantie et irradiée dans l’holocauste nucléaire. L’armement doit être produit... et donc utilisé. Telle est la logique guerrière du complexe militaro-industriel.
Trump a des raisons que la raison diplomatique ignore. Il ne connaît rien du monde (si ce n’est des affaires) et ne demande pas leur avis aux ambassades ou aux services concernés de l’administration. Son action politique reste erratique : depuis son élection, il a plus d’une fois brutalement changé d’orientation sur le plan international. Il est un facteur d’instabilité, d’imprévisibilité, et les alliés des États-Unis en sont conscients, au Japon comme en Corée du Sud ou en Australie. L’unilatéralisme des USA les inquiète. Ils savent que la Maison-Blanche peut prendre des décisions pour eux lourdes de conséquences sans même les consulter.
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