Nous qui étions si irrévérencieux
quand ce virus tue nos êtres précieux
nous implorons les cieux
d’écouter nos voeux pieux.
Nous qui ne croyons en aucun Dieu
quand notre vie est en jeu
nous devenons tout à coup
de fervents religieux.
Nous qui devenons fous furieux
quand l’être suprême reste silencieux
nous sommes tentés de suivre les curieux
pour trouver satisfaction dans ces non-lieux.
Nous qui suivions aveuglement
les superstitieux
quand nos choix douteux
nous rendent malheureux
nous envions les chanceux.
Nous qui croyons être à l’abri des coups de feu
quand nous défions les couvre-feu
À quoi bon crier au feu
quand nous jettons encore l’huile sur ce feu.
Nous qui jouons la comédie
en nous faisant passer pour des éternels incompris
quand arrivera la grande tragédie
nous en paierons tous le prix.
Nous qui cherchons à tout prix un messie
nous faisons trop confiance aux raccourcis
nous finirons sur les chemins interdis
mal pris à vivre seuls dans un taudis.
Nous qui vénérons le monde artificiel
aveuglés par tous nos biens matériels
nous ne pouvions voir l’essentiel
car il ne compte pas dans nos calculs factoriels.
Nous qui faisons l’inventaire de nos biens sur terre
quand viendra notre dernière heure
aurons-nous le temps de mettre notre pendule à l’heure.
Nous qui sommes passés maître du trompe-l’œil
avant de mettre un pied dans notre cercueil
jetons un dernier coup d’œil sur notre orgueil.
qui portera pour nous le deuil ?
Enfermée dans ma chaumière
à des années lumières
de ma matière première
je dois réapprendre les règles coutumières.
Mon quotidien était peuplé de rituels
visant à célébrer mes besoins individuels
Je vivais dans un monde virtuel
Je n’avais que faire de ce monde spirituel.
Depuis que je me tiens à milles lieux
de ces chemins fastidieux
depuis que j’ai fait mon deuil
je ne sens plus les écueils.
Quand j’entends ces chants mélodieux
mon temps orageux devient radieux
Je quitte enfin ce passé douloureux
où le malheur était contagieux
Quand je sens sa présence lumineuse
S’écoule de mes yeux une pluie joyeuse
S’éclipse ma tumeur cancéreuse
et continue içi-bas ma route heureuse.
#zazement_votre
9 avril 2020
Écrit par Zaz celle qui milite pour le début d’un nouveau cycle + humain,
+solidaire, +égalitaire, +vrai + libre
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