Édition du 12 novembre 2024

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Afrique

Rapport sur la 12e édition du Forum des Peuples du Mali à Ouélessébougou les 7 et 8 janvier 2017 Sommet Alternatif Citoyen au 27e Sommet Afrique-France

Du 7 au 8 janvier 2017 s’est tenue à Ouelessebougou (environ 80 km de Bamako) la 12e édition du Forum des Peuples sous le Thème « les peuples du sud exigent des alternatives pour un nouveau partenariat économique, social et sécuritaire entre la France et les États africains » .

Tiré du site du CADTM.

Organisée par la CAD-Mali en collaboration avec d’autres organisations de la société civile malienne en contrepoint au 27e Sommet Afrique-France.

Pourquoi est-il indispensable de s’opposer au Sommet France-Afrique ?

Le but principal de ce Sommet France-Afrique est de chercher à « intégrer » davantage l’Afrique dans la mondialisation capitaliste et à faciliter l’accès des multinationales du Nord aux ressources du continent africain et en particulier les entreprises françaises.

Ainsi donc, le Sommet France-Afrique est-il plus destiné à trouver des issus au capitalisme en profonde crise avec les ressources et les populations africaines qu’à promouvoir le développement de l’Afrique. Cette convoitise de la France explique largement la multiplication des interventions militaires, sous le couvert d’interventions humanitaires et de résolution de conflits, fomentées par des forces extérieures contre des pays stratégiques et pour la déstabilisation permanente de régions entières du continent qui regorgent de ressources naturelles.

Le seul et unique objectif de ces agressions impérialistes, déguisées sous des buts « humanitaires », est de contrôler les ressources de l’Afrique et sécuriser des bases militaires. La crise du Mali et la prolifération des groupes djihadistes en Afrique de l’Ouest sont le résultat direct de cette agression des pays occidentaux contre la Libye. Et ce sont ceux qui sont les responsables de cette situation qui se présentent maintenant en « sauveurs » du Mali et en « protecteurs » contre les djihadistes !

La déstabilisation des pays africains et l’approfondissement de la crise économique servent les desseins des entreprises multinationales du Nord qui s’activent ainsi pour accaparer les terres aux paysans et contrôler les ressources naturelles du continent, comme l’eau, les ressources minières, halieutiques, etc.

Depuis 1994 et sous l’impulsion de nombreuses organisations françaises et africaines, des rencontres citoyennes se tiennent en marge des sommets africains organisés sur le sol français. Ces rencontres ont pour objectif de rappeler que les relations franco-africaines ne doivent pas être une simple clause de style, de formules diplomatiques convenues, ni même un forum d’aliénation et de subordination. Elles donnent l’occasion de formuler des revendications concrètes et instaurer des coordinations pour lutter contre la dette, la coopération militaire des belligérants, les accords commerciaux coloniaux, la chasse aux migrants, et pour les droits humains.

Ce Sommet Alternatif Citoyen a permis de créer un espace alternatif populaire pour la mobilisation, la réflexion et l’organisation de tous les mouvements sociaux qui s’opposent aux politiques qui renforcent le néolibéralisme et l’hégémonie des marchés. Il dénoncera les réseaux de connivence, les porteurs de valise, les sectes mafieuses et les oligarchies financières qui instrumentalisent les relations entre nos peuples, organisent des élections truquées, bloquent les sanctions populaires, créent l’instabilité politique et les violences et érigent la corruption en mode de gestion politique et économique dans nos États.

Enfin, ce Sommet Alternatif Citoyen se veut un espace de résistance au néocolonialisme, au néo-libéralisme et à la démocratie tropicalisée, de construction d’alternatives pour un autre sommet Afrique France des peuples.

I) Cérémonie d’ouverture

Le 7 janvier 2017 sur l’espace public à côté du marché de Ouélessébougou a lieu la cérémonie d’ouverture en présence des ressortissants de Ouélessébougou, avec à leur têtes les plus hautes autorités traditionnelles, administratives et politiques. On comptait aussi la présence des mouvements sociaux venus d’Afrique et d’Europe.

Les mass-medias, notamment certaines télévisions nationales et internationales soutenues par quelques quotidiens nationaux pour couvrir l’événement durant les deux jours que cela a duré.

Les participants ont eu droit à six allocutions émanant respectivement du Chef de village de Ouélessébougou, du Maire de la Commune Rurale de Ouélessébougou, du Président du Forum des Organisations de la Société Civile du Mali (FOSC), du Président de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et développement (CAD-Mali), du Sous-préfet de Ouélessébougou au nom de sa hiérarchie.

Les manifestions culturelles animées par les chasseurs, le groupe local « théâtrale de Ouélessébougou dénommé GONBADEW » et la troupe « Jiguiya » ont servi d’intermèdes entre les différentes allocutions.

