Le film est un audacieux voyage à travers les sombres couloirs du paysage médiatique américain, où règne le contrôle de l’information par les conglomérats qui exercent un pouvoir considérable sur la politique, le social, et l’économie. Ce pouvoir accablant de ces entreprises est si dominant qu’il soulève des questions troublantes sur la démocratie. Des extraits d’entretiens, de l’actualité récente, et des documents d’archives, nous démontrent les dessous d’un système défaillant des médias, où les journalistes sont littéralement empêchés de poursuivre des reportages controversés, où des gens sont censurés pour avoir dénoncé les abus du pouvoir gouvernemental, et où les vies d’individus sont brisées dans l’arène de l’expression publique orientée vers la privatisation dominée par le profit.
Ne se gênant pas pour relever les travers médiatiques d’un pays dont l’un des fondements repose sur la liberté de presse, SHADOWS OF LIBERTY donne la parole à plusieurs grands journalistes américains qui expliquent comment leurs patrons ont étouffé plusieurs nouvelles dérangeantes. Avec plus de 166 journaux fermés et plus de 35 000 emplois perdus dans les médias depuis 2008, les États-Unis sont dans une classe à part. Entre 40 et 47% de ce qui est considéré comme des nouvelles serait en réalité le fruit du labeur des relationnistes des grandes compagnies. Le documentaire démontre également que le gouvernement américain n’a cessé d’assouplir les règles entourant les pratiques de ces entreprises.
En constatant que les derniers projets sur le sujet dataient de quelques décennies, j’ai compris que je devais absolument faire le film », a-t-il déclaré. « Presque tout ce qu’on apprend de nos jours passe par la télé, les journaux, la radio ou le web. C’est un sujet hyper important pour la population. Avec l’absence de médias publics comme la BBC, CBC et Radio-Canada, qui doivent servir la population, les médias américains sont uniquement contrôlés par des entreprises en quête de profits. J’aurais pu faire un documentaire semblable au Canada, même s’il y a des médias publics, mais les problèmes auraient été différents. En ayant grandi au Québec et en Ontario, et en vivant en Angleterre depuis douze ans, je peux dire que chaque fois que je vais aux États-Unis, je constate que les médias nous frappent dans la face comme nulle part ailleurs.
Documentaire d’une durée d’une heure trente
Réalisateur : Jean-Philippe Tremblay
Scénaristes : Jean-Philippe Tremblay et Dan Cantagallo
Producteurs : Jean-Philippe Tremblay
Studio de production : Docfactory
Bande-annonce : http://www.youtube.com/watch?v=_SAUborWbPw
À l’affiche du Cinéma Cartier à Québec jusqu’au 28 mars. Pour les autres régions, consultez vos sites de cinéma préférés.