« Nous avons demandé que le taux de remplacement du revenu passe de 25% à 50% pour que l’ensemble de la classe moyenne puisse maintenir son niveau de vie après la retraite au moyen des régimes publics. Les régimes publics sont plus efficaces et plus équitables que l’épargne individuelle » renchérit Nathalie Goulet, du Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT). « Les ministres des Finances ne sont même pas allés aussi loin que le 40 % prévu pour le Régime de l’Ontario. Ils sont même en deçà du 35 % qui semblait avoir fait le consensus des ministres des Finances en 2013 et qui avait été bloqué par le gouvernement Harper. »
« Non seulement la femme à revenu moyen bénéficierait-elle peu de la réforme, mais elle risque aussi de payer plus proportionnellement » souligne Sylvie Lévesque de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ). « Par exemple, une femme qui gagne 41 000 $ sera trop « riche » pour profiter de la hausse de la PFRT prévue pour les plus pauvres, mais pas assez riche pour bénéficier de la conversion du crédit d’impôt pour les cotisations au RPC en déduction fiscale. Elle devra alors payer la pleine hausse de la cotisation. »
Les groupes nationaux et regroupements provinciaux féministes, membres du G13 s’inquiètent également de la déclaration du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, à l’effet que le Québec prendra une approche différente favorisant, entre autres, l’épargne volontaire. On peut aussi craindre que la hausse des prestations au RRQ pour les personnes à revenu moyen soit encore plus « modeste » que ce qui a été convenu pour le RPC.
Retraite Québec prévoit une consultation à l’automne sur l’avenir du Régime de rentes du Québec. Déjà en 2003 et en 2009, le gouvernement a proposé de réduire de façon considérable les rentes de conjoint survivant sur lesquelles beaucoup de femmes âgées comptent après le décès de leur conjoint. « Nous craignons qu’après ces réformes, les femmes se retrouvent avec encore moins d’argent à la retraite qu’actuellement » conclut madame Sarrazin.
Les signataires
– L’Alliance des femmes handicapées du Québec (AFHQ)
– Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale
– La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)
– Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF)
– Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT)
– Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ)
– Fédération des femmes du Québec (FFQ)
– Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF)
– Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
– Femmes autochtones au Québec (FAQ)
– L’R des centres de femmes du Québec
– Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ)
– Regroupement Naissance-Renaissance
– Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC)
– Regroupement québécois des CALACS (centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel)
– Relais-femmes
– Réseau d’action pour la santé des femmes
– Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) - Quebec Lesbian Network
– Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec