« Il s’agit d’une mauvaise entente pour les travailleurs canadiens », a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor. « Le gouvernement Harper a négocié cette entente en secret et l’on continue de chercher à la faire adopter à toute vitesse, sans que les Canadiens aient la chance de l’examiner et d’en débattre. »
Le seul examen public de l’Accord économique et commercial global (AECG) a eu lieu en 2013 et seulement une partie du texte a été divulguée. M. Dias a poursuivi en expliquant que non seulement il n’y a eu aucun examen public du texte complet, mais les éléments fondamentaux de l’entente ont changé depuis, notamment le vote de la Grande-Bretagne consacrant sa sortie de l’Union européenne et des modifications au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États.
« Le monde a changé depuis la première négociation de l’AECG et il y a tout simplement trop de défauts pour que l’on puisse aller de l’avant avec sa mise en œuvre », a soutenu M. Dias. « Le déséquilibre est un sujet de préoccupation majeur. Le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États continue de donner trop de pouvoirs aux sociétés, il va y avoir des pertes d’emplois, les inégalités seront accentuées et les coûts des médicaments vont augmenter. »
M. Dias a rejeté une allégation du ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, selon laquelle l’opposition à l’entente est « motivée par un point de vue philosophique », soutenant que « de tels commentaires montrent un manque réel de sensibilité à l’égard de la douleur réelle qu’ont causée à l’échelle du pays ces accords économiques mal négociés et axés sur les grandes entreprises ».
« Unifor continuera à travailler avec ses alliés au Canada et en Europe alors que l’AECG est adopté par tous les parlements européens et le Sénat canadien afin d’empêcher sa mise en œuvre complète », a conclu M. Dias.