« Il y a toujours bien des limites à s’attaquer aux plus pauvres pour atteindre le déficit zéro ! s’insurge Pierre Jobin, vice-président de la CSQ. Pour économiser 15 millions de dollars, on va venir chambouler la vie de milliers de gens qui sont les plus démunis de la société ? C’est inhumain ! »
En 2007, le gouvernement libéral de Jean Charest avait compris qu’il était cruel d’exiger qu’une personne vende sa maison pour avoir accès à l’aide de dernier recours. Aujourd’hui, le gouvernement Couillard veut mettre fin à ce moratoire qui avait alors été adopté. Cela signifie qu’une personne qui perd son emploi et qui n’a pas droit à l’assurance emploi, comme c’est malheureusement trop souvent le cas, n’aura pas accès à l’aide sociale, si elle est propriétaire. Le ministre François Blais pousse l’odieux jusqu’à « hausser » la valeur nette d’une maison qu’un assisté social pourrait posséder à 142 000 $. Dans quel monde vit-il ? Où, au Québec, trouve-t-on des maisons ou des condos à un tel prix ?
Le premier ministre, de son côté, affirme que « c’est une question d’équité entre les prestataires d’aide sociale et ceux qui occupent un emploi au salaire minimum ». En d’autres mots, le gouvernement prétend que l’aide sociale est trop généreuse et qu’elle décourage le travail au salaire minimum. « Ces mesures prennent leurs racines dans des préjugés tenaces voulant que les bénéficiaires de l’aide sociale profitent du système. Encore une fois, le gouvernement libéral fait la guerre aux pauvres plutôt que de lutter contre la pauvreté ! », se désole le syndicaliste.
« Au contraire, ce qui décourage le travail, c’est le manque de ressources, explique Pierre Jobin. Couper dans les Centres jeunesse emploi, les centres locaux d’emploi, les centres locaux de développement, les programmes de réinsertion et appauvrir davantage les plus démunis va au contraire détruire le marché de l’emploi ».