En tout cas, l’occasion m’en a été offerte par l’activité de l’Université populaire de vendredi dernier au café l’artère : « Regard sur l’intersexe ».
La discussion qui a suivi a été fort éclairante, car il s’en trouve au nom de la
raison pour justifier les mutilations qu’ont pu subir, et subissent encore, les
personnes intersexes. Il faut rappeler ici que l’on a très souvent fait des
opérations chirurgicales pour transformer les personnes intersexes en fille (le plus fréquent) ou en garçon. On l’a fait avec ou sans l’accord des parents et, la plupart du temps, sans aucune consultation de l’enfant. Comprendre que le corps médical veut bien faire est une chose, mais penser que c’est « raison » en est une autre.
Forcer des gens à choisir d’être autre chose que ce qu’ils sont est une violence dont les conséquences sont incalculables. Plus grandes encore lorsqu’on décide à leur place et qu’on ne leur en parle même pas. Je proposerais d’être à l’écoute et d’accepter que nous n’avons pas à obliger nos camarades intersexes à entrer dans les petites cases « mâle » ou « femelle ».
On lira avec intérêt le communiqué du Second forum intersexe international de l’ILGA (International Gay and Lesbian Association), qui s’est tenu du 9 au 11 décembre 2012
à Stockholm.
Je terminerai par ces mêmes mots qu’en décembre 2007 : Et je manquerais à mon devoir d’enseignant si je confortais l’ignorance et les préjugés : "Inquiéter, tel est mon rôle. Le public préfère qu’on le rassure. Il en est dont c’est le métier, il n’en est que trop." (André Gide, Journal)
LAGACÉ Francis