Germain Dallaire
À l’avant, 7 ou 8 hauts fonctionnaires des ministères (industrie, environnement, transports). Dans le coin gauche, l’animateur (employé de la firme National) debout devant un lutrin. À sa droite, tout le long de la salle jusqu’en arrière, une rangée de tables en long avec derrière une bonne quinzaine de représentants de la Ville (conseillers et employés). Au côté de l’animateur en tête de liste, le maire Yves Lessard à qui il ne manquait qu’une couronne et dont le passé syndical était décidément bien loin. Tous ces gens, tels des notables d’un rang supérieur, étaient installés dans des chaises basculantes confortables bien espacées qui contrastaient avec les chaises droites en rang d’oignon réservées à la centaine de spectateurs présents. On aurait dit des spectateurs VIP ou encore un juré assistant à un procès. Globalement donc, une trentaine « d’officiels » par rapport à une centaine de spectateurs. Le moins qu’on puisse dire était que l’encadrement et le protocole étaient bien assurés.
La rencontre s’est déroulée en deux temps : présentation du projet par les hauts fonctionnaires suivie des questions et interventions de la salle. Le ton a été donné dès le départ avec la formation d’une longue file derrière le micro. La rencontre s’est terminée vers 11 hres 30 soit 1 hre 30 de plus que prévu. Très, très majoritairement, les citoyen(ne)s ont exprimé inquiétudes et scepticisme. Sans surprise, les hauts fonctionnaires ont joué leur rôle de gardien de but. À les écouter, tout est sous contrôle et suit le cours normal des choses. Ce qui est supposément le plus important projet industriel du Québec est quasiment banal. Confortés dans leur statut d’experts, ils se sont même permis des faussetés. Le représentant du ministère de l’industrie à affirmé que Northvolt paierait le tarif L pour son électricité. Peut-être n’était-t-il pas au courant du programme de réduction de 20% qui a connu un engouement important à la fin de 2023… Celui de l’environnement a affirmé que Northvolt paierait les aménagements futurs compensant la perte de milieu humide. C’est oublier bien vite que cette compagnie bénéficie d’une subvention publique de 7 milliards$.
Les spectateurs présents n’étaient pas d’humeur à se laisser mettre en boîte. L’animateur de National a bien tenté d’encadrer les choses mais a dû rapidement baisser les bras. Au final donc, le spectacle lamentable d’une réunion de propagande où on a vu des hauts fonctionnaires et des cadres municipaux à la botte d’une firme étrangère vivant de notre argent. Au final, une population se posant de sérieuses questions tout en restant poli mais qui ne montre aucun signe d’apaisement. Le peuple québécois est bien bon et bien patient.
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