Le maître de cérémonie était Nouhoum KEITA journaliste à la Radio Kayira de Bamako, une radio alternative.

Chacun des intervenants a salué la tenue du Forum des Peuples à Ouélessébougou pour la première fois, ils n’ont pas manqué de mettre l’accent sur les politiques françafricaines qui entravent le développement social et économique du continent africain, les difficultés des paysans, notamment dans les zones rurales caractérisées aujourd’hui partout au Mali par l’accaparement des terres, les conditions difficiles et parfois inhumaines de l’agriculture, de la détériorations des conditions de vie des populations qui manquent d’écoles, des centres de santé, de la paix et la sécurité.

Le Président de la CAD-Mali est allé dans le même sens que la Troupe Jiguiya qui a fustigé l’inertie du continent africain aux politiques françafricaines. Sujet que Oumar MARIKO, chef du parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi,) développera en détail dans le panel relatif à la françafrique avec comme thème : « Françafrique : Quels partenariats stratégiques pour l’Afrique ».

La cérémonie d’ouverture a pris fin avec la visite des stands du Marché des Peuples. Faut-il rappeler que le « Marché des Peuples » est une initiative originale des organisateurs du Forum des Peuples comme outil d’éducation populaire. C’est un marché destiné à valoriser les savoirs faire des producteurs locaux. Il se formalise par la présence de commerçants et de tradithérapeutes venus exposer et vendre des produits consommables ou artisanaux de leur région. Ces produits sont fabriqués seulement avec des matières locales et vendus à un prix permettant aux producteurs et artisans de vivre correctement de leur travail. Ce marché est essentiel pour promouvoir les produits locaux ainsi que la médecine traditionnelle mais également pour sensibiliser les commerçants et les consommateurs sur une autre façon de consommer.

II) Actions menées contre ce sommet

Les ateliers se sont tenus le dimanche 8 janvier 2017 avant la clôture du Forum dans l’après-midi, avec la lecture de la Déclaration de la 12e édition du Forum des Peuples Ouélessébougou 2017 et de sa remise au sous-préfet dans ses locaux.

Les cases thématiques sont entre autres :

 Thème 1 : Françafrique : Quels partenariats stratégiques pour l’Afrique ?

 Thème 2 : Paix et sécurité en Afrique : Quelles alternatives à l’installation des bases étrangères ?

 Thème 3 : La monnaie comme levier de développement économique : Quelles alternatives au Francs CFA ?

 Thème 4 : Mouvements sociaux : État des lieux, comment mieux s’organiser pour agir contre l’endettement ?

 Thème 5 : Industrialisation du continent africain : Quelles Stratégies pour le développement industriel, énergétique et commercial du continent ?

 Thème 6 : Élections Démocratie et développement en Afrique : Enjeux et défis

 Thème 7 : Gouvernance durable des Ressources naturelles (mines, forêts, eau, terre…)

 Thème 8 : Agriculture, quelles stratégies pour la souveraineté alimentaires du continent ?

 Thème 9 : Décentralisation, régionalisation et gouvernance locale en Afrique : Enjeux et défis

 Thème 10 : Éducation et Formation professionnelle pour quels emplois en Afrique ?

 Thème 11 : Néocolonialisme et réalités Migration-Diaspora-Développement et l’avenir de espaces d’Intégration sous régionaux

 Thème 12 : Financement des Services Sociaux de Base (Education, Eau/Hygiène/Assainissement), quels impacts ?

La délégation du CADTM a contribué activement à la réussite de ce forum par ses présentations, discussions et modérations, et à la rédaction de la déclaration finale.

Les implications du CADTM Afrique dans ces actions ont porté sur les thèmes suivants :

1. Dette et Audit de la Dette en Afrique du Nord, animé par Omar AZIKI d’Attac CADTM Maroc ;

2. Les Accords de libre-échange en Afrique du Nord, animé par Omar AZIKI d’Attac CADTM Maroc ;

3. Le système de Microcrédit au Maroc, animé par Omar AZIKI d’Attac CADTM Maroc ;

4. Les Contrats de Désendettement et de Développement (C2D) en Côte d’Ivoire et au Cameroun, animé respectivement par Achille Essé Daouda du FNDP de la Côte d’Ivoire et Jean Marc BIKOKO de la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette (PFIAD) au Cameroun ;

5. Élections et démocratie en Afrique, animé par Achille Essé Daouda du Forum National sur la Dette et la Pauvreté (FNDP) de la Côte d’Ivoire ;

6. Contrôle citoyen de l’action publique par les organisations de la société civile, animé par Madame Yvonne Ngoyi YAKABWE de l’Union des Femmes pour la Dignité Humaine (UFDH) en République Démocratique du Congo ;

7. Effets des changements climatiques sur l’autonomisation des femmes paysannes, animé par Madame Yvonne Ngoyi YAKABWE de l’Union des Femmes pour la Dignité Humaine (UFDH) en République Démocratique du Congo ;

