Édition du 17 décembre 2024

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Santé

Opposition au projet de loi no 10 - Une délégation de la Coalition Solidarité Santé en rencontre au bureau de la députée Lorraine Richard

Sept-Îles, QC, le 1er déc. 2014 - À quelques jours de l’adoption par le gouvernement Couillard du projet de loi no 10, la Coalition Solidarité Santé intensifie les actions pour tenter d’empêcher son entrée en vigueur. Une délégation s’est présentée aujourd’hui aux bureaux de la députée péquiste Lorraine Richard pour encourager la députée à maintenir son opposition à la réforme Barrette.

La délégation était composée de Sylvain Sirois, responsable politique pour la Côte-Nord de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de Diane Dugas, vice-présidente Côte-Nord pour le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ), de Sonia Dumont, directrice dans une ressource d’hébergement en santé mentale, de Mélanie Martel, coordonnatrice-intervenante à La pointe du jour*Calacs Sept-Iles et membre du conseil d’administration de la Troc Côte-Nord. Le message était clair : la députée doit continuer de s’opposer au gouvernement pour bloquer le projet de loi controversé qui risque de causer un tort irréparable au réseau nord-côtier.

« Nous avons partagé les raisons pour lesquelles nous croyons que le projet de loi no10 n’améliorera en rien notre système de santé, ne générera pas d’économies substantielles, mais créera plutôt des conditions encore plus difficiles, susceptibles d’augmenter les problèmes actuels d’accès aux services », a fait valoir Sylvain Sirois.

Perte de pouvoir pour la région et danger pour la population

Pour sa part, Sonia Dumont a renchéri en dénonçant le fait que la réforme Barrette représente une perte de pouvoir importante pour la région et sa population.
« Le nombre d’établissements sera réduit et nous nous retrouverons avec un seul conseil d’administration pour l’ensemble de la région. Les pôles de décision s’éloigneront du milieu alors que le vrai pouvoir sera centralisé à Québec entre les mains d’un ministre qui pourra intervenir dans la gestion quotidienne de nos établissements, sans tenir compte de nos particularités », met en garde Mélanie Martel.

Plusieurs études démontrent que l’approche adoptée par la réforme Barrette s’est avérée une grave erreur partout où elle a été expérimentée.
« Que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas ou même en Alberta, l’abolition des structures régionales, les fusions et la centralisation des pouvoirs décisionnels n’ont pas amélioré l’efficacité des systèmes et n’ont pas généré les économies attendues. Au contraire, cette façon de faire a dégradé la situation au point de mettre même en danger les populations touchées », rapporte Sylvain Sirois.

Une opposition généralisée

Il ne faut donc pas se surprendre, comme l’a fait valoir Diane Dugas, que l’opposition au projet de loi no 10 soit à ce point généralisée.

« Rarement un projet de loi a eu autant d’opposants et si peu de défenseurs. Toute la profession médicale l’a critiqué sévèrement, et il a été condamné par de nombreux spécialistes, des associations civiles, des élus locaux, des individus et organismes de défense de droits, le milieu communautaire, des comités d’usagers de CSSS, des centres jeunesse, de réadaptation, le personnel cadre et les gestionnaires, les travailleuses et travailleurs et leurs syndicats ou leurs ordres professionnels. Malgré la dénonciation quasi unanime, Gaétan Barrette s’entête à vouloir aller de l’avant. Un tel refus d’écouter est dangereux pour notre santé et pour notre démocratie », constate Diane Dugas. La délégation a salué l’énergie avec laquelle Lorraine Richard a critiqué, devant les membres de l’Assemblée nationale, l’absence d’écoute et l’entêtement du ministre qui a refusé d’entendre les porte-parole de la Conférence des élus de la Côte-Nord.

Les grands gagnants de la réforme

Les membres de la délégation de la Coalition Solidarité Santé ont également souligné que seul le ministre lui-même, qui va nourrir sa soif de pouvoir, et le secteur privé, qui va profiter de l’augmentation de la sous-traitance et de la privatisation des soins et services, ont à gagner avec cette réforme.

La Coalition Solidarité Santé entend rendre visite à d’autres députés ailleurs au Québec.

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