Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 19 février 2019

Pour faire face, le premier impératif, la lutte !

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

La lutte aux changements climatiques est de plus en plus perçue comme une urgence, notamment dans le milieu de l’éducation et étudiant.e.s et professeur.e.s se met en branle en vue du 15 mars et la grève mondiale pour le climat. Le groupe «  La planète s’invite è l’université » en fait la démonstration par un écho à l’appel mondial. Des reportages tirés de Vice et touchant le milieu étudiant et enseignant montre l’ampleur de la mobilisation qui gagne le Québec alors qu’au niveau mondial, des manifestations se tiennent dans plusieurs pays d’Europe, notamment en France et en Belgique. Ce n’est qu’à cette échelle que l’on pourra contraindre les élites à poser les gestes nécessaires et mettre en place les mesures nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5º.
 
Le débat sur la laïcité se poursuit dans nos pages et dans la société québecoise. Des contributions de Benoit Renaud, de Pierre Mouterde, d’Yves Chartrand et d’un collectif de militant.e.s nous montrent le dynamisme des débats qui animent Québec solidaire et la gauche politique en général.
 
Le gouvernement Legault s’apprête à déposer son premier budget et déjà il prépare les esprits à peu d’espoir de virement de situation en matière de financement des services publics. Des groupes du milieu communautaire et des groupes de lutte pour les droits sociaux se font entendre pour forcer le gouvernement de la CAQ à réinvestir dans les services à la population, notamment en matière de santé, de logement et d’éducation.
 
Le 8 mars, journée internationale des femmes, approche à grands pas et la coalition régionale de la Marche mondiale des femmes de Québec nous invite à souligner l’événement avec une série d’activités. La déclaration souligne les attaques et reculs que subissent les femmes aujourd’hui et elles réclament des mesures de lutte à la pauvreté, de justice plus équitable pour les femmes victimes de violence et les femmes autochtones et un financement adéquat des groupes qui les représentent.
 
Normand Beaudet nous offre un panorama, un éco-système qui subit les pressions du développementisme avec tous les risques pour son intégrité que cela peut représenter pour la biodiversité de la région.

Sur la scène internationale

C’est sous le thème des luttes que nous voulons aborder la situation internationale.

Gilets jaunes D’abord avec les mobilisations des gilets jaunes en France. C’est l’aspect genré qui est ici mis en évidence. Femmes et Gilets jaunes : pour une transition sociale, féministe et écologique L’article précise deux éléments de la lutte des gilets jaunes : « Mais les femmes ont toujours été présentes dans les mouvements sociaux pour revendiquer leurs droits, lors de la Révolution française, la Commune, jusqu’à, plus récemment, la contestation contre les politiques d’austérité, les réformes des retraites ou les lois Travail. » et ensuite : « Leur présence a été invisibilisée » Les femmes sont d’autant plus mobilisées par les gilets jaunes que ce sont elles qui ont le plus subies le coup de la crise économiques. Leur précarité, le mi temps, les coupures sociales les ont appauvries. S’en suit un ensemble de revendications pour leur permettre d’améliorer leur sort. Un article rafraîchissant à lire.

Travailleuses du textile

Là aussi une lutte où les femmes sont majoritaires. Ce sont les travailleurs et travailleuses du textile au Bangla Desh. Répression antigrève : Plus de 10 000 licenciements dans le textile au Bangladesh

On se souvient du drame de Rhina Plaza où les ouvriers-ouvrières ont péri dans des usines en effondrement. Les luttes ont continué après ce drame. Les revendications de meilleures salaires et de santé sécurité au travail étaient priorisées et 50 000 personnes salariées se sont mobilisées. Mais le résultat de cette lutte pose bien des questions : « La grève n’a arraché qu’une augmentation dérisoire de 20 centimes par mois. Cela n’a pas empêché le patronat de se venger. À la reprise du travail, les employeurs avaient affiché devant les portes des ateliers les photos et les noms de 750 employés renvoyés. Depuis, la répression s’est accentuée dans les ateliers qui travaillent pour des donneurs d’ordre occidentaux comme H&M, Mango ou Puma. » Une vraie offensive crapuleuse et patronale.

