« Le Plan Nord était très clair : le gouvernement s’engageait à mettre à l’abri 50 % du territoire au nord du 49e parallèle. Dans les faits, ce sera seulement 12 % qui seront mis à l’abri de l’activité industrielle, sous forme d’aires protégées reconnues. Sur tout le reste du territoire, l’exploration minière et même la foresterie industrielle seront permises. On est bien loin de l’engagement initial ! », soutient Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
En effet, au-delà de ces 12 % d’aires protégées, 38 % du territoire du Plan Nord seront des « réserves de terres du capital nature ». Ce nouveau statut donne l’impression d’une réelle conservation du territoire, mais permettra l’exploitation forestière et, ultimement, minière.
« Comment le gouvernement pourra-t-il s’assurer que ces activités ne nuisent pas à la biodiversité dans ces zones « mises à l’abri » ? C’est ce que nous voulons savoir ! Étant donné que les réserves ont pour objectif la protection de l’environnement, il est inconcevable d’imaginer qu’il sera possible de claimer ces territoires, d’y renouveler indéfiniment des titres miniers et d’y exploiter la forêt comme partout ailleurs sur le territoire », affirme Patrick Nadeau.
Pire encore, nous craignons que la partie nordique de la forêt boréale, actuellement inaccessible à l’industrie forestière, puisse éventuellement être exploitée. « Il faut y penser à deux fois avant d’ouvrir les vieilles forêts de ce territoire à la foresterie. Elles sont le dernier refuge du caribou forestier, et il faut au moins 120 ans avant qu’elles ne repoussent ! », poursuit Christian Simard.
Des revendications pour ne pas perdre le nord !
Nature Québec et la SNAP Québec, leurs membres et sympathisants, sont intervenus lors des consultations publiques pour insister sur des points importants devant se retrouver dans le futur projet de loi. Cette loi doit :
– Empêcher toute forme d’activité industrielle dans les territoires à conserver (50 % du Plan Nord).
– Identifier et protéger les territoires importants avant de déclencher des projets industriels.
– Créer des vraies aires protégées sur 20 % du territoire du Plan Nord, d’ici 2020.
– Planifier le plus rapidement possible la conservation d’écosystèmes importants et un développement respectueux de l’intégrité écologique du territoire.
– Reconnaître l’implication des Premières Nations, des Inuits et des communautés nordiques non autochtones dans l’identification et la gestion des territoires à protéger.
– Maintenir l’intégrité écologique de la forêt boréale non-commerciale et compléter le réseau d’aires protégées dans la forêt boréale commerciale.
« Nous menons présentement une campagne pour informer les gens et susciter un réel intérêt pour la conservation du Nord. Il ne reste que quelques jours pour se faire entendre ! Le 12 octobre prochain, la période de consultation se termine. Nous invitons donc tous les Québécois intéressés à en apprendre davantage sur nos revendications, à visiter le site www.neperdonspaslenord.org », de conclure Patrick Nadeau.