Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

États-Unis

Selon Katrina Vanden Heuvel, les politiques internes de Joe Biden sont minées par les politiques étrangères

Première partie

Democracy Now, 8 mars 2024
Traduction et organisation du texte, Alexandra Cyr

Amy Goodaman : (…) Le Président Biden a présenté son adresse sur l’état de l’Union, jeudi soir. Il a plaidé pour un deuxième mandat à la fin de cette année. Il a parlé face aux deux Chambres réunies, celle des représentants et le Sénat et devant des invités.es. Il a critiqué le candidat en tête du Parti républicain, Donald Trump, sans jamais le nommer. Il a soulevé et mis en lumière les différences dans leurs politiques sur un grands nombre d’enjeux dont l’imposition, l’immigration, les droits de reproduction et la politique étrangère.

Il a traité de Gaza qui est devenu un enjeu déterminant dans cette élection, une partie de l’électorat dans certains États ayant voté « neutre, non engagé » pour protester contre le soutien du Président à Israël après cinq mois de guerre contre Gaza. Avant le discours, des centaines de protestataires ont bloqué des rues près de la Maison blanche et du Capitole retardant ainsi le discours du Président, dans lequel il a annoncé que les États-Unis construiraient un port temporaire à Gaza pour y apporter de l’aide humanitaire.

Pendant l’énoncé, des élus.es progressistes, Cori Bush, Summer Lee, Ilhan Omar et Rashida Tlaib, la seule membre du Congrès d’origine palestinienne, ont brandit des affiches où on pouvait lire : « Un cessez-le-feu permanent maintenant » et « Cessez d’envoyer des bombes ». R. Tlaib, S. Lee, et C. Bush portaient le kéfié palestinien. En plus, plusieurs femmes démocrates étaient habillées de blanc en honneur des suffragettes. C’est aujourd’hui la journée internationale des femmes.

Le Président Biden a commencé son adresse par un enjeu de politique étrangère, la guerre en Ukraine. Il a refait un appel à la Chambre pour que les fonds additionnels prévus pour l’Ukraine en réponse à l’invasion russe, soient adoptés. Voici quelques extraits de ses remarques d’ouverture :

Président Biden : Jamais depuis le Président Lincoln et la guerre civile, la liberté et la démocratie n’ont été attaquées comme elles le sont en ce moment. Et ce qui rend ce moment si particulier c’est que les attaques se produisent à la fois ici et à l’étranger en même temps. À l’étranger, la Russie de V. Poutine est en marche ; elle a envahi l’Ukraine et sème le chaos dans toute l’Europe et au-delà. Si quelqu’un.e dans cette salle pense que V. Poutine va s’arrêter en Ukraine, je vous assure que ça ne sera pas le cas.

Mais l’Ukraine, peut arrêter Poutine si nous nous tenons à ses côtés en lui fournissant les armes dont elle a besoin pour se défendre. Elle ne demande rien de plus. Elle ne demande pas de soldats.es américains.es. De fait il n’y en a pas dans cette guerre et je suis déterminé à ce que ça reste ainsi.

Mais, en ce moment, notre assistance à l’Ukraine est bloquée par ceux-là même qui veulent se retirer de notre rôle de leader du monde. Ce qui était le cas il y a longtemps quand un Président républicain nommé Ronald Reagan a ordonné : « M. Gorbachev, abattez ce mur ».

Aujourd’hui, mon prédécesseur, un ancien Président républicain dit à V. Poutine, et je cite, : « Faites ce que vous voulez ». C’est une citation. Un ancien Président, a dit cela en faisant des courbettes à un leader russe. Je pense que c’est enrageant, dangereux et inacceptable.

A.G. : Pour aller plus loin à propos de cette adresse, nous serons avec trois femmes en cette journée internationale des femmes : la militante pour la paix en Israël, Neta Heiman Mina dont la mère a été otage à Gaza. Il y avait plusieurs familles d’otages parmi les invités.es à la soirée d’hier, la professeure égyptienne palestinienne à l’Université de Chicago, Eman Abdelhadi ; elle a présenté une adresse alternative hier soir intitulée, « State of Genocide ». Mais nous commençons avec Katrina Vanden Heuvel, éditrice du magazine, The Nation.