Travailleurs du Rail au Mali

Autre lutte : celle-ci au Mali où des travailleurs du rail sont sans salaire depuis 10 mois. Cheminots maliens : combien de morts faudra-t-il ?

Évidemment les conséquences deviennent graves : « Depuis le début du mouvement, cinq cheminots sont morts. Des nouveaux-nés sont décédés, des épouses de cheminots sont décédées, faute de soins parce que les cheminots n’ont plus un sou. Plusieurs familles ont été expulsées de leur logement pour des loyers qu’elles ne peuvent pas payer faute de salaire, les enfants ne vont plus à l’école. D’autres cheminots en grève de la faim sont hospitalisés dans des états graves »

C’est suite à une privatisation du rail qui a échoué que cette lutte a fait sont apparition. La ligne Dakar Banako est essentielle entre le Mali et le Sénégal. Son abandon a eu des conséquence sur la population en général. Mais depuis, il y eu engagement entre les deux pays : « Les Etats du Mali et du Sénégal informent que toutes les dispositions nécessaires sont prises pour assurer la continuité des activités sur la ligne ferroviaire Dakar-Bamako. De même, les mesures adéquates ont été prises pour préserver les emplois des travailleurs et payer régulièrement les salaires pendant toute la phase transitoire. » Mais cet engagement n’est pas respecté par le Mali. Il faut donc : « réclamer leurs salaires impayés depuis dix mois, et pour cela doivent mettre leur vie en jeu ! La reprise pleine et entière du trafic ferroviaire sur la ligne Dakar/Bamako est aussi une nécessité ! »

Los Angeles et les enseignants et enseignantes

On ne peut passer à côté de cette importante mobilisation dans un pays qui en connaît peu ; les État-Unis. Los Angeles 2019 : la révolte des lycées.
La grève a duré du 14 au 22 janvier et touché 30 000 enseignants-enseignantes venant de 900 campus avec une mobilisation de 80% des membres. En plus d’obtenir la solidarité du personnel des établissement, des parents et des membres des communautés locales. Le résultat est stupéfiant : « pour finalement faire plier l’administration : 6 % d’augmentation de salaire, quatre élèves de moins par classe, une infirmière à temps plein dans chaque école, des programmes sociaux pour les enfants les plus défavorisés… »

Mais cette lutte ne visait pas seulement des augmentation salariale, il y avait toute une dimension privatisation de l’éducation en jeu : « La Nouvelle Orléans a perdu toutes ses écoles publiques après Katrina. Maintenant, ils essaient d’étendre cette privatisation à tout le pays. » Et de continuer : « Les charter schools sont vendues comme une faveur faite aux élèves sous prétexte qu’on leur propose plus d’options de spécialité, mais la vérité, c’est qu’elles ne font qu’aggraver la discrimination » L’article se poursuit en rapportant des témoignages collectés sur les piquets de grève. En conclusion l’auteure mentionne l’importance de cette lutte : « Ils ont gagné un accord, mais créé bien plus que ça : un moment d’universalité qui s’insurge, par le bas, et l’aperçu d’un monde où les biens publics comme l’éducation sont accessibles à tous et toutes. »

Comme dernier article, nous vous proposons en fait un vidéo de femmes en Tanzanie Tanzanie – vivre sans les hommes – maison des femmes
D’abord deux statistiques chocs : « En Tanzanie, 70 % de la population est entièrement dépendante de la terre pour pouvoir survivre. » « dans un pays où 78 % des femmes ont été abusées sexuellement, physiquement ou psychologiquement par leur mari » La solution trouvé par les femmes ? Se marier entre femmes pour conserver la terre et avoir la paix. Un petit bijou à voir.

Bonne lecture.

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