Édition du 19 novembre 2024

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Nucléaire

Nucléaire - quand le climat complique les choses

Il y a tellement de raisons pour ne pas se lancer dans l’énergie nucléaire. En voici une autre qui m’a surprise et qui en surprendront d’autres aussi : les changements climatiques. Qui aurait cru que le réchauffement de la température de l’eau dans les rivières puisse nuire à la production de l’électricité par les centrales nucléaires ? Voici une traduction libre d’un article qui explique une partie des effets pervers du réchauffement de la planète.

Note aux Québécois : TVA, au Tennessee, ne veut pas dire chaîne de télé. C’est Tennessee Valley Authority, une importante compagnie d’électricité qui a des centrales au charbon et au nucléaire.

La température de l’eau de la rivière oblige une centrale nucléaire de fonctionner à 50% de sa capacité

Pas même TVA ne peut combattre la chaleur. Au début d’août, la compagnie d’électricité a dû réduire la production d’électricité de son 3e réacteur à Browns Ferry Nuclear Plant à 50% de sa capacité afin d’éviter de recevoir des avis d’infraction environnemental parce que la rivière Tennessee qui reçoit ses effluents de refroidissement est déjà à 90 degrés (F). "Quand la température ambiante de la rivière atteint 90 degrés, nous ne pouvons pas y ajouter de l’eau chaude." dit Ray Golden, le porte-parole de TVA, section nucléaire.

Des problèmes semblables l’été passé ont obligé TVA à dépenser $50 millions pour payer pour de l’électricité de remplacement, selon Golden. La dépense imprévue a été transférée aux factures d’électricité de ses clients : entre 50 sous et $1 sur la plupart des factures d’électricité plusieurs mois plus tard, selon les autorités. Afin d’éviter les mêmes problèmes de surchauffe cette année, au mois d’octobre l’an passé, TVA avait commencé la construction d’une septième tour de refroidissement à Browns Ferry, près de la ville d’Athens, en Alabama, et l’on s’attendait à ce que la tour de $80 millions soit complétée en juin ou en juillet.

Mais la mauvaise température a mis des bâtons dans les roues de TVA, encore une fois. "Le projet a été retardé à cause des impacts des tornades, et les quelques tempêtes printanières, en plus des pluies abondantes." dit Golden. "Il est terminé à 98% environ, et nous espérons qu’il entrera en fonction d’ici 1 à 2 mois."

Jusqu’à date, la chaleur extrême n’a pas eu les mêmes effets sur les centrales à Sequoyah et Watts Bar sur le lac Chickamauga au Tennessee, mais les autorités environnementales de l’état ont dit que TVA fait le monitorage des températures de la rivière en amont et en aval des 2 centrales et rapportent les données à l’état. Si les ingénieurs de la compagnie constatent qu’ils ne peuvent pas baisser la température à 86,9 degrés, ils doivent ralentir ou arrêter la production de l’électricité de la centrale, selon Tisha Calabrese-Benton, porte-parole du Tennesse Department of Environment and Conservation (DEC).

Combattre la chaleur

Le mois de juillet à Chattanooga a atteint le 5e plus chaud juillet enregistré, selon Kate Guillet, météorologue du National Weather Service à Morristown, au Tennessee. Dans la région de Knoxville, le mois de juillet a été le 3e plus chaud enregistré, et la région de Huntsville près de Browns Ferry a enregistré le 11e plus chaud mois de juillet jamais enregistré. Les données du Weather Service reculent jusqu’en 1850. Le restant du mois d’août promet d’être également au-dessus des températures normales selon Paul Barys, le météorologue en chef du canal 3 de l’endroit. "Aujourd’hui (3 août 2011), il faisait 101. Nous avons battu tous les records. La seule chose qui peut nous rafraîchir maintenant, ce serait des nuages." dit-il.

Pour aider à combattre la température, TVA utilise la structure la plus reconnaissable de toutes les centrales nucléaires : les tours de refroidissement. De l’eau brute de la rivière Tennessee est pompée dans la centrale et acheminée dans des tuyaux pour absorber la chaleur générée par la machinerie de la centrale. Durant les journées plus fraîches, l’eau (qui ne touche jamais de matières radio-actives...) peut être relâchée directement dans la rivière d’abord que l’eau de retour ne fait pas monter la température de l’eau en aval de plus de 5,4 degrés au-dessus de la température de l’eau en amont de la centrale.

Mais durant les journées les plus chaudes, l’eau passe par les tours de refroidissement où une partie de l’eau réchauffée est relâchée sous forme de vapeur tandis que la balance de l’eau circule jusqu’à ce qu’elle suffisamment refroidie pour être retournée à la rivière sans nuire aux poissons sensibles à la température et les autres créatures aquatiques.

Browns Ferry avait commencé à réduire sa production d’électricité dimanche (le 7 août 2011) et avait dans le passé eut plus de misère à respecter les normes de refroidissement, plus que toutes les autres centrales nucléaires de TVA. C’est à cause des différences entre les centrales et les différences de la rivière et de la région qui les entourent, selon Golden et Calabrese-Benton. "À Browns Ferry, la rivière est peu profonde et large. L’eau est plus profonde à Watts Bar et Sequoyah, selon Golden. Le courant impacte sur la chaleur de l’eau de la rivière.

Calabrese-Benton dit que les centrales au Tennessee ont l’avantage qu’il y a plus d’eau froide qui alimente la Tennessee River en amont de Sequoyah et Watts Bar, grâce à des effluents comme les rivières Clinch et Hiwassee.

De plus, Brown Ferry a 3 réacteurs, tandis que Watts Bar en n’a qu’un et Sequoyah en a 2.

Les tours de refroidissement sont aussi différentes. Les centrales au Tennessee sont en forme de bobine et sont hautes. Elles n’ont pas besoin d’électricité. Mais les tours de Browns Ferry sont 50 pieds de haut seulement, mais 500 pieds de long. Chacune a 16 gros ventilateurs qui fonctionnent à l’électricité. Golden dit que la nouvelle tour de refroidissement de Browns Ferry sera beaucoup plus grosse : 1,000 pieds de longueur et 28 gros ventilateurs. "Nous pensons que sa capacité de refroidissement sera suffisante pour desservir la centrale au complet sans les 6 autres." dit-il.

Si cela s’avère faux, TVA projette de dépenser un autre $80 millions pour refaire 4 des autres tours de refroidissement qui datent du début de fonctionnement de la centrale Browns Ferry, il y a de cela 45 ans, selon lui.

Traduction Les AmiEs du Richelieu.
L’original de l’article (en anglais) : http://timesfreepress.com/news/2011/aug/04/river-temperature-forces-plant-to-50-percent/

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