« Les fonctionnaires de l’Agence du Revenu du Québec ont déjà approuvé une telle cotisation ; la colère est la même partout dans la fonction publique. Ce dépôt de demandes patronales est reçu comme une gifle chez nos membres et la riposte se prépare », a déclaré la présidente générale du SFPQ, Lucie Martineau, au sortir de la réunion où étaient réunis plus de 200 responsables syndicaux.
« Ce que le gouvernement du Québec a présenté à ses employés ne peut même pas porter le nom usuel "d’offres patronales", car il ne nous offre rien et, en plus, il retire plusieurs conditions de travail déjà existantes. Alors non seulement le gouvernement ne veut pas améliorer le sort de ses travailleurs, mais ses demandes représentent un honteux recul de la qualité de vie de milliers d’employés de la fonction publique, ces mêmes personnes qui permettent aux citoyens d’obtenir des services publics. Rappelons qu’elles sont certes essentielles au bon fonctionnement de l’État, mais aussi à la qualité de vie de la population. Moins d’employés en poste, c’est plus de délais d’attente, moins d’appuis dans vos démarches administratives, moins d’informations personnalisées, bref, c’est moins de qualité, n’est-ce pas ? », a vivement déclaré Mme Martineau.
Outrée des propos tenus ce matin par le premier ministre Couillard, Mme Martineau ajoute : « Les demandes formulées par le mouvement syndical ne sont pas irréalistes. C’est faux : elles sont le résultat d’une consultation auprès des fonctionnaires et ouvriers employés par le gouvernement du Québec, mais aussi le reflet de la disparité grandissante depuis des années entre les conditions de travail offertes dans le secteur public versus le secteur privé. Ces demandes, faites de bonne foi, visent à ce que fonctionnaires et ouvriers retrouvent l’équité, non pas à ce qu’ils voient leur salaire réduit, leur retraite repoussée, leurs demandes pour une contribution de l’employeur à leur régime d’assurances refusées et, en plus, avec le programme d’austérité gouvernementale en cour, à voir leurs charge de travail augmenter. Je ne peux me retenir de rappeler que Québec propose de sous-payer ses employés, mais ne se gêne pas pour baisser le taux d’imposition de grandes entreprises et des banques… »
Mobilisés contre cette attitude arrogante, les milliers de membres du SFPQ promettent de poursuivre leurs négociations, même si le gouvernement du Québec veut plutôt « converser ». Las d’être considérés comme des êtres inutiles, les membres du SFPQ se feront entendre et reconnaître, analyses économiques en main. « En nous basant sur les calculs de l’Organisation de coopération et de développement économiques et en comparant la dette du Québec à son PIB, nous constatons que la dette de l’État est maîtrisée. Nous ne sommes pas dans la situation d’urgence que le secrétaire du Conseil du trésor essaie de créer de toute pièce pour confectionner un décor propice à ses demandes patronales, et ce, à l’aube des négociations. Lorsque le gouvernement veut réduire la taille de l’État et couper dans les services publics, il n’affecte pas seulement les fonctionnaires : il s’attaque à toutes les Québécoises et tous les Québécois qui reçoivent en moyenne 17 000 $ de services publics annuellement », de terminer Lucie Martineau.