Le 5 octobre dernier, le Collectif pour un Québec sans pauvreté et une dizaine d’organismes communautaires ont demandé au gouvernement du Québec « d’imposer un moratoire sur le remboursement des dettes contractées par les prestataires d’aide financière de dernier recours qui auraient reçu la PCU indûment, et ce, tant que le gouvernement fédéral n’aura pas dévoilé un plan clair pour traiter leurs dossiers ». (Plus d’information sur les raisons de la demande de moratoire ici)
Souffler un peu…
« Il faut croire que, pour une fois, nous avons été entendus, affirme Serge Petitclerc. Le Ministère avait déjà suspendu le recouvrement des dettes en mai, juin et juillet comme mesure d’allègement administratif pour les personnes assistées sociales et il était nécessaire de renouveler cette mesure. Grosso modo, un peu plus de 50 000 personnes sont aux prises avec une dette dans l’un des programmes d’assistance sociale, sans compter celles qui auraient perçu indûment la PCU. »
« Rappelons que les personnes au programme d’Aide sociale touchent des prestations d’aussi peu que 690 $ par mois, un montant permettant de couvrir un peu moins de la moitié des besoins de base. Imaginez si en plus elles se font couper une partie de ce montant et, pire encore, si cela se produit pendant une crise sanitaire sans précédent. Donc oui, le coup de pouce du Ministère va permettre à certaines personnes de souffler un peu, au moins le temps du moratoire. »
… sans toutefois sortir la tête de l’eau
« Mais ce coup de pouce ne permettra pas aux personnes assistées sociales de sortir la tête de l’eau, poursuit Serge Petitclerc. Loin de là ! Voilà sept mois que nous réclamons une aide financière d’urgence pour ces personnes qui ont été durement affectées par la crise. Leurs dépenses ont augmenté, en même temps que les banques alimentaires ont été prises d’assaut et que l’accès à leur réseau d’entraide ou aux services publics est devenu beaucoup plus difficile. »
« Malgré cela, l’annonce du jour du ministre Boulet ne comporte pas un sou de plus, se désespère Serge Petitclerc. Il s’est contenté d’annoncer des augmentations qui sont prévues… depuis trois ans. En effet, les ajustements de 10 $ des 1er janvier 2021 et 2022 pour les programmes d’Aide sociale, de Solidarité sociale et Objectif emploi sont prévus au Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023 depuis décembre 2017. Même chose pour la hausse de 75 $ des 1er janvier 2021 et 2022 pour les personnes admissibles au futur programme de Revenu de base. »
Passer à l’action
« Il va sans dire que cette mise en bouche nous laisse sur notre faim, conclut Serge Petitclerc. Il reste beaucoup à faire pour aider réellement les personnes assistées sociales à vivre autrement que dans une pauvreté inacceptable. La "grande empathie" du ministre n’est pas suffisante pour régler un problème de justice sociale. Mais nous le prenons au mot quand il nous dit que "nous n’hésiterons pas à mettre en œuvre des actions supplémentaires pour soutenir davantage les personnes vulnérables" et qu’il est important que "tous puissent être soutenus, particulièrement dans ce contexte de crise sanitaire sans précédent". »
Liste des organisations qui, outre le Collectif, ont fait campagne pour une demande de moratoire :
– Action Plus Sherbrooke
– Action Populaire des Moulins
– Action populaire Rimouski-Neigette
– Association de défense des droits sociaux (ADDS) de la Rive-Sud
– Comité des personnes assistées sociales (CPAS) de Pointe Saint-Charles
– Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ)
– Groupement pour la défense des droits sociaux (GDDS) de Trois-Rivières
– Lieu d’Actions et de Services Travaillant dans l’Unité avec les Sans-Emplois (L.A.S.T.U.S.E.) du Saguenay
– Projet Genèse
– Réseau d’information et d’aide aux personnes assistées sociales (RIAPAS)
– Regroupement des Sans-Emploi de Victoriaville
– Welfare Right Committee
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