Un des principes historiques du mouvement féministe est « nos corps, nos choix ». C’est à partir de ce principe que la Fédération des femmes du Québec prend position sur le projet de loi 21. Notre position est que les femmes doivent avoir le plein contrôle sur leur corps et que le projet de loi, loin de favoriser l’égalité homme-femme, n’est qu’une forme différente d’une oppression envers les femmes. Cela se traduit par leur infantilisation, le contrôle de leur corps et le non respect de leurs décisions. Cette infantilisation se traduit par ailleurs dans le processus législatif du projet de loi 21 par le fait que les premières concernées ne sont pas entendues.
En somme, ce projet de loi, loin de nous rapprocher de l’égalité entre les hommes et les femme ne fait que masquer, sous le couvert d’une fausse laïcité, le contrôle de nos corps et de nos vies. Le projet de loi, présenté par le gouvernement, est selon nous et bien d’autres groupes, un projet de loi sexiste. Bien que d’autres groupes, tels les hommes et femmes Sikhs ou Juifs, subiront aussi les impacts négatifs de cette loi, nous référerons, tout au long du mémoire de la FFQ, à celles qui sont les premières concernées par ce projet de loi, celles qui en vivront les impacts au quotidien et celles qui, au cours de la dernière décennie, ont fait les frais de nos conversations sur la laïcité, soit les femmes musulmanes. Pour nous, forcer une femme à se dévêtir, c’est une coercition et un contrôle violent du corps des femmes.
Par notre prise de position, nous défendons l’héritage des mouvements féministes fondé sur le principe “nos corps, nos choix”. Notre mémoire, qui sera déposé demain à l’Assemblée Nationale reviendra (entre autres) dans le détails de cette affirmation.
La FFQ, représentant des centaines de membres individuelles et associatives n’est pas la seule organisation féministe du Québec à affirmer ce point de vue. Dans un communiqué de presse publié le 28 mars, le centre L’R des femmes, le plus grand regroupement féministe d’action communautaire au Québec a dit clairement son opposition au projet de loi. Citons aussi les organismes féministes représentants les premières concernées par ce projet : la Fondation Paroles de femmes et Femmes noires musulmanes au Québec pour ne citer qu’eux.
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