TRAIN DE VIE
À l’heure de pointe
Je regarde la marée humaine
coincée entre l’arbre et l’écorce de leurs boulots
prise au piège dans leur train-train quotidien
prête à tout pour un bout du pain quotidien
traverser toutes les frontières
repartir à zéro
pour enfin déposer ce lourd fardeau
Telle une courtepointe
cousue de fils abîmés
par la misère humaine
elle s’étend sur le lit de ma métropole
à l’heure de pointe
Ils sont des milliers à prendre un numéro
pour broder dans ma ville une nouvelle courtepointe
tricotée sérrée, aux couleurs
des gens d’ici et d’ailleurs.
Nous sommes tous pris au piège
entre l’essence de notre arbre
et l’écorce de notre boulot
Ces migrants qui débarquent dans nos vies
vont-ils bloquer les artères de nos villes ?
se dit tout bas ce passager qui cherche désespérément une porte de
sortie.
Qui sommes-nous pour vouloir
les laisser crever le longs des quais
La peur de nous retrouver dans le même train
nous fait souffrir de décalage horreur !
À force de courir dans tous les sens
nous avons perdu notre sixième sens
Mon cœur ne bat plus la mesure
depuis que ma ville a perdu la boussole
Je suis en décalage horaire avec mes pairs.
Il est temps de ralentir le métronome
Il est temps de remettre nos pendules à l’heure
Nous cherchons tous une sortie de secours
pour débarquer de notre train-train quotidien.
Zaz pitit Dessalines celle qui milite pour le début d’un nouveau cycle sur cette terre + humain, + libre, + égalitaire, + solidaire
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