« Il n’est pas dans notre intention de négocier sur la place publique alors que les échanges se poursuivent avec le Réseau de transport de la Capitale (RTC) sur le régime de retraite, les salaires et l’organisation du travail, affirme Ghislain Dolbec, président du SETPQM. Ce que je peux dire, c’est que le résultat du vote d’aujourd’hui montre que les chauffeurs ne veulent pas subir une détérioration de leurs conditions de travail, qu’ils sont prêts à tout pour faire débloquer les négociations et surtout, qu’ils appuient massivement leur comité de négociation. Notre objectif demeure la conclusion d’une entente satisfaisante pour les syndiqué-es que nous représentons. »
Le syndicat se dit totalement disposé à négocier pour en arriver à une entente dans les meilleurs délais. « Nous sommes prêts à négocier le jour, le soir, la nuit, sept jours sur sept. C’est notre intention de conclure cette ronde de négociation par une entente négociée, mais l’employeur doit aussi y mettre du sien », lance Ghislain Dolbec.
Le SETPQM rappelle que, hormis la ronde de négociation de 2004 qui avait entraîné un arrêt de travail de 11 jours avec maintien des services essentiels, les parties avaient convenu de renouveler la convention collective à deux reprises sans accroc, en 2012 et en 2014. Au cours de cette dernière ronde, les parties en étaient venues à une entente de prolongation du contrat de travail qui s’est terminé en juin dernier.
Pour le syndicat, les nouvelles règles entourant le régime de négociation dans le secteur municipal (loi 24), adoptées par le gouvernement libéral en novembre dernier, viennent changer la donne, parce que les courts délais prévus pour arriver à une entente sont impraticables et irréalistes. Surtout, « Les nouvelles règles nous forcent à demander à nos membres un mandat de grève à cette étape-ci, alors qu’en d’autres temps, nous n’aurions pas nécessairement eu recours à un tel vote, du moins, pas à ce stade-ci. », ajoute Ghislain Dolbec.
Rappelons que la Loi 24 concernant le régime de négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le secteur municipal crée des conditions qui peuvent entraîner rapidement des conflits de travail. En effet, en plus d’imposer la durée de la convention collective pour une période minimale de cinq ans, la loi limite la durée du processus de négociation à un délai qui est bien en deçà de ceux normalement requis dans le secteur municipal et du secteur du transport public. « Plus les délais sont courts, plus les employé-es sont obligés d’exercer la pression tôt. Et plus les enjeux sont majeurs, plus il y a risque de grève rapidement. C’est exactement la pression que subissent les travailleuses et les travailleurs du RTC », conclut Ghislain Dolbec.