8. Expériences de lutte conte le microcrédit, animé par Madame TAMADAHO Dossi Emilie ATCHAKA du Coalition des Associations pour le Développement Durable (CADD) au Bénin ;

9. Dette en Afrique subsaharienne, animé par Issa KAMISSOKO de la Coalition des Alternatives Dette et Développement au Mali (CAD-Mali) ;

10. Mouvements sociaux : comment s’organiser pour agir contre l’endettement, animé par Adama SOUMARE du CADTM Sénégal ;

11. Le Franc CFA et la Pauvreté en Afrique, animé par Broulaye BAGAYOKO de la CAD-Mali et Secrétaire Permanent du CADTM Afrique.

III) Synthèse de ces interventions

III-1) L’état actuel de la dette en Afrique subsaharienne

Les États africains empruntent aujourd’hui à des taux majorés pour refinancer des dettes ou combler leur déficit budgétaire, entraînant ainsi une nouvelle spirale de dette dangereuse.

Le FMI continue ses tournées partout en Afrique subsaharienne dans le cadre de son programme de facilité élargie au crédit (FEC) avec son cortège de mesures d’austérité dont les populations payent le prix. Il s’agit de la suppression des subventions sur les tarifs d’électricité et le gaz, le partenariat public-privé entraînant la privatisation à outrance des services sociaux de base, etc.

La jumelle complice du FMI qu’est la Banque mondiale continue aussi à développer son programme Doing Business pour imposer des réformes dans les politiques et programmes des gouvernements favorables aux investisseurs étrangers et violant systématiquement le droit d’accès des communautés à la terre, à l’eau, etc.

A titre d’illustration, au Mali, le projet de loi foncière dont la consultation a impliqué les organisations paysannes et les mouvements sociaux qui travaillent sur les thématiques foncières et agricoles, comportait pendant la première phase de validation sociale 159 articles prenant en compte les préoccupations paysannes en matières agricoles, a été réduit à 49 sur imposition des bailleurs de fonds, en occurrence la Banque mondiale, afin de privilégier les investisseurs étrangers au détriment de la communauté paysanne. Le classement des États dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires est lié à l’adoption par nos États des reformes favorables aux multinationales et piétinant le droit au développement des citoyens.

En plus de ces offensives de la Banque mondiale et du FMI, nos États sont en train de s’endetter sur le marché international financier et sur leur marché régional.

C’est ainsi qu’en novembre 2015, les emprunts souverains émis par des gouvernements africains ont atteint 5,17 milliards de dollars avec des taux varient entre 6% à 10,75%. Depuis cette date, aucun eurobond n’a été émis. Ainsi, on passe des eurobonds aux émissions obligataires en monnaie nationale ou régionale avec des taux compris entre 5.5% et 6.5%.

A cet effet, les États membres de l’UEMOA ont adopté leur calendrier d’émission de titre public d’un montant de 1122 milliards à mobiliser sur le marché financier régional au troisième trimestre 2016. Le calendrier du troisième trimestre prévoit des émissions pour un montant total de 1122 milliards de FCFA comparé à un montant émis de 1115 milliards FCFA au deuxième trimestre 2016, soit une légère hausse de 0,63%. Au cours du troisième trimestre, les États membres de l’Union procéderont également à des remboursements au titre du service de la dette de marché pour un montant total de 723 milliards FCFA.

Le constat criard et paradoxal est que cependant c’est le Sud qui finance. Entre 1980 à 2012, les volumes de capitaux qui ont quitté l’Afrique ont été plus importants que ceux qu’elle a reçus, apprend-t-on d’un rapport publié le 5 décembre 2016 par le Global Financial Integrity. Au total, ce sont 1712,5 milliards de dollars que le continent a perdus, soit en moyenne 78 milliards par an |1|.

A l’origine de cette situation, le rapport pointe tout d’abord les sociétés multinationales avec leurs méthodes d’optimisation et d’évasion fiscales. L’empreinte la plus forte se situe dans le domaine des industries extractives (mines et hydrocarbures) où de grands groupes qui tirent avantage des économies d’échelle, mais réalisent surtout des montages comptables et fiscaux qui réduisent fortement la base imposable ou la quote-part des pays hôtes. A cela s’ajoute la faiblesse des institutions et des administrations de ces pays qui les place en infériorité dans les négociations avec des multinationales beaucoup plus puissantes.

Cet état de fait nous justifie que les objectifs de développement durable (ODD) sont morts-nés. Cela est confirmé par la CNUCED elle-même qui a attiré l’attention sur les risques que pose la dette souveraine (celle émise par les États sur les marchés internationaux) notamment pour l’Afrique subsaharienne. « Les pays d’Afrique ont accumulé les dettes, alors même que leurs capacités à les rembourser se sont rétrécies. La baisse des prix des matières premières, la hausse du dollar et la perspective de paiements d’intérêts plus élevés rendent ces dettes plus difficiles à refinancer » |2|.

