Les conditions de travail se dégradent de plus en plus au CSSS Champlain-Charles-Le Moyne et les représentants syndicaux lancent un cri d’alarme. Un macaron affichant « Votre efficience, Notre souffrance » est porté par les professionnelles en soins durant les heures de travail. « Cette phrase exprime très clairement comment se sentent les salariées. On est rendu au point de rupture. L’employeur ne remplace pas les absences dans un contexte de surcharge de travail sous prétexte de l’efficience et de la performance. Alors qu’il y a eu environ 114 000 heures travaillées en temps supplémentaire annuellement au cours des 3 dernières années, l’employeur veut couper 68 000 heures par année. On ne peut pas travailler dans ces conditions. On se moque de nous. » déclare Sylvie Le Gal.
Certaines unités comme l’unité coronarienne, l’unité de gériatrie et de soins palliatifs, et l’unité de réadaptation fonctionnelle et intensive(URFI) de l’Hôpital Charles-LeMoyne ou celle du suivi à domicile post-natal sont particulièrement touchées parce que l’employeur a décidé de ne pas remplacer les absences, de ne pas ajouter de personnel lorsque requis ou de couper dans les budgets. « Les professionnelles en soins sont inquiètes car elles ne peuvent plus assurer la surveillance adéquate des patients et les visites à domicile dans le cadre du suivi post natal ne sont pas toutes faites. C’est très problématique car au-delà de nos conditions de travail c’est la qualité des soins et la sécurité des patients qui sont compromises. » ajoute Sylvie Le Gal.
Parallèlement à cette situation qui se dégrade, la négociation de la convention collective locale n’aboutit pas. Après vingt-six rencontres depuis avril 2013, des propositions patronales livrées au compte-gouttes et essentiellement axées sur la mobilité et la flexibilité des ressources humaines, la partie syndicale a rompu les négociations. « La loi donne deux années aux parties pour s’entendre. L’employeur a entamé les négociations seulement en avril dernier alors que l’échéancier pour conclure une entente est le 25 novembre 2013. Ce n’est pas de bon augure pour le CSSS qui a peine à retenir ses salariées. Pour 2012-2013, on compte 154 arrivées pour 146 départs et juste pour le mois d’août, 18 départs pour 3 embauches. Inutile de rappeler que les conditions de travail sont directement liées à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre » affirme Michel Mailhot, 6e vice-président de la FIQ