« L’actuelle politique pharmaceutique industrielle du Québec est un échec, explique M. Khadir. Elle nous coûte une fortune en avantages aux compagnies pharmaceutiques et ne permet pas de contrôler l’explosion des coûts des médicaments. Il est possible de faire beaucoup mieux avec un peu de courage politique ».
Rappelons que 19,6% des dépenses en santé sont consacrées au médicament au Québec alors que la moyenne canadienne est de 16,2%. Il en coûte annuellement 1 027 $ par personne au Québec, comparativement à 701 $ en Colombie-Britannique et une moyenne de 912$ dans le reste du Canada.
Les avantages consentis au Québec à l’industrie pharmaceutique représentent entre 680 M$ et 1 900 M$, selon les juridictions auxquelles nous nous comparons.
Une nouvelle politique pharmaceutique pour le Québec
Depuis plusieurs années, de nombreux organismes comme l’Union des consommateurs réclament une assurance médicament universelle entièrement publique. Le Dr Paul Saba de la Coalition des médecins pour la justice sociale propose de se doter d’une société comme le PharmaC en Nouvelle-Zélande afin de réduire le coût des médicaments. La Coalition solidarité santé souhaite que cette assurance médicament universelle s’accompagne d’une politique publique du médicament cohérente.
Québec solidaire propose donc aujourd’hui de corriger l’approche du Québec en matière pharmaceutique et de façonner ses propres outils pour s’affranchir de sa dépendance aux multinationales dans le domaine du médicament.
Pour Québec solidaire, le Québec doit s’inspirer des meilleures pratiques publiques dans des juridictions comparables (Ontario, Colombie-Britanique, Nouvelle-Zélande). L’objectif consiste à mettre en place une nouvelle politique pharmaceutique qui repose sur deux piliers : un régime universel d’assurance- médicaments et une société publique, Pharma-Québec, dotée d’un mandat triple, à la fois comme pôle d’achat, de production et de recherche dans le domaine du médicament.
« En regroupant le pouvoir d’achat de l’ensemble des Québécoises et Québécois, notre projet permettra de mettre fin à la spirale inflationniste des médicaments, fait valoir le député de Mercier. Les finances publiques gagneront 2 milliards de marge de manœuvre. De plus, une baisse des primes est à prévoir pour les nouveaux adhérents qui passeraient au nouveau régime public. C’est une proposition gagnant-gagnant pour les contribuables du Québec ».
Des appuis
Le dépôt du projet de loi et d’un document de consultation n’est que le début pour Québec solidaire qui compte mettre cette proposition au débat du public et pour susciter la réaction des organisations de la société civile qui se préoccupent de l’accessibilité aux médicaments, leur coût ainsi que la seine gestion des deniers publics. L’objectif est de mobiliser les acteurs sociaux autour de cette proposition pour faire de Pharma-Québec et un régime public universel des propositions incontournables dans le débat politique.