Selon le secrétaire général de la CNUCED, la dette souveraine ne peut pas bénéficier des mesures de protection contre la faillite ou de restructuration, comme c’est le cas pour la dette privée. Mais même si les actifs publics ne peuvent faire l’objet de saisie, l’incapacité à rembourser pour un pays le prive d’accès au marché des capitaux, et donc de la possibilité de faire face à ses besoins de liquidités. Du coup, les États africains ne pourront pas respecter leur engagement dans le cadre de l’atteinte des ODD.

Quels sont les remèdes ?

 Le suivi, l’analyse et la dénonciation de la situation de l’endettement des pays de l’Afrique ;

 La lutte contre les différentes mesures de privatisation des services publiques et des infrastructures et notamment via les Partenariats public-privé (PPP) ;

 La lutte pour la démocratie populaire et les libertés publiques.

III-2) Contrat dette et développement (C2D)

Si le C2D peut apparaître comme un excellent levier en matière de coopération au développement pour réduire la pauvreté extrême de nos populations et booster nos économies, il en demeure pas moins que le caractère très politique de celui-ci soit un facteur limitant pour les pays bénéficiaires qui restent sous l’influence et le diktat de la France.

A cela il faut relever le caractère quasi monopolistique des entreprises françaises qui relèguent finalement les possibilités des entreprises nationales à de simples fait valoir bons pour être des sous-traitants.

Une situation qui ne saurait créer la richesse escomptée pour réduire la pauvreté en elle-même par la réduction du chômage et autres besoins, au lieu de chercher à vaincre l’extrême pauvreté qui maintiendrait nos pays dans une extrême dépendance les éloignant de l’idée de l’émergence de plus en plus galvaudée par nombre d’entre eux.

Les classes dominantes emploient tous les moyens idéologiques dont ils disposent pour identifier les institutions en leur faveur. Ainsi en est-il des institutions économiques et politiques (les grands espaces tels que le FMI, BM, UE, France Afrique ….), les institutions judiciaires telles la cour pénale internationale ou son appendice des cours africaines qui ne jugent, que les dirigeants des pays arriérés.

III-3) C2D Camerounais

Au vu des montants en jeu et des différentes réalisations du C2D au Cameroun à ce jour, cette initiative contribue d’une certaine manière à la relance de l’économie du Cameroun. La trop grande implication de la France dans la gouvernance du C2D finit par annihiler cet apport appréciable |3|.

III-4) Élections et démocratie en Afrique

La vie humaine devient ainsi dérisoire et nos peuples subissent les crises économiques, le chômage, les guerres et l’épuisement des ressources vient clôturer les conséquences néfastes des politiques néolibérales appliquées en Afrique.

Élection est-elle démocratie et démocratie rime-t-elle avec développement ? Au regard de tout ce qui se passe et se trame en Afrique nous disons que ce n’est qu’une vue de l’esprit.

III-5) Comment s’organiser pour agir contre l’endettement

Les mouvements sociaux africains se doivent d’être conséquents puisque nos espaces de luttes commencent à être pollués et/ou même occupés par des organisations et des ONG, inféodées aux IFI/multinationales, qui se voilent sous l’appellation de Société Civile pour mieux violer la conscience des masses populaires.

La démarcation, des mouvements sociaux engagés, doit être sans ambiguïté pour éviter que le peuple ne soit pris en otage par cette société civile bourgeoise et complice des institutions financières internationales/régionale et des puissances néocoloniales.

C’est pourquoi, face à l’offensive à outrance des forces impérialistes capitalistes, les luttes des mouvements sociaux africains doivent aller dans le sens :

 De se remobiliser, à côté des Peuples mais aussi s’allier aux autres organisations partageant les mêmes convictions et développer une grande solidarité ;

 De travailler pour l’élévation du niveau de conscience et d’organisation des populations pour construire des alternatives ;

 D’exiger l’abolition des dettes publiques sans conditions de la part des États capitaliste et des institutions financières internationales ;

 D’exiger la publication des contrats accords de concession et de dénoncer les conditions explicites et implicites dans ces accords et ces contrats signés par nos États africains avec les institutions financières internationales ;

 Tout en défendant les principes que sont l’anticapitalisme, l’anti-impérialisme, l’anti-productivisme écocide, de participer avec d’autres courants et forces démocratiques, à la consolidation et l’enrichissement de la dynamique altermondialiste, dans un esprit démocratique, de respect de l’autonomie des mouvements sociaux et autres composantes de ce processus de construction d’une solidarité internationale émancipatrice pour tous/toutes et chacun-e-s.

