« L’idée d’une charte axée sur les « valeurs québécoises » a pour effet d’accorder au groupe majoritaire le pouvoir d’accorder des privilèges aux autres groupes, alors qu’un État laïque vise plutôt à garantir les droits et libertés de tous et toutes. Cette logique, faisant des droits des un-e-s, des privilèges pour les « autres », est inacceptable » affirme Dominique Peschard, président de la LDL.
« En assujettissant les droits à des valeurs dites communes, on favorise la discrimination, la stigmatisation et l’exclusion » poursuit Nicole Filion, coordonnatrice de la LDL. L’organisation déplore d’ailleurs que le gouvernement n’ait pas tenu compte des nombreuses mises en garde qui lui ont été adressées depuis qu’il a déposé son projet de charte en septembre. La LDL rappelle que les dangers d’une telle logique sont réels, comme le montre la hausse des cas de discrimination et de réactions islamophobes et racistes au cours des derniers mois. L’adoption d’un tel projet aurait aussi des conséquences majeures pour le droit à l’égalité des femmes et pour la liberté de conscience et de religion, comme l’expliquait la LDL dans son communiqué de septembre.
« Plusieurs dispositions du projet de loi risquent d’entraîner des conséquences très graves en matière de droits humains. Nous procéderons à une analyse approfondie du projet de loi au cours des prochaines semaines et entendons participer aux consultations » conclut Nicole Filion.