« L’ancien gouvernement conservateur s’est empressé de conclure une entente avant les élections nationales. Nous avons maintenant une chance d’examiner les concessions qu’il a faites pour y parvenir », a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor.
« Le nouveau gouvernement doit s’engager à régler toute erreur que recèle le texte du PTP compte tenu de l’empressement de l’ancien gouvernement à conclure l’accord. »
Selon M. Dias, le gouvernement fédéral doit prendre le temps d’examiner le document en entier avant de décider s’il l’appuie ou non. Il a ajouté qu’Unifor examinera également l’entente afin de savoir quels points ont été négociés. Cela prendra des semaines pour examiner le PTP lui-même, les nombreuses annexes techniques et les divers accords bilatéraux afin de déterminer les dispositions particulières de l’entente qui n’ont pas été rendues publiques avant les élections.
« La grande question est de savoir ce que les Conservateurs ont laissé tomber pour conclure cette entente à la hâte », a affirmé M. Dias.
« Compte tenu de ce que nous savons déjà, il y a lieu de s’inquiéter des dispositions concernant le secteur automobile, le secteur manufacturier, les lois sur les brevets touchant le secteur de l’édition et les médicaments d’ordonnance, ainsi que des répercussions sur les exploitants de ferme laitière et la gestion de l’offre. »
Selon les calculs de Jim Stanford, économiste d’Unifor, les règles affaiblies relatives au contenu régional dans le PTP menaceront finalement 20 000 emplois bien rémunérés dans le secteur automobile uniquement au Canada.
L’entente éliminera les droits de douanes de 6,1 % perçus par le Canada sur les importations de véhicules en provenance de l’Asie sur une période d’à peine cinq ans (soit beaucoup plus vite que l’élimination des droits dans d’autres pays du PTP), en plus d’affaiblir de façon dramatique les règles relatives au contenu régional des voitures et des pièces.
« Aux termes du PTP, les véhicules et les pièces fabriqués majoritairement en Chine et dans d’autres pays non membres du PTP auraient un libre accès aux marchés nord-américains », a déclaré M. Stanford.
Le PTP remplace l’entente commerciale actuelle de l’ALENA parce qu’il réécrit les règles du commerce en Amérique du Nord.
« Nous ne sommes pas sûrs que l’ancien gouvernement conservateur a réfléchi à tout ça », a indiqué M. Dias. « Le nouveau gouvernement doit maintenant examiner l’entente objectivement en se basant sur les faits et en consultant les Canadiens afin de déterminer si elle contribue ou nuit à notre économie. »