III-6) Le Franc CFA : analyses du CADTM Afrique et propositions d’alternatives

Le mécanisme du Franc CFA constitue un outil d’aggravation de crise de la dette et d’appauvrissement des peuples africains.

La surévaluation du franc CFA réduit les recettes des exportations africaines deux fois au moins.

Premièrement, les exportations africaines devenus moins compétitives à cause du FCFA surévalué perdent des parts significatives de leurs marchés étrangers au profit de leurs concurrents mondiaux. Deuxièmement, les Africains perdent beaucoup d’argent lorsque leurs recettes d’exportation sont converties en euros. Par exemple, leur recette d’exportation de 1 500 000 000 de dollars équivalent à 1 500 000 000 d’euros si un euro est égal à un dollar. En revanche, cette même recette d’exportation se réduit à 1 000 000 000 d’euros lorsque l’euro s’apprécie et s’échange à 1,5 dollar. On constate ici une perte de change sérieuse des africains de 500 000 000 de dollars correspondent à 250 milliards de francs CFA. Cela veut dire que si l’euro vaut demain le double de la devise américaine, les revenus d’exportation des africains seront amputés automatiquement de leur moitié.

L’autonomisation de la dette extérieure des PAZF par la fixité de parités

Au cas où l’euro est plus faible que le dollar, la dette africaine en dollar augmente mécaniquement et en toute autonomie, sans un emprunt supplémentaire contracté par l’Afrique. On dit que la dette africaine s’autonomise. Les Pays de la zone franc (PAZF) sont donc perdants avec un euro plus faible que le dollar.

Exemple : Soit une dette africaine de 100 milliards de dollars :

a) Si 1$ = 1€, alors 100 milliards de dollars de dette = 100 milliards d’euros

b) Mais si 1$= 1,25 euro ou si 1 euro =0,80 dollar alors la dette africaine devient 125 milliards d’euros car on aura 100 milliards de dollars *1,25 euros =125 milliards d’euros à payer par l’Afrique.

Les conséquences majeures

La France dit aux Africains d’exporter les matières premières dont elle a besoin pour 100 millions d’euros par exemple. Lorsque les Africains ont exporté, au lieu de les payer, la France prend son stylo et écrit un signe PLUS dans le compte. Elle ne débourse aucune devise. Or si ce sont les Nigérians ou les Ghanéens qui exportent, la France est obligée de sortir 100 millions d’euros des coffres forts pour les payer.

La France se sert pour combler son déficit budgétaire ou pour amortir, c’est-à-dire payer sa dette. Si un dirigeant de la zone CFA n’obéit plus aux ordres de la France, elle bloque ses réserves de devises en fermant les banques et cela pousse la population à se rebeller contre le dirigeant. C’est ce qui s’est passé avec Gbagbo, ne pouvant plus prendre des devises à la France, il a décidé de créer la monnaie ivoirienne et à partir de là, la décision a été prise pour le bombarder. Par ce principe, il y a donc actuellement environ 8000 milliards de francs CFA venant de la BCEAO et la BEAC stockés au Trésor public, soit plus de 12 milliards d’euros.

La France utilise les intérêts financiers africains pour endetter les Africains.

Exemple : 12000 milliards placés à 3% rapportent 360 milliards d’intérêts que la France prête aux Africains en partie ou en totalité au taux exorbitant supérieur à 5%. Pas plus tard que le 19 juillet 2016, le Bénin a emprunté, sous forme d’émission obligataire, la somme de 35 milliards au taux de 5,28%. La dernière sortie du Togo sur le marché international a été faite au taux de 6,5%.

Face à cette recolonisation monétaire de l’Afrique, le CADTM Afrique réclame :

1. La création d’une monnaie unique africaine (MUA) comme recommandé par le Professeur Nicolas Agbohou dans son livre intitulé « le franc CFA et l’Euro contre l’Afrique » Il est donc possible juridiquement d’abandonner unilatéralement le Franc CFA comme l’ont fait le Maroc (en 1957), la Tunisie (en 1958), l’Algérie (en 1963), le Mali (en 1962), la Mauritanie (en 1975) et tant d’autres pays ;

2. La renationalisation de toutes les sociétés d’État qui ont été privatisées sous la pression du FMI et la Banque mondiale et contre les intérêts des Africains ;

3. L’affirmation de la souveraineté nationale sur l’économie selon la résolution de l’ONU. n° 1803 suivante : la souveraineté permanente des peuples et des nations sur leurs richesses et ressources naturelles ;

4. La création d’une banque du Sud gérée et contrôlée par les africains sans aucune implication de la France.

La nationalisation, l’expropriation ou la réquisition devront se fonder sur des raisons ou des motifs d’utilité publique, de sécurité ou d’intérêt national, reconnus comme primant les simples intérêts particuliers ou privés, tant nationaux qu’étranger.

