Édition du 17 décembre 2024

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Planète

Personne ne nous sauvera (sauf nous mêmes)

Le rapport 2018 du Groupe international d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) nous donne 12 ans pour réduire de moitié les émissions mondiales de CO2.

Article tirés de NPA 29

Les conséquences de la catastrophe environnementale actuelle sont évidentes depuis un certain temps, en particulier dans certaines régions du sud, mais le rapport du GIEC est un catalyseur pour des mouvements comme Extinction Rebellion et School Strikes for Climate.

Presque un an après la publication du rapport, il faut se poser la question suivante : qu’ont fait les gouvernements du monde pour faire face à la catastrophe imminente à laquelle nous sommes confronté-e-s ? Quelles mesures drastiques ont été prises ?

Et la réponse est : absolument rien.

Aucun des grands pays industrialisés n’est près d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions. Au contraire, les émissions mondiales augmentent au lieu de diminuer. Alors que des millions de citoyens du monde entier ont manifesté et exigent des mesures, les dirigeants du monde n’ont rien fait qui puisse même atténuer légèrement la catastrophe.

Deux types de stratégies distinctes ont été prises pour gérer politiquement la situation sans s’attaquer de manière fondamentale à la crise environnementale elle-même.

Le premier est la réponse impitoyable

Incarnée par Donald Trump aux États-Unis et Jair Bolsonaro au Brésil : doubler les politiques destructrices qui nous ont menés au bord du gouffre, nier l’existence du changement climatique, cibler les minorités, fermer les frontières et redynamiser une base de droite absolue.

Cette stratégie représente une menace immédiate pour une grande partie de la vie sur cette planète. Les activités des bûcherons et de l’industrie agroalimentaire dans la forêt amazonienne provoquent une déforestation à un rythme effarant, une surface de la taille d’un terrain de football étant nettoyée chaque minute.

Aux États-Unis, entre-temps, la décision de Trump de se retirer de l’Accord de Paris sur le climat en juin 2017 indiquait que face à l’urgence climatique rien ne serait fait. Au lieu de cela, Trump s’est engagé dans une forme extrême de capitalisme qui en cas de catastrophe recherche des opportunités d’affaires d’où qu’elles viennent.

Mike Pompeo, a déclaré que la fonte de la banquise arctique « ouvrait de nouveaux passages et de nouvelles opportunités de commerce ». Il a évoqué les possibilités d’exploration pétrolière et gazière, en exploitant « l’abondance d’uranium, de minéraux de terres rares, d’or, de diamants et de millions de kilomètres carrés de ressources, de pêcheries à profusion ». (Et les terre rares du Groenland blog)

La voie à suivre est claire pour les dirigeants de l’extrême droite dans le monde : poursuivre l’extrême extraction des ressources naturelles de la planète et nier que la destruction ait lieu tout en en tirant directement parti.

Intensifier le racisme et la xénophobie, construire des murs et des clôtures, laisser les réfugiés mourir aux portes et laisser la planète brûler, car les riches vivent ailleurs. Pinkerton (ex briseurs de grèves blog), offre désormais des solutions de protection aux élites du monde entier afin de se prémunir contre les dangers d’une effondrement de la société causés par une catastrophe écologique. La stratégie d’extrême droite est claire . Mais quelle est l’alternative de l’aile libérale de la classe dirigeante mondiale ?

La seconde alternative est plus subtile.

Il lui faut approuver la science et dire que la situation est prise au sérieux. Le public est rassuré par le fait qu’il s’agit d’une priorité et que des mesures drastiques seront prises pour réduire les émissions du pays. Lorsque nous examinons ce qui est réellement fait, il est évident que les mesures prises sont totalement inadéquates et que le train accélère au lieu de ralentir.

Dans le monde entier, l’inaction libérale sur l’urgence climatique est similaire. Ils refusent le changement de système économique nécessaire pour mettre un terme à la sixième extinction de masse. Au lieu de cela, l’établissement cherche une solution technocratique qui ne remette pas en question le statu quo.

Trop tard pour la technologie

C’est l’hypothèse que les technologies de captage du carbone qui séquestrent le carbone de l’atmosphère seront mises au point à temps pour éviter les points de basculement qui déclenchent le réchauffement généralisé.

Ces technologies pourraient être utilisées dans un avenir proche par les sociétés de combusti-bles fossiles qui souhaitent protéger leurs profits. Récemment, des sociétés, comme Shell et BP, prévoyaient une hausse de 4 ° C des températures mondiales – bien au-dessus du réchauffement de 1,5 ° C qui pourrait prévenir la pire catastrophe.

La réalité de la technologie de captage du carbone est qu’elle n’existe pas et qu’il est hautement improbable qu’elle soit développée à l’échelle requise, mais bon nombre des modèles prédictifs utilisés par le GIEC comptent sur cette technologie.

C’est l’une des raisons pour lesquelles le rapport est dépassé, les preuves suggèrent que le réchauffement se produit beaucoup plus rapidement que prévu.

Bien sûr, il existe un moyen éprouvé de séquestrer le carbone de l’atmosphère grâce aux d’arbres feuillus, mais déjà protéger les forêts existantes dans le monde et planter davantage d’arbres feuillus n’est tout simplement pas fait.

Après les incendies sans précédent dans la forêt amazonienne, le président français Emmanuel Macron a tweeté « Notre maison brûle » et a appelé à ce que cette question soit débattue lors du prochain sommet du G7.

La réalité est qu’il n’y a pas de sauveur qui interviendra à la dernière minute. L’establishment politique a prouvé au cours des 30 dernières années qu’il était tout à fait incapable de faire face à cette crise. Notre seul espoir est de renforcer le pouvoir des mouvements de masse des gens ordinaires, des travailleurs, des écoliers et des parents, seuls capables de contester l’établisse-ment et de mettre en place un système durable, équitable et répondant aux besoins de la population.

En cela, la prochaine grève mondiale contre le changement climatique du 20 septembre constitue une étape cruciale.

Une forte manifestation d’étudiants et de travailleurs réunis à l’échelle mondiale pourrait s’avérer un tremplin important pour le mouvement écologiste mondial – un mouvement prometteur, mais qui doit être développé et organisé de manière urgente.

Les seuls qui peuvent nous sauver de la dégradation du climat c’est nous-mêmes.

Eoghan Ó Ceannabháin 5 septembre 2019

http://www.rebelnews.ie/

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