Les organisations féministes du Québec ont entrepris une campagne de 12 jours qui culminera le 6 décembre, Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Le thème de la campagne est « Les femmes sont toujours victimes de violence parce qu’elles sont des femmes. Nier les inégalités met les femmes en danger ! »
« Les femmes sont encore, et de loin, celles qui subissent le plus de violences conjugales graves et de crimes sexuels. Pour enrayer ce fléau, il faut accepter de voir cette réalité en face et agir collectivement en conséquence par des mesures spécifiques », lance Mme David. La députée de Gouin souligne qu’au Québec, plus de 95 % des victimes de séquestration, d’enlèvement et d’homicide conjugal sont des femmes. 80 % des victimes d’infractions commises dans un contexte conjugal et rapportées aux forces policières sont aussi des femmes. 95 % des personnes exploitées sexuellement sont des femmes et des filles.
« Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Le Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale a besoin de renforts tant sur le plan des mesures que du soutien financier aux groupes qui œuvrent avec ces femmes victimes de violence », ajoute Françoise David.
Une situation alarmante
De 2008 à 2012, le taux d’infractions dans un contexte conjugal a augmenté de 10 % alors que le taux d’infractions contre la personne a diminué de 5 % pendant la même période. Depuis dix ans, les agressions sexuelles commises dans l’ensemble de la société augmentent : le taux d’infractions est passé de 5,0 par 100 000 habitants en 2003 à 6,8 en 2012. Dans la plupart des cas les violences envers les femmes sont perpétrées par des hommes qu’elles connaissent. « Il faut malheureusement ajouter que dans le contexte chargé de l’automne 2013, nous avons vu des femmes, portant le voile, subir des attaques verbales entachées de mépris de la part d’autres femmes et hommes. Les mots peuvent faire aussi mal que les gestes », rappelle la députée de Gouin.