III-7) Les accords de libre-échange et le système de la dette constituent les deux faces de la domination impérialiste

Dans le contexte de la crise capitaliste qui se caractérise par une offensive du Capital contre la Nature et l’Humanité, la concurrence se fait vive entre les États impérialistes qui ont toujours pour rôle d’assurer des conditions favorables à l’accumulation du capital par des guerres impérialistes mais aussi par des guerres commerciales. Ils tentent de subordonner le droit commun au droit des entreprises à l’encontre du droit de la population à la santé, à un environnement sain, à une vie non précaire. C’est l’un des enjeux majeurs de la nouvelle génération de traités de libre-échange qui complètent le dispositif constitué par les grandes institutions internationales comme l’OMC, le FMI, la Banque mondiale. Le système de la dette qui opère dorénavant au Nord comme au Sud est l’un des instruments clés de la dictature exercée par le capital sur les sociétés. Il joue un rôle directement politique pour imposer le maintien de l’ordre néolibéral. De concert avec les traités de libre-échange, il bloque la mise en œuvre par un gouvernement de politiques alternatives permettant de sortir de la crise sociale.

Les accords commerciaux n’incluent pas seulement l’organisation du commerce, mais tous les autres domaines économiques, sociaux et culturels, c’est-à-dire un démantèlement de tous les systèmes locaux qui pourraient entraver l’expansion des multinationales.

Les multinationales des grandes puissances impérialistes USA et UE réclament davantage d’ouverture des frontières des pays pour réduire leurs charges de production par la délocalisation, bénéficier des avantages des zones franches (flexibilité du travail, absence de syndicat, salaires bas), étendre la commercialisation des surplus de produits subventionnés, accaparer des entreprises et services publiques, accaparer des ressources, etc. Elles maintiennent les pays du Sud dans une situation de dépendance structurelle. C’est pourquoi on assiste à une frénésie des accords de libre-échange entre les grandes puissances (traité commercial pour une zone de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne TAFTA ou TTIP, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne CETA, à l’échelle régionale (zone de libre échange en Amérique Latine ALCA, Association des Nations de l’Asie du Sud-Est ANASE, accords de partenariat économique APE en Afrique, ALECA en Afrique du Nord). Ces accords commerciaux coloniaux ont contribué à l’accentuation des déficits commerciaux globaux des pays du Sud et augmenté leur endettement. Les accords de libre-échange et le système de la dette constituent les deux faces de la domination impérialiste. La lutte contre le système de la dette doit être corrélée avec la lutte contre les accords de libre-échange.

III-8) Nouvelle spirale d’endettement en Afrique du Nord

Le sous-développement de la majorité des pays de la région arabe est lié au colonialisme qui a façonné le modèle de dépendance et le manque d’industrialisation. Ces pays sont restés des économies exportatrices de ressources minières, agricoles et de mer avec de faibles valeurs ajoutées et liées aux fluctuations du marché mondial. De nouveaux mécanismes d’hégémonie se sont installés après les indépendances au début des années 60. Ce sont principalement la dette et l’échange inégal.

Les recettes libérales n’ont pas permis le développement du secteur privé et l’investissement comparativement à d’autres pays du même niveau de développement au départ comme l’Inde ou l’Indonésie. C’est lié à la spécificité des pouvoirs politiques qui sont des castes militaro-sécuritaires dépendant de la sphère d’État avec des réseaux familiaux mafieux et des mécanismes de prédation. Les recettes néolibérales leur permettent des attributions népotistes de toutes sortes de licences et de monopoles. Ils collaborent avec le capital étranger pour piller et dominer les secteurs d’affaires juteux. Ils généralisent la corruption, mais aussi la répression de toute aspiration démocratique.

C’est ce qui a été à l’origine d’une vague déferlante de soulèvements populaires dans la région, à partir de décembre 2010 en Tunisie, dans un contexte de crise mondiale en 2008 et de guerres impérialistes. Les nouveaux régimes installés n’ont pas marqué de rupture par rapport aux dogmes néolibéraux, et la démocratie est bafouée par des régimes intégristes ou militaires. Les grandes puissances impérialistes et les institutions économiques mondiales coordonnent leurs efforts pour discréditer le processus révolutionnaire, camoufler leur responsabilité directe dans l’arriération et le pillage, garantir leurs intérêts néocolonialistes de domination politique, et garantir la mainmise des multinationales sur les richesses.

On assiste à une nouvelle montée d’endettement de la plupart des pays de la région (Égypte 120% du PIB, Tunisie 104%, Maroc 88%) générant un service de la dette qui absorbe les budgets sociaux et transfert les richesses. D’où l’accentuation de la dépendance structurelle, financier, technologique, industriel, commercial et alimentaire. Les masses populaires payeront la crise par un accroissement de de la précarité et le chômage.

