« Le Plan d’action contient quelques mesures intéressantes », reconnait la députée. Le développement en 2015 de 500 unités de logement social pour les personnes sans-abri, du financement pour les Centres d’amitié autochtones afin de prévenir l’itinérance de cette population, des mesures spécifiques pour les jeunes de la rue, etc. « Cependant, le Plan n’accorde pas beaucoup d’attention ni au phénomène de l’itinérance chez les personnes aînées, qui constituent 57,3% des personnes qui fréquentent les refuges à Montréal, ni à la spécificité de l’itinérance chez les femmes », continue Mme Massé. « On aborde encore moins la question des causes structurelles de l’itinérance, comme les revenus des ménages. Quand de plus en plus de familles de la classe moyenne fréquentent les banques alimentaires, il y a des questions à se poser ».
Or, avec la révision des programmes en cours, tout cela est menacé. On ne sait pas encore quels seront les impacts des mesures d’austérité annoncées, mais on peut se douter que cela ne fera pas diminuer le nombre d’itinérant.e.s, bien au contraire. « D’un côté, le gouvernement coupe partout et impose un régime minceur aux dépenses sociales de l’État et par le fait même, aux populations moins fortunées, et de l’autre, annonce des investissements en itinérance qui ne vont pas au-delà de 2015. La Maison du Père, un centre d’hébergement de mon comté, est à pleine capacité tous les jours. Cela ne risque pas de changer si ça continue comme ça », déclare la députée.
« Le gouvernement a fait le choix idéologique d’appauvrir les personnes à faible revenu en haussant les taxes, les tarifs et en coupant dans les services publics. C’est en investissant à long terme dans les programmes sociaux et en haussant le salaire minimum, par exemple, qu’on peut concrètement travailler à enrayer et prévenir l’itinérance au Québec. Ce que prône Québec solidaire depuis sa fondation », termine Mme Massé.