Depuis quelques semaines, les médias québécois sont inondés par les affirmations surprenantes d’un humain. Philippe affirme son intention d’empêcher la destruction d’une partie du territoire québécois par les pétrolières, avides de bénéfices et chancelantes au bord du précipice d’une industrie malmenée. Mais Philippe est aussi visionnaire, il souhaite aider les Québécois à équiper leur domicile de panneaux solaires afin qu’ils soient plus autonomes en énergie [1] [1]. On jurerait qu’il a lu un mémoire déposé en 2013 à la commission sur les enjeux énergétiques du Québec [2] [2] !
Jusqu’ici, Philippe était inconnu. On le considérait comme le premier ministre Couillard. Un politicien aussi déformé que les autres par la cupidité maladive du développement économique, par l’austérité néfaste des pressions fiscales, par la corruption idéologique des lignes de parti, par la culture de l’arbitraire politique avec ses processus décisionnels approximatifs et par les contraintes de législations erronées déconnectées de la réalité.
Mais avant de partir pour Paris à la COP21, monsieur Couillard a rencontré notre « Cousteau » québécois, le biologiste Jean Lemire, qui a arpenté plusieurs fois la seule planète où nous pouvons vivre, afin d’observer et de documenter les effets des changements climatiques et des activités industrielles sur la biodiversité et l’environnement. Il suffit de quelques minutes en présence du scientifique pour devenir convaincu.
Une fois à Paris, Philippe a rencontré Hubert Reeves, notre astrophysicien de renommée mondiale. Lui aussi observe la dégradation de la planète depuis des décennies. Philippe s’est aussi entretenu avec Al Gore, un autre humain profondément conscient de ce que l’espèce risque de subir si elle ne change pas radicalement ses stratégies comportementales.
Rendu à ce point, aucune idéologie, aucune politique, aucune législation, aucun contrat ne tient plus la route. C’est la science des faits qui parle et démasque les armures décorées de mensonges et d’incohérences des politiciens.
Les politiciens n’obtiendront jamais ma confiance. Mais pendant quelques instants, un homme a osé laisser tomber son déguisement sur la place publique. Philippe a exprimé la réalité que tous doivent savoir. L’économie carbonée, qui est en train de détruire notre planète, ne sauvera pas l’espèce humaine de l’extinction. Il va falloir arrêter tout ça et faire autrement, comme le documente Naomi Klein dans son récent livre [3] [3] : tout doit changer !
Et même s’il fallait payer 200 millions pour nous débarrasser des pétrolières, ce serait bien peu cher payé comparé aux milliards que nous coûteront la restauration de l’environnement et les conséquences des changements climatiques [4].
Vous avez tout mon respect Philippe. Mais ne laissez pas revenir le premier ministre Couillard...
Stéphane Brousseau – Directeur de recherche
B. Sc. Géologie
Chercheur en Anthropocène
IRASD – Institut de recherche en architecture de société durable
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IRASD.SSARI@gmail.com