Mais le processus est toujours en cours, les résistances sociales et les luttes des peuples continuent. Les peuples sont libérés de leur peur de répression et développent un esprit revendicatif cristallisé dans la montée de nouvelles formes de luttes dans les rues et l’inefficacité de la répression.

III-9) Le système microfinance : les pauvres financent les riches

Les politiques néolibérales mises en œuvre à la fin des années 70 et début des années 80 ont accru le rôle du secteur financier dans l’économie. Les pauvres victimes de ces politiques d’austérité sont désormais la cible des marchés financiers par le biais du secteur de la micro-finance. Et depuis les années 80 le secteur de la micro-finance a été visé par les banques. Le microcrédit est utilisé comme un outil au service de la bancarisation des pauvres. Il a pour objectif d’atteindre les populations qui sont hors circuits financiers. 2,7 milliards d’adultes au monde n’ont pas accès aux services financiers de base dont la majorité sont des pauvres, et surtout des femmes qui en constituent 67%.

Dans le cas du Maroc les associations de microcrédit (AMC) se déclinent sous la forme d’associations sans but lucratif (13 associations). Mais la nouvelle loi bancaire promulguée en 2015, permet l’élargissement du champ d’activités des institutions de micro-finance (IMF) pour investir dans d’autres produits financière (micro-assurance, transfert d’argent…). L’enquête d’ATTAC CADTM Maroc sur le microcrédit au Maroc (2015) fait sortir les mécanismes concrets d’arnaques des femmes pauvres par les AMC.

Les alternatives contre ces dettes illégitimes privées :

 La création d’un système de crédits public sans intérêt ou avec un intérêt plus bas destiné aux pauvres ;

 La création des emplois en augmentant les budgets d’investissement dans les secteurs publics ;

 L’arrêt de démantèlement des services publics (éducation, santé) ;

 La suspension du remboursement de la dette publique ;

 L’annulation des microcrédits illégitimes ;

 Renationalisation des entreprises publiques et des terres agricoles privatisées.

III-10) Expériences de lutte conte le microcrédit

Ici, la présentatrice a mis l’accent sur les dérives des institutions de micro-finance notamment les garanties exigées par celles-ci au moment de la constitution du dossier de la demande de prêt, les taux d’intérêt usuriers et le manque d’accompagnement technique et conseil auprès des adhérentes après l’octroi du prêt. Les différentes garanties que sont les biens mobiliers et immobiliers, l’assurance vie, les frais de dossier voire même une retenue sur le montant du prêt demandé jusqu’au complet paiement, empêchent la réalisation du projet auquel le prêt est destiné à financer. Ces pratiques rendent ces prêts illégitimes et illégaux.

Face à cette problématique, des luttes contre les dérives des institutions de micro-finance se sont mises en place notamment au Maroc et au Bénin. Des études dans le secteur ont été réalisées dans d’autres pays. Des alternatives sont proposées et mises en place qui sont principalement des groupes d’épargnes pour le changement (EPC) sous l’accompagnement de Oxfam Grande Bretagne et des tontines qui sont des auto-organisations des femmes elles-mêmes.

Pour s’en sortir, il faudra intensifier les luttes à travers le monde et de promouvoir davantage les groupes EPC et les tontines qui sont des systèmes autogérés et sans garanties.

III-11) Effets des changements climatiques sur l’autonomisation des femmes paysannes |4|

Les Femmes sont les premières à être frappées par la crise climatique provenant des émissions produites principalement par les pays du Nord. Quatre-vingt pour cent du 1,3 milliard de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans le monde sont des femmes.

Dans le pays du Sud, les femmes paysannes produisent 80% de la nourriture. La désertification, la perte de ressources en eau, etc. ont un impact énorme sur leur vie quotidienne. Quand les gens sont obligés de partir parce que l’endroit où ils vivent ne produit plus de nourriture à cause du changement climatique, ce seront les femmes et leurs enfants qui formeront la majorité des personnes déplacées.

Un rapport publié par l’Oxfam en juin 2009 |5|, explique que les femmes sont les premières victimes du changement climatique à cause des rôles multiples qui sont les leurs en tant que paysannes, productrices de nourriture, d’eau et de bois de chauffage, et s’occupant des enfants. Le rapport explique également que celles du Malawi n’ont aucun pouvoir sur la prise des décisions et que le changement climatique accentue les inégalités. Il explique en plus que l’aggravation de la pauvreté augmentera la pression sur elles afin qu’elles se prostituent pour obtenir de la nourriture, ce qui à son tour augmentera le risque de contamination par le virus du SIDA. L’augmentation des infections par le virus, à son tour, affaiblira la capacité des populations de résister au chaos climatique.

Effet sur les populations qui vivent de la terre (paysannes)

L’impact croissant de l’agrobusiness, de la production d’agro-carburant et la vente de terres aux multinationales pour continuer à extraire du pétrole et d’autres richesses, sont à l’origine d’une perte de terre et d’autonomie pour les petits producteurs, dont une majorité sont des femmes, souvent de communautés indigènes. Les pesticides détruisent la production bio des petits producteurs.

