« Ce qui est révélé ce matin par l’émission Enquête sur les collecteurs de fonds du Parti libéral et les fraudes à la SIQ témoigne encore une fois la profondeur du mal qui ronge le Parti libéral et particulièrement l’entourage de Philippe Couillard. Ce dont on se rend compte ces jours-ci, c’est qu’il règne une culture dans laquelle les corps policiers, lorsqu’il est question de corruption et des plus hauts responsables du pouvoir, sont réticents à aller au fond de leurs enquêtes. Pire, la SQ se comporte comme une police politique plus soucieuse de protéger le pouvoir que d’empêcher le crime. Des enquêtes s’arrêtent quelque part entre la direction de la police et la Direction des poursuites criminelles et pénales et c’est extrêmement préoccupant. Quand vient le temps de poursuivre des manifestants et manifestantes qui ont occupé un bureau de ministre, alors là, la DPCP n’hésite pas à poursuivre ! Mais quand il est le temps de poursuivre des ministres et des détenteurs de pouvoir... aucune accusation ! », lance le député de Mercier.
« Pour moi, cela explique pourquoi certains des policiers, qui sont en majorité honnêtes, finissent par en avoir marre de voir que leur travail sur la corruption et des représentant.e.s du pouvoir soit balayé et étouffé et se voient obligés de se tourner vers les journalistes d’enquêtes. Et c’est là le chaînon manquant qui explique pourquoi des journalistes d’enquête politique ont fait l’objet de surveillance électronique. C’est malsain, c’est épeurant, mais malheureusement, pas très surprenant. Le rôle que jouent les financiers du Parti libéral dans l’octroi de contrats et dans la distribution de bénéfices indus est un mal qui ronge nos instituions démocratiques et notre liberté et qui, au final, explique aussi indirectement tous les efforts du pouvoir pour étouffer les enquêtes », affirme M. Khadir.
« Doit-on le rappeler, les faisceaux d’allégations pointent encore une fois vers l’entourage direct du premier ministre. Est-ce qu’il y a une forme d’impunité pour les détenteurs de charges publiques ? Ce qui est mis au jour avec les scandales des journalistes épiés, c’est l’hésitation dont font preuve les corps policiers quand vient le temps de creuser des questions qui touchent de près le pouvoir politique. Ce qu’il nous reste comme citoyens et citoyennes dans des cas comme celui-ci, c’est justement l’indépendance des journalistes, la liberté d’expression et à la liberté de presse. Une remise en question profonde, externe et indépendante est indispensable ; on doit remettre entre les mains de l’Assemblée nationale, pas seulement entre les mains de l’exécutif, le pouvoir de changer la culture qui règne à la Sûreté du Québec et dans tous les corps policiers », ajoute le député solidaire.
Rappelons que Québec solidaire se bat pour la modification de l’article 6 du projet de loi 87 sur les lanceurs d’alerte, un projet de loi sensé les protéger de représailles. Dans sa forme actuelle, le projet de loi 87 forcerait les lanceurs d’alertes à appeler les corps policiers avant de transmettre d’informations aux médias. Le reportage d’Enquête sur un nouveau scandale immobilier impliquant un parti politique n’aurait pas été possible sans un lanceur d’alerte qui a à cœur l’intérêt public.