Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

La CSQ en 2025 - Le changement en éducation passe par une grande réflexion collective

MONTRÉAL, le 6 janv. 2025 - Les Québécoises et les Québécois veulent du changement en éducation et près de 70 % estiment qu’une grande réflexion collective pour développer une vision claire et un plan à long terme pour le réseau s’impose. C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage Léger mené pour le compte de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

« Le constat qui se dégage de ce sondage, c’est que le portrait du réseau d’éducation, dans l’esprit des Québécoises et des Québécois, n’est pas reluisant. Cela étant dit, ils estiment très majoritairement que l’éducation doit être une priorité. Et quand on leur donne l’occasion de rêver, leurs aspirations concordent avec celles du personnel du réseau. Ce n’est pas sorcier : il y a des problèmes de fond en éducation et il faut prendre le temps de s’y pencher, en incluant tous les partenaires du réseau. Il nous faut une vision à long terme et un plan structurant », a fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras, en conférence de presse aujourd’hui.

« Le sondage confirme la perception négative qu’ont les Québécoises et les Québécois du réseau d’éducation. Le statu quo ne sert personne. D’ailleurs, la gestion en fonction de la prochaine rentrée scolaire, c’est aussi un élément qui se dégage de ce coup de sonde. Il faut rebâtir la confiance. La bonne nouvelle, c’est que c’est possible. Il ne manque que la volonté politique. »

Faits saillants

Quand on demande aux répondants d’évaluer le niveau de changement souhaité en ce qui concerne le réseau d’éducation, 68 % sont d’avis qu’on doit faire une grande réflexion et apporter de grands changements.

Quand on sonde leur opinion sur le système d’éducation actuel, il en ressort notamment que :

 63 % estiment que les services ne sont pas appropriés ou suffisants ;

 49 % estiment que les jeunes ne bénéficient pas d’un climat sain et sécuritaire ;

 50 % ne trouvent pas que les jeunes ont un accès juste et équitable aux différents programmes et aux services éducatifs.

Quand on sonde leur opinion sur l’avenir de l’éducation au Québec, il en ressort notamment que :

 90 % sont d’accord avec le fait que l’éducation est ce qu’il y a de plus important ;

 90 % sont d’accord avec le fait que le Québec a besoin d’une vision claire et à long terme pour le réseau ;

 86 % sont en accord avec le fait qu’il faille penser l’éducation de façon intégrée, de la petite enfance à l’enseignement supérieur ;

 74 % estiment qu’il se fait beaucoup de planification à court terme, sans penser aux effets à long terme ;

 72 % sont d’accord avec le fait que la mixité scolaire et sociale constitue un atout pour le réseau d’éducation.

Le sondage a été mené du 6 au 8 décembre 2024 auprès de 1 011 répondantes et répondants.

Tout le monde à la table !

En janvier dernier, la CSQ avait entamé l’année 2024 en insistant sur le fait que les enjeux qui secouent le réseau d’éducation se situent au-delà des seules conventions collectives, des structures et de l’administration. Ils résident dans les fondements et dans la mission même de l’éducation.

La perception négative des répondants envers le réseau d’éducation n’est pas une critique dirigée à l’endroit du personnel. Ils évoquent plutôt le manque de soutien, les structures, les infrastructures, le système.

« C’est plutôt une question de confiance. Et c’est préoccupant. Les enjeux qui ponctuent l’actualité toutes les semaines sont les symptômes de cette absence de vision et de plan structurant. Il faut se parler d’égalité des chances, des inégalités d’accès, des élèves avec des besoins particuliers, des enjeux de littératie, de la violence, de la place du religieux, etc. À la CSQ, nous n’avons pas la prétention d’avoir toutes les solutions, mais on en a. Et on souhaite entendre celles des autres et leur point de vue - celui des directions d’établissements, des parents, des universitaires et des experts, du gouvernement. C’est ça, le dialogue social ! Et actuellement, il n’y a aucun espace pour le faire. À la CSQ, nous pensons que c’est ce qui fait qu’on tourne en rond. Et visiblement, la population est plutôt d’accord avec nous là-dessus ! », d’insister Éric Gingras.

Au cours des prochains mois, la Centrale développera une plateforme de travail, identifiant des enjeux et proposant des pistes de solutions basées sur ce que vit le personnel au quotidien, ce qu’il constate, expérimente et espère. « À la CSQ, on se met en action et on fait le pari que le mouvement attire le mouvement. C’est ce que les membres veulent d’ailleurs : proposer, contribuer, agir. Et après ça, qu’on vienne dire que les organisations syndicales n’ont jamais un discours positif ! En tout cas, nous, on prend les devants ! »

Perspectives CSQ 2025

Différents enjeux occuperont également la CSQ au cours de l’année qui vient. Pensons notamment aux conséquences du gel de recrutement imposé en éducation, au collégial et en santé. Rappelons brièvement à cet effet que la CSQ et quatre de ses fédérations ont déposé conjointement une plainte d’entrave au Tribunal administratif du travail à l’endroit du gouvernement. Une audience doit avoir lieu au printemps.

La Centrale surveillera également ce qui se passe du côté des classes de francisation, préoccupée, d’une part, par le sort du personnel enseignant dont le poste a été cavalièrement affecté. Mais c’est aussi le schéma de couverture et la disponibilité des services de francisation à travers le Québec qui préoccupent la Centrale. La langue est un vecteur d’intégration. Apprendre le français pour s’intégrer dans nos communautés et y travailler est une composante essentielle à la vitalité sociale et économique du Québec.

Il va sans dire que la CSQ attend également les détails du projet de loi annoncé par la présidente du Conseil du trésor visant à réformer le régime de négociation des secteurs public et parapublic.

« Pour le moment, rappelons que nous avons surtout beaucoup de questions et que nous souhaitons que les parties soient consultées. Est-ce que le régime peut être modernisé ? Oui, évidemment. Est-ce que ça peut se faire unilatéralement par un gouvernement qui, mécontent du résultat de la dernière négociation, cherche surtout à changer les règles ? Non. Nous verrons pour la suite. »

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