Les femmes indigènes et les femmes paysannes sans terre jouent un rôle central dans la défense des écosystèmes forestiers contre les gouvernements qui veulent les vendre aux plus offrants et aux multinationales souhaitant les utiliser pour produire des agro-carburants et pour en extraire d’autres richesses comme l’eau, les bois tropicaux (à croissance très lente) et aussi du pétrole et des minerais divers. Les actions des femmes de La Via Campesina au Brésil, qui ont détruit les plantations d’eucalyptus d’Aracruz Celulosa, sont un exemple victorieux de leur rôle dirigeant dans la défense de la biosphère. Au sein de beaucoup de communautés indigènes elles jouent également un rôle central dans la défense des terres ancestrales.

Quelques alternatives

 Baisse de la consommation d’énergie par l’arrêt des productions qui gaspillent, dont l’industrie de l’armement, l’industrie nucléaire, la publicité, l’expansion du transport aérien ;

 Réduction des gaz à effet de serre par les pays pollueurs ;

 Relocalisation de la production, y compris de l’agriculture ;

 Arrêt de l’utilisation de ressources énergétiques dangereuses et expansion des énergies renouvelables ;

 Transports publics de bonne qualité et gratuits ;

 Reboisement, que chacune de nous se donne le devoir de planter les arbres ;

 Un bon système de gestion et de traitement des déchets de cuisine en séparant les déchets périssables de déchets non périssables qui doivent être reconditionnés ;

 Développer des projets de stockage du CO2 ;

 Payement de taxes sur le climat par les pays pollueurs ;

 Payement de taxe carbone par les pays pollueurs ;

 Utilisation de l’énergie solaire ;

Payement des frais Climat aux pays qui jouent un rôle important dans la régulation du climat, aux pays comme la RDC, notre pays, disposant de forêts qui capturent une quantité importante de gaz carbonique ou CO2.

Unissons-nous autour de la femme rurale en éveillant sa conscience, en la sensibilisant sur les fangeux qui la guettent en rapport avec les changements climatiques.

Développons à notre manière le reboisement en plantant les arbres, gérer les déchets en plastique, les sachets. Obligeons nos États à fermer des entreprises de production des sachets où à créer les mécanismes de gestions des sachets et plastiques pour arrêter de détruire notre terre et réglementer notre climat.

Exigeons la justice climatique.

Ensemble et unis nous pouvons.

IV) Marche populaire de clôture et remise de la Déclaration finale du Forum

Après la cérémonie de clôture des travaux, une marche populaire est partie du site du Forum jusqu’à la sous-préfecture de Ouélessébougou pour remettre la déclaration finale du forum au sous-préfet de la localité.

Dans son allocution, le Président de la Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement a remercié les populations, les autorités politiques, administratives et coutumières sans oublié l’ensemble des participants.

Il a souhaité que les échanges des deux jours puissent contribuer à des changements dans nos pays au bénéfice de nos populations. Le rôle et la responsabilité dans la veille citoyenne de la Société civile a été rappelé.

Il n’a pas manqué de saluer les partenaires sans lesquels Ouélessébougou 2017 n’aurait pas vécu et les a exhortés de continuer à soutenir les initiatives locales comme le Forum des Peuples qui est un espace alternatif de convergence des mouvements populaires.

Déclaration finale du Forum

A consulter sur le lien : http://www.cadtm.org/Declaration-des-Mouvements-Sociaux

Notes

|1| http://www.agenceecofin.com/gestion-publique/1412-43209-depuisplus-de-20-ans-l-afrique-distribue-78-milliards-par-annee-au-reste-au-monde?utm_source=newsletter_5722&utm_medium=email&utm_campaign=ecofin-finance-15-12-2016

|2| Agence Ecofin

|3| Dans le cadre de la construction du 2e pont sur le Wouri, la meilleure offre de service venait de Chine, mais la France s’était arrangée pour que les travaux reviennent à une entreprise française. Le coût total des travaux pour les opérateurs chinois s’élevait à 65 milliards de Francs CFA, et l’ouvrage ne devait pas déboucher sur un cul-de-sac, comme c’est le cas aujourd’hui avec le pool constitué de Sogea-Satom (groupe Vinci), Lavigne Chevron, Eiffage, Greisch et Soletanche Bachi. Au final, c’est le consortium français qui avait finalement été retenu malgré son offre de 120 milliards, deux fois plus chère que celle proposée par les chinois.

|4| http://www.cadtm.org/Les-effets-du-changement

|5| http://www.adaptationlearning.net/sites/default/files/resource-files/winds_of_change_malawi_2.pdf

Omar Aziki

Militant CADTM

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