Soyez la bienvenue Katrina. Commençons par un des premiers sujets abordés par le Président Biden, soit l’Ukraine. Bien sûr il a parlé de V. Poutine et de la Russie. Quelle est votre réaction ?

Katrina Vanden Heuvel : Amy, si je peux, je voudrais élargir le cadre (d’analyse). D’abord je pense que la partie qui traite des questions intérieures dans ce discours était importante. Elle marquait la fin de l’époque du ruissellement en économie, le commencement de sa fin. Mais je ne pense pas que nous puissions avoir une politique intérieure transformative sans un changement de politique étrangère. Elle captive l’attention, capte le financement et le débat de savoir si nous allons être la police mondiale. C’était au cœur du discours du Président Biden comme un réduit de la guerre froide. Il y avait une coupure : quelque chose à la Roosevelt, puis de Truman et une référence incorrecte à Reagan.

Je pense que la meilleure situation pour l’Ukraine est un règlement négocié qui préserverait sa sécurité et qui apporterait plus de paix et de stabilité en Europe. Cela a été envisagé mais éliminé. L’Allemagne se désindustrialise à cause de la guerre. Je pense qu’un tel règlement soutiendrait une plus large stabilité. Pour le Président, c’est facile de pointer la personne de V. Poutine. (…) La leçon à tirer de R. Reagan n’est pas tellement celle du « abattez ce mur » que « mettons fin à la guerre froide, ne soyons pas triomphalistes en le faisant et trouvons les moyens de coopérer ». Bien sûr M. Gorbachev était un différant leader mais une Russie assiégée, isolée en sera une d’insécurité et de militarisation.

Je pense que nous devons réfléchir très sérieusement. Peut-être que nous n’y arriverons pas avant les élections. Et le départ de Mme Victoria Nuland du Département d’État est peut-être le signe qu’une approche plus souple envers l’Ukraine se dessine. Kurt Campbell qui vient d’y arriver est plus intéressé par la Chine. Amy, je reviens à ce que je disais : il est difficile d’avoir une politique intérieure transformative sans changements majeurs dans la politique étrangère. Cela veut dire cesser d’agir comme la police mondiale comme les États-Unis ou son establishment semblent le croire correct.

A.G. : Parlez-nous un peu plus de Victoria Nuland, de son départ. Qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Comment pensez-vous que J.Biden devrait changer d’approche envers l’Ukraine et la Russie dès maintenant ?

K.V.H. : Il n’y a pas de solution militaire. Il devra y avoir une solution politique négociée. Victoria Nuland croit qu’il faut de plus en plus d’armes comme plusieurs autres. C’est le 75ième anniversaire de l’OTAN le mois prochain. Cette organisation n’est pas anodine, c’est une institution du complexe militaro-industriel. Je pense qu’il y a eu plusieurs occasions de négociations au cours des deux dernières années, nous l’apprenons via les fuites en Allemagne. Elles ont été repoussées ou ont échoué parce qu’il n’y avait pas de réelle volonté politique (qu’elles avancent). Je ne vois pas ce genre de volonté surgir avant les élections mais j’espère qu’il y a des discussions en marche en arrière-plan comme il y en a eues durant la guerre froide parce qu’en ce moment nous avons un réduit de cette guerre et c’en est un qui nous mets en danger plutôt que de renforcer la sécurité américaine.

En passant, Amy, je ne pense pas parler pour les autres, mais on ne peut nier la peur de la guerre qui se répand autour du globe. Je pense que l’Ukraine est un projet d’une certaine élite ; beaucoup de gens ont été attrapés par le nationalisme et la xénophobie qui sont souvent le produit des guerres. Ce sont des gens qui vont avoir besoin d’aide, le coût de la reconstruction de l’Ukraine est estimé à 1 millier de millions de dollars. Nous ne serons pas fiers.es de dire après : « nous avons tout raté ». Il se peut que les avoirs de la Russie puissent être saisis, je veux dire ceux des oligarques. Mais il faut une solution négociée. Rien ne sert de nous crier des noms quand on avance cette idée en disant que c’est laid, ça ne fait que restreindre le débat alors qu’il faut l’ouvrir, l’agrandir en cherchant dans quel monde nous voulons vivre. Ce n’est pas de l’isolationnisme. C’est une façon différente d’engagement du monde, qui n’est pas militaire. Tant de groupes de réflexion se sont arrêtés sur cette position militariste et si peu sur l’alternative que nous pouvons développer.

