« Les travailleuses et les travailleurs qui prennent soin de nos parents et de nos grands-parents sont traitées de façon injuste et inhumaine. Ces personnes, majoritairement des femmes, perçoivent des salaires qui sont très loin de reconnaître leur dévouement et la complexité de leur travail, en plus de les maintenir dans la pauvreté. Pourtant, elles continuent de prendre soin des personnes âgées, même ce matin, alors que nous manifestons en leur nom », a déclaré Daniel Boyer, président de la FTQ, en marge de la manifestation, immobile et silencieuse.
Le SQEES-298 (FTQ) annonce ainsi le lancement officiel de la campagne « Prendre soin de nous… c’est aussi pour vous ! » Tout est en place pour que les négociations à venir mènent à une amélioration notable des salaires offerts dans les résidences privées pour personnes âgées. Dans toutes les résidences qui participent à la campagne, les négociateurs exigeront rien de moins que 15 $/heure.
« À l’heure actuelle, les personnes qui travaillent auprès des aînés dans ces établissements gagnent environ 12,50 $/heure. Il est évident que ces salaires de misère ont un impact négatif sur les personnes âgées : roulement de personnel élevé, lacunes dans la formation, encadrement déficient et j’en passe. La réalité, c’est que tant que le personnel des résidences ne sera pas traité convenablement, la qualité de vie dans ces établissements ne pourra pas être améliorée », a ajouté Richard Belhumeur, président du SQEES-298 (FTQ).
La population pense que la situation a assez durée
Dans un sondage mené par la firme Léger Marketing, commandé par le SQEES-298 (FTQ), on apprend que 89 % de la population croit qu’un salaire de 12,50 $/heure pour de tels métiers est trop bas. 60 % des gens croient également que les administrateurs des résidences privées devraient prioritairement investir des sommes pour attirer et maintenir du personnel compétent.
« Ce sondage montre bien que la population pense comme nous : il est prioritaire de prendre soin des aînés et cela commence par le personnel qui s’occupe des soins de la vie quotidienne. D’ailleurs, le sondage révèle également que 51 % de la population ne fait peu ou pas confiance à ces établissements pour prendre soin des aînés. Les propriétaires de résidences ont donc une pente à remonter dans l’opinion publique… ces négociations représentent un excellent point de départ », a souligné Daniel Boyer.
Des exigences toujours plus grandes, mais les conditions ne suivent pas
Depuis quelques années, à la suite de scandales de mauvais traitement qui ont lourdement entaché la réputation de ces établissements, le gouvernement a adopté des règlements qui encadrent plus sévèrement leurs opérations.
Une formation beaucoup plus importante est exigée pour les personnes préposées aux bénéficiaires. On leur demande aussi d’administrer certains soins et médicaments, ce qui est impensable dans les établissements publics, car ce sont des tâches qui devraient être réservées au personnel infirmier.
Selon Richard Belhumeur, « c’est le sens commun : quand on augmente les exigences d’un emploi, les conditions de travail doivent suivre le même mouvement. Pourtant, les employeurs dans les résidences privées refusent de payer décemment leur personnel. Avec la campagne « Prendre soin de nous… c’est aussi pour vous ! », nous prenons les grands moyens. Nos gains serviront à augmenter les conditions de travail dans tout ce secteur, ce qui sera bénéfique pour toutes les personnes âgées hébergées dans les résidences privées. »
Prendre soin de nous… c’est aussi pour vous !
Le SQEES-298 (FTQ) est le plus grand syndicat au Québec dans le secteur des résidences privées pour personnes âgées. Au cours des dernières années, il a pris les moyens pour que la plupart des conventions collectives de ce secteur se terminent en même temps, à l’automne 2015.
Ainsi, quelques milliers de travailleuses et de travailleurs sont en mode négociation afin de renouveler leurs contrats de travail. C’est cette force du nombre qui permettra d’augmenter sensiblement les salaires de ce secteur d’emploi. Les employeurs qui voudront maintenir du personnel compétent devront s’assurer de le payer convenablement.
Résidence Élogia
La manifestation de ce matin se tient devant la résidence Élogia, qui appartient au Groupe Maurice, qui opère 19 résidences privées. Au cours des prochaines années, le Groupe compte investir 1 milliard de dollars pour la construction de 23 nouvelles résidences.
Les travailleuses et les travailleurs de la Résidence Élogia sont présentement en négociation pour une première convention collective. Leurs salaires varient entre 11,80 $/h et 13,14 $/h (préposé-e aux résidents).