Instituée en novembre 2002, la Journée nationale des patriotes vise à « souligner l’importance de la lutte des patriotes de 1837-1838 pour la reconnaissance de leur nation, pour sa liberté politique et pour l’établissement d’un gouvernement démocratique ».
L’occasion nous est aujourd’hui donnée de commémorer les événements de mai 1837 et de mettre en évidence le point de départ des assemblées publiques organisées par des citoyens patriotes à travers le Bas-Canada de mai à novembre 1837 en réponse à l’adoption par la Chambre des communes britannique de plusieurs résolutions du Secrétaire d’État à l’Intérieur Lord John Russell.
Parmi ces résolutions, celles de ne pas recommander que le Conseil législatif de la province du Bas-Canada devienne électif et le maintien de la tenue des livres par ce même conseil qui ne rendait de compte à personne. À l’encontre des revendications patriotes.
Cette Rébellion des Patriotes qui a été précédée d’un demi-siècle de luttes politiques menées contre l’autoritarisme, l’intransigeance et la corruption du pouvoir colonial, aboutira en 1838 à la dissolution du Conseil législatif institué par l’Acte constitutionnel de 1791 dont les membres étaient nommés par le Gouverneur de façon non démocratique.
Les événements entourant la crise politique et militaire de 1837-1838 ont montré la détermination des Patriotes pour réclamer plus de démocratie, de liberté politique et la reconnaissance de la nation francophone au Canada de l’époque. Ils constituent l’acte de naissance du Québec contemporain.
Le mouvement des Patriotes représente un modèle d’engagement et de luttes contre le régime colonialiste britannique. Lorsque nous restituons ces combats dans le contexte du 21ème siècle, nous comprenons que l’avènement d’un pays indépendant doit se faire par la persévérance de personnes convaincues du bien-fondé de leurs revendications.
Face à l’offensive de l’armée britannique et la proclamation de la loi martiale, de nombreux rebelles, dont Louis-Joseph Papineau, ont dû s’enfuir aux États-Unis. Des centaines ont été arrêtés, plusieurs ont été déportés en Australie, d’autres furent pendus à la prison du Pied-duCourant à Montréal.
L’ampleur des représailles, après la Rébellion et l’Insurrection, touche également les femmes et les familles. Elles ont été cruelles et disproportionnées : viols, vols, pillages et incendies des biens appartenant à des citoyens qui n’avaient rien eu à voir avec les événements, emprisonnements injustifiés, procès des accusés dans une langue qu’ils ne comprenaient pas, pendaisons sadiques…
De 1837 à 1839, ce sont des années d’angoisse, de deuil, de dévastation, de pauvreté, de misère et de ruptures dans les familles des Bas et Haut Canada. Ce sont des femmes qui, à leur manière, ont appuyé des idées de libération, des femmes dont la foi et l’espérance les ont ensuite amenées à secourir des hommes qui avaient lutté, de corps et d’esprit.
Ce 20 mai 2019, rappelons à notre mémoire les vies perdues, les familles décimées, les droits bafoués. Mais soulignons également le fait que ces batailles aient pu allumer la flamme pour la création d’une société indépendante, démocratique et solidaire.
La détermination et le courage des Patriotes sont porteurs d’exemples concrets pour tous ceux et celles qui militent pour une plus grande justice sociale et l’autodétermination des Québécois et Québécoises de toutes origines.
Québec solidaire - Capitale Nationale (QS-CN)
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