A.G. : Et où voyez-vous V. Poutine en ce moment ? Pensez-vous qu’il peut changer de cap un tant soit peu ? On dit que J. Biden avait invité Yulia Navannaya (…) la veuve d’Alexei Navalny. Ils ont aussi invité la première dame ukrainienne. Aucune n’est venu.

K.V.H. : C’est intéressant. Le Président a rencontré Yulia Navalnaya et sa fille il y a une semaine ou deux je pense, peu après la mort de Alexei Navany.

V. Poutine sera en élection le 17 mars, sans adversaire significatif. Il y a, dans certaines villes russes, un mouvement un peu comparable à celui de « uncommitted » ici. C’était la stratégie élaborée par A. Navalnei : se présenter en groupes ensemble le jour du vote à midi (pour inscrire un vote Navalny). Je pense que c’est un dimanche. Et je crois que c’est important. Nous pouvons voir une vague de répression en Russie à la veille de cette élection. Un de mes bons amis, Boris Kagarlitsky, un sociologue marxiste, militant ouvrier a été arrêté de nouveau l’autre jour. Je pense que cela se passe dans différentes villes. Cela fait partie de la guerre avec le nationalisme. Washigton D.C. est différent parce que la mise à l’écart se fait par la séduction, pas par la force, mais dans d’autres villes, d’autres capitales …

Je pense que V. Poutine est isolé. La guerre n’est pas populaire là comme en Ukraine. La nouvelle mobilisation n’a pas fait d’heureux au contraire il y a eu des protestations en Ukraine et en Russie. Donc le problème de recrutement de plus d’hommes y est le même parce que c’est devenu une guerre d’attrition où des milliers meurent sur le champ de bataille comme durant la Première guerre mondiale mais avec des armes du 21ième siècle.

A.G. : L’économie a occupé une grande place dans le discours du Président. Il a plaidé pour une augmentation des taxes et impôts des plus riches leur demandant de payer leur juste part. Voici une partie de ce qu’il a dit :

Président Biden : Voici la situation : l’administration précédente a procédé à une coupure d’impôts de 2 mille milliards de dollars qui a surtout profité au 1% des plus riches et aux grandes entreprises. Cela a fait exploser le déficit. Elle a plus ajouté à la dette nationale qu’aucun autre Président ne l’a fait dans toute l’histoire américaine. Vérifiez les chiffres. Vous à la maison, pensez-vous vraiment que les tableaux d’imposition sont juste ? Pensez-vous vraiment que les riches et les grandes entreprises ont besoin d’une autre coupure d’impôt semblable ? Vous pouvez être sûrs.es que je ne le pense pas. Je vais continuer à me battre comme un diable dans l’eau bénite pour rendre tout ça juste. Avec mon plan, qui que ce soit qui gagnera moins de 400.000$ par année ne paiera pas un sou de plus en impôts fédéraux. Personne. Pas un sou de plus. (…)

De fait, le crédit pour les enfants que j’ai fait adopter durant la pandémie a diminué les impôts de millions de familles ouvrières et a diminué la pauvreté de moitié chez les enfants. Il faut rétablir ce crédit d’impôt. Aucun enfant ne devrait avoir faim dans notre pays.

Pour rendre les tables d’impôts juste il faut faire payer leur juste part aux riches et aux grandes entreprises. Souvenez-vous, en 2020, 55 des plus grandes compagnies américaines ont encaissé 40 milliards de dollars et ont payé zéro impôt fédéral. Zéro. Ça ne sera plus le cas. Grâce à la loi que j’ai écrite et signée, ils vont payer un minimum de 15% d’impôt. Mais c’est encore moins que ce que payent les travailleurs.euses. Il est temps que ce soit augmenté à 21% pour que finalement, chacune des grandes entreprises paye sa juste part.

