Montréal (Tiohtià:ke), 15 mars 2024
Un projet structurant de cette ampleur aura nécessairement des conséquences, tant sur le plan social que sur le plan environnemental, qu’il nous faut bien évaluer. La vie des gens et celle de toute la biodiversité qui habitent ce territoire qu’on nomme le Jardin du Québec en seront bouleversées. Les enjeux sont trop importants pour laisser la CAQ imposer une vision peu réjouissante de notre avenir, sans consultation.
GROS PROJET : BAPE COMPLET !
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Le gouvernement s’apprête à jouer à la roulette avec nos impôts et ce qui nous reste de milieux humides dans la Montérégie pour permettre le développement d’une nouvelle filière industrielle. L’investissement majeur qu’on se propose de faire et ses effets structurants pour la société de demain méritent en soi une analyse serrée, appuyée sur des données indépendantes. C’est ce que nous permet le BAPE
Ce qu’on apprend des agissements de François Legault et de ses sbires au sujet de Northvolt n’arrête pas de nous surprendre tant ils sont choquants. La mobilisation grandissante de la population est le reflet d’un besoin criant pour des institutions démocratiques solides, le BAPE offrant un modèle à suivre quand vient le temps de
prendre des décisions importantes qui nous concernent toustes.
Nous avons de bonnes raisons de nous inquiéter.
Le projet repose sur deux mythes tenaces : le premier aimerait nous faire croire que la croissance économique est bénéfique à la société. Les quarante dernières années de néo-libéralisme nous ont prouvé le contraire. L’écart entre les riches et les pauvres n’a cessé d’augmenter et la notion de bien commun peine à faire sa place au sein même
de nos gouvernements ; le second soutient que l’électrification de notre parc automobile suffira pour réduire assez de GES et éviter la catastrophe. Rien n’est moins sûr, surtout quand on se fait bassiner de publicités encourageant notre appétit insatiable pour des véhicules toujours plus gros. Nous aurons tôt fait de revenir à la case départ.
Nous nous apprêtons à poser des gestes qui vont à l’encontre de ce que les rapports environnementaux et les études scientifiques nous enjoignent de faire : destruction de milieux humides, et du coup, de refuges abritant des espèces menacées, pourtant protégées légalement ; procédés industriels polluants qui menacent nos sources d’eau
potable et l’air qu’on respire ; une chaîne de production qui se déploie à l’échelle internationale et où l’approvisionnement en matières premières se fait sur la base de l’extractivisme, une pratique colonialiste outrancière qui vise à extraire les ressources de manière intensive jusqu’à leur épuisement, laissant les communautés gérer les
problèmes sociaux et la dégradation de leurs milieux de vie dans son sillage.
Le gouvernement s’engage pourtant tête baissée dans ce méga-projet. Il est même prêt à laisser Northvolt, une entreprise privée au profil peu reluisant l’a-t-on appris, dicter nos choix de société pour ne pas manquer cette occasion d’affaires. On se croirait tout droit retourné.es à l’ère Duplessis. Ce n’est certainement pas en suivant les vieilles recettes de la vision affairiste de M. Legault, celles-là même qui nous ont mené.es au mur, que nous réussirons à changer la donne. L’évolution rapide des changements climatiques ne nous laisse pas le temps de tergiverser. Vivement la révolution, tranquille, ou non.
La meilleure voie à prendre sera celle de la cohérence de nos actions. Pour y arriver, il faudra convenir ensemble du monde que nous voulons et du chemin à prendre. La population québécoise s’est exprimée récemment : elle souhaite que les impacts sur l’environnement aient préséance dans nos décisions économiques. Avons-nous besoin
d’ajouter que les décisions économiques devraient nous aider à faire face aux crises sociales qui nous assaillent de toutes parts ?
La mobilité est certainement un enjeu prioritaire puisque c’est ce qui structure notre vie collective. Pour réduire son empreinte, la science nous incite à investir sans délai dans l’organisation des transports collectifs efficaces, qu’ils soient électriques ou non, et à réaménager nos villes pour favoriser des milieux où on favorise les circuits courts et où on prend nos décisions à l’échelle locale.
Nous aurons besoin d’une grande conversation publique pour cheminer non pas vers une transition illusoire mais vers une véritable transformation qui mènera à la sobriété énergétique et à la décroissance.
En 2024, nous ne pouvons accepter qu’un projet de développement puisse voir le jour sans évaluation du BAPE, d’autant quand il s’agit d’un ‘gros’ projet comme on se plaît à qualifier celui de Northvolt.
Vivement, des états généraux sur notre avenir énergétique !
Pour la Convergence populaire, la base de la discussion est claire : La planète n’est pas à vendre !
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