« Ce qui nous scandalise, c’est qu’en dépit d’une hausse très importante de la rémunération, on voit une stagnation généralisée voire une diminution dans certains secteurs de la quantité de soins prodigués par les médecins, réagit le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Cela s’explique d’abord par le mode actuel de rémunération des médecins qui n’a pas été revu. On a fonctionné à l’envers. Le gouvernement aurait dû, dans un premier temps, revoir le modèle d’organisation des soins, en s’appuyant sur le rôle des équipes multidisciplinaires dans les établissements. Ensuite, il aurait été mieux en mesure de rattacher la rémunération des médecins à ce mode d’organisation. Cela n’a pas été fait et nous estimons qu’il y a urgence d’ouvrir ce débat afin de ramener un certain équilibre entre les sommes dévolues aux 23 000 médecins et celles visant à assurer des conditions de travail décentes aux 250 000 autres salarié-es du réseau dont la contribution est absolument indispensable ».
Commissaire à la santé
Cette intéressante étude, menée par différents chercheurs complètement indépendants du ministère de la Santé et des Services sociaux permet de reprendre le débat sur la rémunération des médecins sur la base de faits bien documentés et analysés. Cette étude avait été commandée au départ par le Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), poste qui a été aboli récemment, dans la foulée de la réforme du Dr Gaétan Barrette. Cette étude a pu être complétée malgré l’abolition du CSBE. Toutefois, ce chien de garde du réseau n’existe plus dorénavant. Le ministère composant le plus important poste budgétaire de l’État se surveille dorénavant lui-même. Pour la CSN, l’abolition de ce poste, initialement créé par Philippe Couillard alors qu’il était ministre, était une erreur grave et la publication aujourd’hui de cette étude montre à quel point son rôle était pertinent.
Des solutions
Au sein d’une coalition inédite, réunissant médecins, patients, cadres et salarié-es, la CSN prône une vaste réflexion sur l’avenir de notre système de santé et de services sociaux. La coalition met au jeu quinze grandes pistes de solutions pour remettre le réseau sur ses rails, notamment une révision du mode de rémunération des médecins ainsi que le rétablissement d’une instance indépendante de surveillance du MSSS. Pour en savoir plus, visiter le www.15solutions.org.
Réunissant 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activité, dont plus de 100 000 en santé et services sociaux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau de la santé et des services sociaux et elle est la seule organisation à regrouper des travailleuses et des travailleurs des quatre grandes catégories professionnelles du réseau.
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