Je veux aussi mettre fin à la baisse d’impôt des grandes pharmaceutiques, des pétrolières, des jets privés et des salaires exorbitants des dirigeants.es d’entreprises. On suppose que ça ne représenterait qu’un million de dollars mais qu’ils payent 20 millions s’ils le veulent, ont en prélèvera un. (…)

Vous savez, il y a 1,000 multimillionnaires aux États-Unis. Savez-vous quel est le taux moyen s’imposition pour ces multimillionnaires ? Non ? Ils font de grands sacrifices à hauteur de 8,2%. C’est beaucoup moins que ce que paye la vaste majorité des Américains.es. Aucun multimillionnaire ne devrait payer moins qu’un.e enseignant.e, un.e employé.e au nettoyage ou un.e infirmier.ère, en impôt fédéral. Je propose que le taux minimum soit de 25% pour ces ultras riches. Que 25%. Vous savez ce que cela devrait rapporter ? 500 mille milliards de dollars en dix ans.

A.G. : (…) Que répondez-vous Katrina Vanden Heuvel ?

K.V.H. : C’était Joe Biden à son meilleur. Et ce n’était pas que lui. C’est le travail des militants.es depuis des décennies. Quand l’ALÉNA a été adoptée, ils et elles ont dit : « Ça n’annonce rien de bon pour les travailleurs.euses ». Cela a produit des villes désindustrialisées partout dans le pays.

Et encore une fois, (ce qui est avancé par le Président dans ce discours), c’est une mesure de l’ampleur vers la fin de la politique du ruissellement, vers la fin de l’économie néolibérale. C’était un danger mais c’est énorme. C’était comme défier l’Institut Roosevelt et Sarah Anderson et Chuck Collins sur l’inégalité. C’est le travail de gens arpentant les rues qui a poussé le Parti démocrate à passer de l’économie néolibérale vers comprendre que penser autrement l’économie est une nécessité.

Encore une fois, il y a danger : si vous n’avez pas de transformation de la politique étrangère vous pouvez vous retrouver avec un kinésianisme militaire. Cela se produira quand, à la fin de la politique de ruissellement, néolibérale, l’idée surgira d’activer l’économie en vendant des armes. Il y aura un débat car cela repose sur les décisions prises à propos du rôle des États-Unis dans le monde. Et je pense que Shawn Fain du Syndicat des travailleurs de l’automobile comprendra l’importance du travail et de l’histoire et que le changement sera historique. Il faut que le travail de militants.es et du mouvement syndical se poursuive pour y arriver.

D’une certaine façon, tout est lié depuis « uncommitted » parce que ces groupes forment maintenant un mouvement et c’était vraiment excitant d’entendre que c’est à Hawaï qu’il y a eu le plus (de ces votes). Je pense que s’il y avait eu plus de temps au Michigan, il y aurait eu plus de ces votes pour de simples raisons, le Michigan joue un rôle important dans ce mouvement.

Donc, il y a lieu d’être optimiste : le vieil ordre est en train de disparaître mais le nouveau n’est pas encore né. Il va y avoir du mouvement selon la fin des guerres, les vues pour une nouvelle politique intérieure et étrangère plus restreinte.

A.G. : Dans notre prochain segment, nous allons parler de Gaza. Mais je veux poursuivre sur l’économie et les soins de santé. Le Président Biden a parlé d’une proposition qu’il signerait : « Aucun.e d’entre vous, républicains.es n’a voté pour cela. Finalement, nous avons battu les grandes pharmaceutiques. Au lieu que les diabétiques payent 400$ par mois ou aux environs de 400$ pour leur insuline alors qu’il n’en coûte qu’une dizaine de dollars pour la produire, elle ne coûtera maintenant que 35$ et elles vont encore faire un bon profit ». Et il a ajouté qu’il voulait que ce prix s’applique à tous et toutes qui ont besoin de ce médicament. Et il a ensuite parlé de donner le pouvoir à Medicare de négocier les prix plus bas pour les médicaments sous ordonnance comme le service aux vétérans le fait.

K.V.H. : Amy c’est au programme depuis des années. C’est une insulte que de ramener cela encore une fois. Bernie Sanders a présenté cela pendant des années ; il semblait extrêmement heureux quand il a serré la main de J. Biden à la fin du discours. Cette proposition contient des éléments qui sont maintenant inscrits dans le programme démocrate. Ils avaient été repoussés dans le contexte de la politique économique néolibérale.

Donc, je crois que J. Biden est en train de reprendre un lot d’idées progressistes importantes qu’il peut activer. Mais on peut voir à quel point, encore une fois, les enjeux de politique étrangère sont abordés avec rigidité ; je crois que le mot rigidité est celui qui s’impose. Ils accaparent les priorités et les financements. Le budget de la défense est une honte, il est 10 fois plus important que celui de 10 autres pays réunis et ça continue. Il devrait y avoir un programme similaire à celui des grandes pharmaceutiques pour l’industrie de la défense et le complexe militaro-industriel. Surveillez ce qu’en dira Bill Hartung pour avoir une idée du gaspillage. Le Pentagone n’a été soumis à aucune évaluation depuis des décennies, si jamais, ça a eu lieu. Donc, je pense qu’il y a encore des enjeux (pour la politique de défense) qui sont comparables à ceux du programme interne et le renforce au lieu qu’il accapare les priorités.

A.G. : En parlant des soins de santé, dans son adresse, J. Biden a mis l’accent sur les droits de reproduction qui sont devenus un enjeu galvanisant pour le Parti démocratique.

Président Biden : « Il y a des lois dans des États qui mettent fin au droit de choisir, criminalisent les médecins, forcent les survivantes du viol et de l’inceste à quitter leurs États pour avoir les soins dont elles ont besoin. Plusieurs d’entre vous dans cette salle et mon prédécesseur promettent d’adopter une loi nationale de bannissement de la liberté de reproduction. Mon Dieu quelle autre liberté pourriez-vous encore retirer ? Dans sa décision de renverser Roe c. Wade, la majorité de la Cour suprême, en tout respect, a déclaré « Les femmes ne sont pas sans pouvoir politique ». Excusez-moi : pouvoir électoral ou politique ? Vous êtes en train de vous rendre compte à quel point vous aviez raison. (Le Président s’adresse ici aux juges de la Cour suprême présents.es dans la salle. N.d.t.). Clairement, ce marchandage associé au renversement de Roe c. Wade n’a rien à voir avec le pouvoir des femmes. Mais ils s’en sont rendu compte quand la liberté de reproduction s’est inscrite dans les élections de 2022, 2023 que nous avons gagnées et elle le sera encore en 2024.

Si vous, vous le peuple américain, élisez un Congrès qui comme moi est en faveur du droit de choisir, je vous promets que je vais rétablir Roe c. Wade dans la loi nationale encore une fois ».

A.G. : C’était le Président Biden liant l’enjeu des droits reproductifs, devant les juges de la Cour suprême et le renversement de Roe à ce qui se passe à la Cour de l’Alabama. Après le renversement et en le citant pour tenter de rendre les embryons congelés à des enfants, a permis au parlement de l’État d’adopter une loi en ce sens et forcé les cliniques de fécondation in vitro de l’Alabama à fermer dans tout l’État. Mais une autre loi vient juste d’être adoptée pour la réouverture de ces cliniques. Katrina ?

K.V.H. : Amy, j’allais vous dire que si vos téléspectateurs.trices ou auditeurs.trices ne l’ont pas encore vu, d’aller consulter ce qui s’appelle 2025. C’est un document de la Fondation héritage et de quelques autres groupes de réflexion. On y trouve des sections sur les droits de reproduction. Mais comme on peut l’imaginer, pas pour les étendre mais bien pour les restreindre. Je pense qu’il est important de ne pas regarder que D. Trump mais bien regarder le trumpisme. Il va garnir son cabinet et son administration de personnes nommées pour des raisons politiques. Essentiellement, leur plan est d’ultra limiter les services publics. C’est une sorte de programme comme celui de Steve Bannon pour restreindre au maximum l’administration d’État. Donc, je pense que c’est dans ce document que vous verrez encore plus clairement la différence entre les deux administrations possibles. Bien sûr, les droits reproductifs sont devenus un emblème de la liberté.

En ouvrant son discours hier soir, le Président Biden a parlé de 1941. Il l’a situé dans le contexte de guerre, la guerre entre la liberté et l’autoritarisme celle entre la démocratie et l’autoritarisme. En fait, ce discours portait sur quatre libertés : celle de la volonté, de la parole, de culte et de la peur. Je pense que cela anime et impulse ce qui guide le pays.

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